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Ferme Lilo Porc : vision et passion

Photo : La Ferme Lilo Porc, à Saint-Hilarion (Charlevoix), exploite une maternité de 1 200 truies F1, dont les porcelets sont vendus à Avantis Coopérative. Une famille vouée à la production porcine : (à l'arrière) Alice Gagné-Tremblay, Kéven Gauthier, Maryse Dufour, Anthony Gauthier avec le petit Ludovic, Louiselle Tremblay, Rémy avec Annabel. À l'avant: David, Ariel, Élizabeth et Charles-Antoine. 

La maternité de 1 200 truies de la Ferme Lilo Porc, située à Saint-Hilarion (Charlevoix), est en activité depuis le début de 2020. Déjà, les résultats sont plus qu’intéressants. Les trois actionnaires – Anthony et Kéven Gauthier ainsi que leur mère, Louiselle Tremblay – sont agréablement surpris par le nouveau chapitre de leur histoire en production porcine. L’avenir s’annonce prometteur pour ces producteurs, solidement appuyés par leurs proches et une équipe d’employés.

Le projet de départ des frères Gauthier consistait à répondre aux nouvelles normes du bien-être animal, dont l’entrée en vigueur est prévue en 2024, et à transformer la fonction de l’entreprise. Aux commandes d’une ferme de naissage-finition de 275 truies, Kéven et Anthony ont échafaudé des plans pour passer à une ferme de naissage de 1 200 truies F1, achetées auprès de leur principal fournisseur, ALPHAGENE (division d’Olymel). Un choix basé sur une logique opérationnelle. « Nous voulions répondre aux besoins du marché, explique Kéven. Présentement, les engraisseurs veulent des bandes de 2 000 porcelets et plus à la fois. C’est pour ça que nous nous sommes installés de cette façon. » Tous les porcs sont vendus à Avantis Coopérative, avec laquelle les Gauthier ont un contrat de cinq ans. 

Après avoir fait des recherches, Anthony et Kéven ont arrêté leur choix sur des cages de mise bas de plus grande dimension et des équipements intégrant un maximum de technologie. Les nouvelles cages mesurent 2 m sur 2,5 (6 pi sur 8), alors que celles en place mesuraient 1,5 m sur 2 (5 pi sur 7). « Les anciennes cages, construites dans les années 1990, étaient faites pour des portées de 9 ou 10 porcelets, poursuit Kéven. Aujourd’hui, c’est plus des groupes de 14, 15 porcelets. C’était tout simplement trop petit. » 

Les parcs, eux, accueillent entre 50 et 60 truies gestantes, qui y séjournent la plus grande partie de leur vie, contrairement à ce qui était le cas avec les anciennes méthodes. « Tant qu’à nous conformer à de nouvelles normes, nous voulions travailler dans des installations où les animaux seraient bien et où le personnel serait bien », dit Kéven.

Les aires d’alimentation sont équipées de nourrisseurs automatiques, et les truies sont munies de puces électroniques qui permettent au système de les alimenter individuellement. Le tout se fait grâce à une cage autobloquante. Si une truie ne mange pas régulièrement, les gestionnaires le sauront. « Dès qu’il y a un problème, nous avons une indication, explique Anthony. C’est primordial. » 

Les installations neuves et modernisées de la ferme ont un but précis. « Nous visons 236 mises bas par bande tous les 28 jours », souligne Anthony. Les nouveaux équipements ont demandé leur part d’ajustements. « Avant, la truie était toujours dans la même cage, dit Rémy Gauthier, père de Kéven et Anthony. Nous n’avions pas à la chercher. Maintenant, comme elle est lousse, il faut la trouver parmi les autres. C’est là qu’un bon sens de l’observation est important. »

S’adapter et enseigner

Anthony et Kéven Gauthier ont longtemps exploité leurs propres fermes, appuyés par leur père (toujours actif dans l’entreprise) et quelques employés, dont Janot, Vicky, Camille et Louis. Le passage à une ferme de 1 200 truies a obligé chacun à adapter ses façons de faire. « Au départ, nous faisions toutes les tâches : la tournée des porcelets, la détection des chaleurs, les saillies, se remémore Anthony. Avec la nouvelle ferme, il a fallu engager de nouveaux travailleurs étrangers et leur apprendre le travail. Je crois que c’est ce qui a été le plus gros défi : apprendre à déléguer des tâches et faire confiance aux gens qui les exécutent. » 

Ce délicat passage s’est fait avec l’arrivée des nouveaux travailleurs, venus du Guatemala. Une main-d’œuvre rendue nécessaire en raison de la rareté des travailleurs qualifiés québécois. « La concurrence est forte pour dénicher de bons employés ici, dans Charlevoix, soutient Kéven. Les usines, la PCU (Prestation canadienne d’urgence), ça nous embêtait beaucoup. » « Les employés du Québec que nous avons sont très bons, affirme Rémy. Et la raison en est fort simple : ils sont passionnés. C’est pas compliqué, si tu n’es pas passionné par ton travail, tu ne t’appliqueras pas autant. » 

Les Gauthier admettent que les débuts ont été stressants, à cause de toutes les démarches nécessaires pour embaucher les travailleurs étrangers et du temps consacré à leur enseigner les exigences du métier. Aujourd’hui, ils sont satisfaits de leur coup. « On ne reviendrait pas en arrière, déclare Kéven. Ils nous aident beaucoup. »

Lire l'article complet dans l'édition de novembre-décembre 2020 du Coopérateur.

Stéphane Payette

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.

stephane.payette@sollio.ag

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.