C’est avec regret que ProjetBécancour.ag a annoncé, le 1er octobre 2019, l’abandon de son projet de construction d’une usine intégrée d’urée et de méthanol dans le parc industriel de Bécancour. Cette décision a été prise d’un commun accord entre tous les actionnaires en raison de l’impossibilité à réaliser l’approche de construction prévue, malgré nos efforts de négociation, d’en arriver à une entente IAC (Ingénierie, Approvisionnement, Construction), ce qui nous aurait permis d’obtenir un prix fixe pour la réalisation du projet et ainsi, diminuer le risque des promoteurs.
Une décision difficile, mais responsable
Cette décision a été prise afin de protéger l’investissement des partenaires, qui incluait, entre autres, de l’argent public et celui des coopératives agricoles. « Nous avons pris cette difficile décision en raison de l'impossibilité à réaliser l'approche de construction prévue, qui visait à obtenir un prix ferme pour l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction. Malgré une démarche d’appel d’offres dans les règles de l’art, les résultats n’auront pas permis d’en arriver à une option viable pour le projet », explique Benoît Bessette, porte-parole de ProjetBécancour.ag.
L’origine du projet
ProjetBécancour.ag s’appuyait sur une révision d’un concept développé par IFFCO Canada en 2014 pour la construction d’une usine d’urée. À l’époque, le projet avait été mis en veilleuse en raison de divers changements et de conditions économiques défavorables qui rendaient sa rentabilité incertaine. Cette deuxième mouture du projet redémarrait sur des bases plus solides grâce à l’arrivée d’un nouveau partenaire, Développement Nauticol Québec, ainsi qu’une nouvelle stratégie en deux volets.
Combiner la production d’urée et de méthanol
Le premier volet de cette stratégie était de combiner en une seule usine la production d’urée et de méthanol afin d’utiliser les rejets du méthanol pour produire l’urée. Cette intégration avait le double avantage de diminuer l’empreinte environnementale du projet en plus de diminuer le risque financier, étant donné les cycles économiques complémentaires des deux produits.
« Tous les indicateurs nous démontrent que ce volet de stratégie était le bon choix. Grâce à ce projet, nous aurions été en mesure de remplacer l’urée et le méthanol actuellement importés au Québec et dans l’est du Canada, tout en émettant 32 % moins de GES » a déclaré Benoît Bessette.
La formule de construction
Le deuxième volet était de miser sur la formule IAC (Ingénierie, Approvisionnement et Construction) pour la réalisation du projet. Ce choix devait permettre une réalisation du projet en mode accéléré (« fast track »), tout en permettant de mieux contrôler la qualité du projet et les coûts. Selon M. Bessette, c’est ce volet qui a posé problème. « Les réponses que nous avons obtenues ne nous ont pas permis de mettre en œuvre cette formule. Nous sommes surpris et déçus, particulièrement parce que cette formule avait récemment été utilisée avec succès par les partenaires dans un projet similaire. »
Les actionnaires du projet souhaitent remercier les élus et les acteurs économiques de la région pour leur appui tout au long du processus. « De nombreux collaborateurs ont mis du temps et des ressources pour appuyer et améliorer notre projet et nous sommes vraiment désolés de la tournure des événements. Nous n’aurions pu espérer obtenir un meilleur accueil par la communauté de Bécancour qui était favorable au projet à plus de 79 %, selon un sondage réalisé au printemps dernier par la firme CROP », conclut Benoît Bessette.