Connaissez-vous l’indice Jacket? C’est l’indice qui se mesure par la quantité de personnes qui affichent, avec un manteau, une casquette, une pancarte de ferme ou encore un panneau indiquant les variétés de cultures qu’elles ont semées, les couleurs de l’entreprise avec laquelle elles font affaire. On le remarque un peu partout. Dans les salons, sur les terrains d’expositions, à la ferme.
Il n’y a rien de scientifique là-dedans! Mais cet indice est un excellent indicateur de fierté. La fierté d’être associé à une entreprise gagnante.
Vous me voyez venir? Notre réseau est bel et bien dans la catégorie des gagnants. Au fil des ans, on n’a jamais cessé de bâtir et de consolider nos assises. Rappelez-vous les projets Chrysalide, 2020, Vision Plus. Nous avons déployé un réseau de distribution hautement structuré et doté des masses critiques que l’on s’est tous et toutes appropriés : productions animales et végétales, meuneries, transport, stockage, quincailleries, services-conseils.
Nos coopératives, partout sur le territoire, sont des centres d’approvisionnement et d’expertise pour les producteurs et productrices agricoles, et sont dotées d’infrastructures dont ils sont des usagés. Et Sollio Groupe Coopératif s’efforce d’être un partenaire d’affaires de plus en plus performant afin de demeurer compétitif face aux multinationales.
L’exercice d’optimisation et de planification stratégique que nous menons actuellement en est la suite logique. Il reste bien sûr du peaufinage à faire, de même que de l’efficacité et de l’optimisation à gagner, mais tout est en place. Il n’y a pas de canard boiteux. Nous entrons de plain-pied dans la période de mise en valeur de notre réseau de coopératives et de génération de richesse. Un réseau qui nous appartient, qui s’inspire des meilleurs, qui favorise l’intercoopération et les partenariats d’affaires efficaces et compétitifs, qui travaille ensemble en conservant ses valeurs profondes, qui attise le sentiment d’appartenance… qui pousse encore plus vers le haut l’indice Jacket! Oui, nous avons tout ce qu’il faut en matière d’infrastructures et d’accompagnement, mais pour que notre réseau soit véritablement à la hauteur de nos ambitions, il nous faut aussi les ressources humaines nécessaires, tout particulièrement dans nos activités de transformation, notamment dans notre division alimentaire, Olymel.
Les exigences du gouvernement fédéral limitant l’arrivée de travailleurs étrangers temporaires n’augurent rien de bon pour notre secteur. Ces travailleurs et travailleuses sont absolument essentiels à la bonne marche de l’ensemble de la chaîne de valeur agroalimentaire québécoise et canadienne, laquelle dépend de ces travailleurs et travailleuses pour qu’elle puisse apporter sa pleine contribution à l’économie du pays.
Je tiens d’ailleurs à souligner qu’une bonne part de l’accroissement de la performance d’Olymel est due à l’arrivée et à la contribution fondamentale de tous ces travailleurs. Les gouvernements, autant à Ottawa qu’à Québec, ne doivent pas oublier que la transformation est un prolongement naturel de la ferme et qu’une production agricole sans transformateur et valeur ajoutée a ses limites. Nous sommes à pied d’oeuvre et mobilisons les intervenants du milieu pour nous assurer d’une reconnaissance de ce lien et de la contribution, en nombre suffisant, des travailleurs étrangers dans le secteur agroalimentaire.
Nous avons besoin d’eux, et nous avons aussi besoin d’exercer notre métier de producteurs et productrices agricoles avec dignité. Les manifestations qui se poursuivent aux quatre coins du Québec témoignent de la grogne que nous éprouvons. La chute de la rentabilité de nos entreprises, la suradministration qu’on exige de nous, l’effritement de notre souveraineté alimentaire et l’incompréhension du rôle crucial que nous jouons dans la société nous poussent à maintenir la pression sur nos gouvernements pour qu’ils soient encore davantage à notre écoute. Nous espérons être entendus.
Cet article est paru dans le Coopérateur de mai-juin 2024.
