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Ferme Géliporc : l’impact colossal d’un bon sens de l’observation

Photo : Le grand patron, Sébastien Gélinas, exploite la Ferme Géliporc avec une grande minutie. Pour optimiser son entreprise, il n’hésite pas à consulter l’expert-conseil Jean-François Blais, du RP2R, et le vétérinaire Martin Choinière.

Pour Sébastien Gélinas, propriétaire de la Ferme Géliporc, située à Saint-Tite (Mauricie), la principale raison du succès de son entreprise est la qualité d’observation de son équipe.

La maternité porcine de 1050 truies affichait une moyenne de sevrage de 29,37 porcelets par truie par année en 2019, ce qui lui conférait le deuxième rang chez les naisseurs de l’AGREPP (Association de groupes d’éleveurs en production porcine). Malgré une construction neuve en 2020 et la COVID-19 au passage, les données s’annoncent tout aussi impressionnantes pour répondre aux exigences du marché.

D’entrée de jeu, Sébastien précise que la moyenne de sevrage supérieure à 29 porcelets est le fruit d’un excellent travail d’équipe. Et ce, tant du côté du groupe RP2R (Regroupement Porcin des Deux Rives), qui suit la ferme pour le compte de Sollio Groupe Coopératif, que de ses employés, qui contribuent directement à la bonne gestion de l’entreprise porcine. 

Titulaire d’un baccalauréat en agronomie et en gestion agroalimentaire, Sébastien a pris la relève de son père, Daniel, en 2010, après un séjour au Mouvement Desjardins comme directeur de comptes. À cette époque, la maternité comptait 400 truies. La transition s’est faite sur une courte période, en raison de problèmes de santé de Daniel, qui l’ont poussé à la retraite. « Mes années comme directeur de comptes m’ont servi : j’avais assez de bagages pour analyser des projets, explique Sébastien. Avant d’acquérir la ferme, je me suis assuré que je pouvais l’agrandir. Ce n’était pas assez, 400 truies, pour rentabiliser le projet. » 

De 2010 à aujourd’hui, l’entreprise a augmenté son cheptel de truies pour le faire passer de 400 à 1 050, et l’an dernier, elle a investi plus de 2 millions $. « J’ai commencé mes travaux en 2010 par l’agrandissement du troupeau, précise Sébastien. En 2011, le nombre de truies atteignait 700, puis 1050 en 2020. Nous sommes passés aux normes BEA [bien-être animal] avec des parcs de 40 à 50 truies. L’équipe comptait un employé en 2010. Nous en avons maintenant trois. » 

Cette équipe est composée tout d’abord de son cousin et « deuxième œil » Martin Gélinas, qui compte plus de 20 ans de métier. Trois travailleurs guatémaltèques, qui se partagent des contrats de huit mois (quand la COVID-19 ne chamboule pas les plans), complètent la formation. Itamar Santiago, Ludis Garcia Miranda et William Garcia Miranda veillent à ce que chacun des animaux dont ils ont la charge bénéficie de la meilleure attention. 

« C’est beaucoup de minutie, beaucoup de surveillance lors des mises bas, assure Sébastien. Le but, c’est de sauver le plus possible de porcelets à la naissance. Ça demande beaucoup d’attention. Tous les jours, nous vérifions que les truies nourrissent suffisamment les porcelets. Nous en changeons même de truie si le besoin s’en fait sentir. » 

Une présence assidue

Depuis l’ouverture des nouveaux locaux, les heures de surveillance lors des mises bas sont passées de 6 h 30 le matin à 21 h. Dans l’ancien système, le quart de travail se terminait à 16 h. Sébastien Gélinas a même pensé instaurer des périodes couvrant les 24 heures de la journée. « Après avoir analysé l’impact par rapport au nombre supplémentaire de porcelets qu’on pouvait sauver, j’ai vu que ce n’était pas rentable. Je ne dis pas que je ne reviendrai pas sur ma décision, mais pour le moment, ça n’est pas au programme. » Un système de surveillance par caméra serait impossible à installer, vu la complexité des travaux.

Évidemment, les mises bas ne sont qu’une des opérations de la maternité. Dans les autres activités aussi, l’efficacité de l’équipe est soulignée par le patron. « Ce qui contribue au succès, c’est également la rapidité avec laquelle nous réagissons, dit-il. Si une truie présente un mal de patte, tout de suite il y a une intervention pour détecter le problème et le régler. » Sur cet aspect, le technologue et expert-conseil de la ferme, Jean-François Blais, du RP2R, confirme le grand professionnalisme de son client et celui de son équipe. « Oui, Sébastien est très minutieux, assure-t-il. Dès qu’il y a un petit problème, il va nous en parler, à moi ou au vétérinaire [Martin Choinière], pour que nous puissions trouver l’origine du problème et des solutions rapides. Nous avons une excellente collaboration de tous. » 

Le travail assidu des employés et du propriétaire de la Ferme Géliporc est appuyé par celui de Jean-François Blais et de Martin Choinière. « Au fil des ans, l’équipe de la coop nous a beaucoup aidés dans nos points de régie, comme l’alimentation des truies durant la mise bas, la qualité de la ventilation et les problèmes d’infection lors des inséminations, indique Sébastien. Je dirais aussi que la génétique est très bonne. Ça compte pour au moins 50 % dans les 29,37 porcelets par truie. » De l’avis de Jean-François Blais, la compilation des données de 2020 s’annonce excellente.

Lire l’article complet dans l’édition de mars 2021 du Coopérateur. 

Stéphane Payette

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.

stephane.payette@sollio.ag

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.