C’est avec plaisir que plus de 60 coopératrices se sont réunies en Estrie pour le Colloque d’automne des coopératrices organisé par le service des affaires coopératives de Sollio Groupe Coopératif, les 21 et 22 novembre derniers.
Dès leur arrivée, le « comité d’accueil », soit les quatre canidés débordants d’enthousiasme de la Ferme Au Pied Levé, a accueilli les coopératrices, bâton de lancer en gueule! Une fois les invitées bien réunies en rond par le quatuor tournoyant – on sent ici l’instinct de berger! –, la moitié des dames s'est rassemblée à l’extérieur du bâtiment pour une visite des installations de la ferme avec Denis, alors que l’autre moitié profitait d’un interlude gourmand et instructif à l’intérieur avec Marie-Thérèse, autour des tables de réception.
La visite d’Au Pied Levé
La Ferme Au Pied Levé, fondée en 2005 par ces deux aspirants agriculteurs venus de la ville, est partie de peu. La terre était belle, bien située pour une activité agrotouristique, avec un splendide coucher de soleil. Les premières vaches des highlands, une race rustique qui semblait plus facile à élever pour ces apprentis éleveurs, sont d’abord choisies non pas pour leur pie, leurs pattes ou d’autres attributs génétiques, mais plutôt pour leur charme, comme leur belle robe blanche ou noire! Les chèvres se sont ensuite ajoutées à la ferme, avec les porcs, les oies, les canards, les pintades, les poulets et les dindes. Aujourd’hui, tout ce beau monde suit les trois critères de la ferme pour l’élevage : une bonne alimentation, une vie à l’extérieur des bâtiments et de l’activité physique.
Dehors, la visite des bâtiments révèle les quelques porcs qui dorment. Les vaches, elles, s’éloignent des trop nombreuses visiteuses qui aperçoivent au loin un peu de leur toupet mais pas leurs grands yeux... Les regards qui se tournent reviennent sur le bâtiment de l’accueil bien fenestré qui abrite un gîte, une petite boutique et la table champêtre.
La première journée s’est conclue par un cocktail de bienvenue à l’Hôtel Estrimont Suites et Spa, suivi d’un souper.
Des conférences pour la relève agricole
Le colloque s’est ouvert le lendemain avec un mot d’ouverture de Sophie Gendron, administratrice de Sollio Groupe Coopératif où elle occupe le siège Équité. Après une courte présentation de son mandat, elle a rappelé les objectifs de Sollio pour la représentativité des femmes à l’assemblée générale annuelle de 2025 : 30 %. Le plan d'action pour une représentation équitable des femmes dans la gouvernance du réseau est en branle pour atteindre cet objectif. Le Colloque d'automne des coopératrices fait partie des actions concrètes pour y arriver!
Les revendications de la FRAQ
Placée sous le thème « Accès à la terre : enjeux et innovations », la journée s’est poursuivie avec une première conférence présentée par Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) et productrice laitière à la Ferme Olivier Fleury, à L’Avenir.
Elle a soulevé les principales pistes de solutions proposées par la FRAQ, dont la création d’un incitatif fiscal encourageant la vente des terres à une relève agricole, l’adaptation de l’aide financière pour l’établissement et la mise en place d’un prêt à long terme pour l’acquisition d’actifs agricoles.
Les maillages de L’ARTERRE
Céder son entreprise est tout un défi. D’après Lyne Desnoyers, conférencière de la deuxième présentation de la journée et conseillère aux entreprises pour L’ARTERRE, il faut de 4 à 5 ans pour y arriver, et de 2 à 5 tentatives avant de trouver les bons candidats.
La solution proposée par L’ARTERRE? Le maillage. On apprenait notamment dans la conférence que les services de l'organisme n’ont pas d’âge. Que vous ayez 18, 40 ou 75 ans, vous pouvez toujours entamer des démarches! En plus, c’est gratuit et confidentiel : un producteur ne désirant pas publiciser l’éventuelle vente de sa ferme peut sans problème faire une requête auprès de L'ARTERRE. Les candidats reçoivent quant à eux de l’accompagnement pour aller chercher l’expertise nécessaire. En effet, qu’on se le tienne pour dit : ne devient pas qui veut relève à L’ARTERRE! Il faut avoir un plan d’affaires, mais surtout l’expertise requise pour se lancer en agriculture.
Reste que là où L’ARTERRE opère sa magie, c’est vraiment sur les facteurs humains, responsables de 75 % des échecs de transferts. On pense entre autres à la volonté du cédant à vendre (prêt, pas prêt?), la dynamique forte entre coexploitants ou encore la qualification de la relève.
La conférence s’est conclue sur le témoignage de Valérie Berger, la nouvelle relève avec Francis Étienne Richer de la Ferme Les Péchés Moutons, qu’ils ont trouvé grâce à L’ARTERRE, au soutien qui leur a été donné, aux formations qui ont été requises, et un peu au hasard qui a voulu que les cédants et les repreneurs étaient tous prêts en même temps. L’ARTERRE, une généreuse agence de rencontres avec outillage entrepreneuriale!
Les FUSA avec Protec-Terre
Finalement, en après-midi, Catherine Avard de Protec-Terre, une OBNL qui favorise la création de fiducies d’utilité sociale agroécologiques (FUSA) en offrant des services d’accompagnement, de formation et de recherche, a présenté en détail le concept des FUSA, lesquelles sortent les terres du marché foncier et protègent à perpétuité leur vocation agricole.
La conférence permettait de mieux comprendre les origines, la mentalité et les objectifs derrière la création des FUSA, passant par les exemples québécois et la structure fiscale de ce type d’organisation. Si le modèle semble avoir surpris la majorité des participantes, il aura assurément fait brasser les idées!
Clôture de la journée
Le Colloque d'automne des coopératrices s’est conclu par une rapide présentation des grands sujets de l’heure chez Sollio Groupe Coopératif par Stéphane Forget, vice-président principal aux affaires publiques, à la coopération et à la responsabilité d’entreprise.
Étaient également présents plusieurs représentants de Sollio Groupe Coopératif dont Jean-Philippe Côté, administrateur, Josée Létourneau, secrétaire générale et affaires juridiques, et les deux organisatrices de l’événement, Andréa Renaud, directrice des affaires coopératives, et Marie-Philippe Crevier, conseillère aux affaires coopératives et animatrice du colloque.
À celles qui auraient aimé venir et à toutes les participantes présentes, on vous dit : à l’année prochaine!
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