
Depuis cinq ans, la Ferme Claudia, à Saint-Arsène (près de Rivière-du-Loup), se maintient parmi les trois meilleurs éleveurs de porcs en pouponnière du Québec. Attentifs, innovants et minutieux, les membres de la famille Cayouette préparent les porcelets pour la phase de l’engraissement avec l’objectif d’obtenir les meilleurs résultats possible.
Construite en 2008 dans le magnifique paysage du Bas-Saint-Laurent, la pouponnière, d’une capacité de 2700 places, produit les porcelets de 70 jours d’âge les plus lourds d’Avantis Coopérative – parole de Guy Duval, technologue et directeur des élevages porcins chez Avantis. Claude Cayouette et Diane Caron veillent au bon fonctionnement de l’entreprise avec leurs enfants, Simon, Justin et Judith. Claude travaille également dans une tourbière; Justin fait des contrats à forfait en plus de son travail à la ferme; et Diane s’acquitte notamment des tâches comptables. Les temps libres sont consacrés à la production et au commerce de cordes de bois.
La famille dit ne rien faire de miraculeux. « Nous réussissons bien pour une bonne raison, explique Claude d’entrée de jeu : nous faisons bien ce que nous avons à faire. » Le succès est assuré par le souci du détail et par une attention toute particulière portée au classement des animaux. La maternité est exempte de maladies à incidence économique dans le porc, grâce à un contrôle serré de la biosécurité.
L’entrée des porcelets est une phase cruciale pour assurer des lots uniformes à la fin du stage de 50 jours dans les parcs de la Ferme Claudia. Les porcelets proviennent de la maternité Pascoporc et arrivent en moyenne à un poids de 6,5 kg (6,5 lots par an).
« Dès qu’ils arrivent, nous les classons en trois groupes, indique Claude : les petits, les moyens et les gros. » Par la suite vient l’étape de la vaccination. Puis il y aura un deuxième classement. L’élément clé du succès, selon Justin : « Les porcelets ne mangent pas tous au même rythme. Certains sont plus à l’aise et d’autres moins. Il y a des différences de poids. »
Le bâtiment comporte quatre salles, qui comptent entre 26 et 28 parcs. Les animaux seront distribués selon leur grosseur et la stratégie priorisée par la famille Cayouette-Caron. « Nous essayons de garder un parc par chambre pour les blessés et les malades, précise Diane. Nous évitons à tout prix de les transférer de chambre. On dirait que l’odeur n’est pas la même d’une chambre à l’autre, et si nous introduisons un porc nouveau, les autres vont le malmener. »
Les tournées servent à s’assurer du bien-être des suidés. « Nous vérifions que les porcelets sont bien, que les trémies fonctionnent et que les buvettes sont propres, indique Justin. Si un animal est malade, nous le soignons sans attendre. » Les premières semaines sont cruciales pour l’adaptation des groupes. « Il faut être attentif, car parfois les porcelets plus gros en profitent pour faire mal aux plus petits », souligne Simon.
Les détails du succès
Diane Caron croit que parmi les qualités qui assurent leur succès, la principale est la passion : « Si tu aimes ce que tu fais, tu seras toujours enthousiaste. Tu feras ton travail avec soin. » Aux soins administrés aux porcelets lors des tournées s’ajoutent les réparations en tout genre et le nettoyage méticuleux des installations. « Nous vérifions les ventilateurs et fournaises, précise Simon. Cette année, nous en avons changé deux. » Le confort des animaux est primordial pour ces éleveurs bas-laurentiens. Les conduits d’eau sont nettoyés avec du chlore industriel, et la réserve d’eau est lavée deux fois l’an. En plus, on ajoute du chlore à l’eau que boivent les porcs.
Le confort des petits cochons explique également une partie importante des bonnes performances de la Ferme Claudia. Les producteurs suivent assidûment le cahier des charges implanté par Avantis Coopérative. « Nous devons prendre la température des salles tous les jours et veiller à ce qu’elle ne varie pas de plus d’un degré », explique Justin. À l’arrivée des porcelets, le mercure doit afficher 27 °C. « Ça convient bien aux petits, mais pour les plus gros, c’est trop chaud, affirme Claude. Nous baissons ça à 26 °C. Ils sont mieux comme ça. »
Lire l’article complet dans l’édition de mai-juin 2021 du Coopérateur.
Photo : Stéphane Payette