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À la rencontre de Mathieu Giard, membre de la 15e cohorte du FCARA

Agiska Coopérative

Tout au long de l’année 2025, Agiska Coopérative va s'entretenir avec des producteurs et productrices de la relève agricole, soit des participants du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole (FCARA). Au fil de l’année, dans les encarts de l'Agiska Coopérateur, vous aurez la chance de découvrir les portraits de jeunes membres d’Agiska Coopérative impliqués à la ferme, mais également dans leur communauté! 



Pour lancer l’initiative, nous avons rencontré Mathieu Giard, un agriculteur de Saint-Hugues, qui en est à sa troisième année au sein du programme du FCARA.

Mathieu est propriétaire avec son frère Raphaël de la Ferme Maxiel SENC, fondée en 1998 par leurs parents, France Perreault et Sylvain Giard. L’entreprise familiale est spécialisée en grandes cultures, mais également en produits d’animalerie pour les petits animaux.

Texte de Julianne Laroche, conseillère en communication et marketing chez Agiska Coopérative

Du séchage naturel aux investissements innovants

Au début des années 2000, après avoir perdu l’accès aux services forfaitaires de battage et de séchage du grain, la famille Giard a choisi d’effectuer un virage dans ses méthodes. L’acquisition de structures d’entreposage et de séchage, de style crib, leur permet depuis d’entreposer le maïs entier, qui est ensuite séché par les éléments naturels, soit le vent et le soleil, pendant plus de huit mois.

De fil en aiguille, des investissements ont été réalisés afin d’améliorer les équipements entre 2000 et 2005. C’est à ce moment qu’une machine européenne s’ajoute au parc de machinerie de la ferme pour casser et éplucher le maïs entier au champ. Tout est pensé pour augmenter l’efficacité!

En 2013, un nouveau volet s’ajoute à l’entreprise : les produits d’animalerie. France met sur pied un projet qui permettra de transformer les résidus d’égrenage et d’en tirer un revenu supplémentaire. C’est alors que la famille démarre le projet de litière de maïs connue sous la marque Les petits Maxiel. Cette litière est distribuée dans un grand nombre d’animaleries au Québec. Au fil des années, le tournesol, les épis de maïs complets et en rondelles, puis le foin pour petits animaux se sont ajoutés à la variété des produits de la gamme. De nouveaux projets pour 2025? Alors que 50 tonnes de litière sont actuellement produites chaque année, Mathieu nous annonce que l’acquisition d’une nouvelle ligne de transformation permettra d’en produire un volume dix fois plus important!

La coopération, d’un point de vue de la relève agricole

En tant que participant actif du programme FCARA d’Agiska Coopérative, Mathieu nous confie que la bourse, qui peut atteindre 7500 $, est un bel incitatif pour la relève à s’y investir. Toutefois, alors qu’il termine sa troisième année, il affirme qu’il y a bien plus que cela au programme!

De nature curieuse, il a toujours aimé apprendre. Les formations offertes par l’Académie Sollio ont donc été un bon moyen d’en savoir davantage sur la coopération, mais également de faire connaissance avec de jeunes agriculteurs de partout au Québec. « Moi qui demeure en Montérégie, je ne partage pas la même réalité qu’un autre participant qui habite au Saguenay, par exemple. Ça donne lieu à des discussions enrichissantes! » nous raconte-t-il.

Comme pour toutes les entrevues de la série « À la rencontre de… », nous avons demandé à Mathieu quelle est sa vision de la coopération : « La coopération, c’est la force d’un groupe. C’est faire partie d’un mouvement qui a le poids de faire bouger les choses, d’avoir un impact sur la société », a-t-il répondu. Nous l’avons ensuite invité à offrir son meilleur conseil à la relève agricole. Bien qu’il ait trouvé difficile de n’en prodiguer qu’un seul, il nous mentionne qu’il ne faut pas attendre que la situation de l’entreprise agricole soit parfaite pour s’y joindre. Il faut prendre la ferme comme elle est au moment où la relève se joint à l’entreprise et jongler avec les différents facteurs du contexte. Dans son cas, avec du recul, un transfert partiel aurait pu faciliter les choses même si ses parents lui ont toujours fait une place dans l’entreprise. Il est reconnaissant de ne pas avoir eu de choc générationnel à vivre et d’avoir eu des parents qui ont généreusement partagé leurs connaissances avec lui. Depuis 2021, il est officiellement propriétaire de l’entreprise, à parts égales avec son frère Raphaël.

Faire connaître la réalité du métier d’agriculteur grâce aux médias sociaux

Si l’agriculture fait partie de votre algorithme TikTok, il est fort probable que vous soyez déjà tombés sur une vidéo de Mathieu en train de travailler au champ ou dans le garage en entretien. En effet, son compte TikTok compte plus de 8000 abonnés! Pour lui, les réseaux sociaux sont très importants pour informer les gens, qu’ils soient agriculteurs ou qu’ils ignorent tout du milieu. Pour les gens de la communauté agricole, il aime partager des conseils basés sur son expérience. « Je répète toujours que ma recette, elle fonctionne chez nous, sur mes terres. On ne peut pas se contenter de copier-coller pour toutes les terres », nous dit-il. Puis, les gens qui ne sont pas familiers avec la réalité d’un agriculteur ne réalisent pas toujours à quel point les producteurs et productrices travaillent sans relâche. Les vidéos de Mathieu démythifient le tout lorsqu’il publie des clips de nuit durant la saison des semences et celle des récoltes.

Pompier à ses heures, un engagement pour sa communauté avant tout

Comme la majorité des jeunes garçons, Mathieu rêvait de conduire le gros camion rouge et de jouer un rôle de héros… Depuis maintenant 21 ans, il est pompier à temps partiel, aujourd’hui au service de la municipalité de Saint-Eugène. Au-delà du rêve de petit garçon, la fraternité du service d’incendie lui apporte beaucoup. Ce sont notamment ses confrères qui l’ont poussé à accepter le titre d’officier il y a maintenant trois ans. Pour lui, l’esprit de communauté entre pompiers est aussi fort que celui que nous pouvons observer dans la communauté agricole.

Pour Mathieu, le plus beau de ce métier est sans aucun doute la reconnaissance des gens qui reçoivent de l’aide. « Les remerciements et le regard des gens alors que nous faisons uniquement notre travail, ça vaut toutes les paies du monde. Ça me permet de réaliser que, dans la détresse humaine, il y a de la lumière, et en tant que pompiers, c’est parfois nous, cette lumière. »

Photos : (1re) Les Petits Maxiel; (2e) Ghyslain Bergeron


Qu'est-ce que le FCARA?

Le programme, d’une durée de trois ans, est administré conjointement par Sollio Groupe Coopératif et les coopératives agricoles participantes. Il permet aux jeunes productrices et producteurs agricoles, âgés de 40 ans et moins, de bénéficier d’un soutien financier, professionnel et d’une offre de formation variée.

Certaines conditions d’admissibilité sont nécessaires dont notamment, le fait d’être membre d’une coopérative agricole affiliée à Sollio Groupe Coopératif, d’être membre de la Fédération de la relève agricole du Québec et d’être membre d’une caisse affiliée au Mouvement Desjardins.



Lisez l'encart Agiska complet d'avril 2025

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