Tout passe par la confiance
« La pression économique est omniprésente, lance d’entrée de jeu la technologue Annie Dubois. Les producteurs et productrices veulent un retour sur leurs investissements. Mon but premier, c’est de leur faire faire de l’argent, ce n’est pas la vente. En fait, c’est de la vente pour leur permettre d’atteindre une performance rentable. »
Comment s’y prend-elle? « Je dois avant tout m’assurer de gagner leur confiance, répond Annie. Avec un nouveau producteur ou une nouvelle productrice, je commence par me présenter et bien comprendre comment fonctionne sa ferme, quels sont ses objectifs, sa vision à moyen et à long termes? On apprend à se connaître, ça va dans les deux sens. »
Une fois les objectifs bien cernés, elle leur dresse un plan. Pour y arriver, voici ce que vous devez faire, dit-elle, et ce, avec les outils que les producteurs ont à leur disposition. « Je ne leur recommande jamais d’acheter de la machinerie coûteuse ni d’utiliser ce dont ils n’ont pas besoin. »
Un problème, une solution
« Quand il y a un problème, qu’il s’agisse du rendement ou de tout autre chose, on retourne à la base, exprime celle qui accompagne annuellement entre 250 et 300 entreprises agricoles. On travaille la santé du sol, toujours dans une approche d’agriculture durable. Il faut partir avec des bases solides, trouver la source, le fond du problème. Il faut parfois reconstruire le sol. C’est comme ça que la confiance se bâtit. »
« Quand on a des bases solides, un sol en santé, généralement tout s’en suit et tout va bien, insiste-t-elle. Le cheminement peut parfois être long, mais on travaille par étape, toujours en fonction des objectifs que les producteurs souhaitent atteindre. On fait des calculs. On investit parfois plus au cours d’une année pour redresser la situation, mais toujours avec l’objectif d’un retour sur cet investissement. » Annie cherche avant tout à assurer le succès financier de ses producteurs.
Annie favorise aussi les échanges et les rencontres entre ses producteurs afin qu’ils partagent entre eux leurs bonnes pratiques. « L’utilisation d’engrais vert, les techniques de décompactage du sol, par exemple. Je me sers aussi de mes bons coups pour approcher des producteurs de façon à ce qu’ils puissent en bénéficier », dit celle qui a commencé sa carrière en 1998 à la coopérative des Appalaches, une des coopératives fondatrices de VIVACO groupe coopératif, où elle a acquis de l’expérience dans les secteurs laitier, végétal et bovin.
Cet article est paru dans le Coopérateur d'octobre 2024.