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Des centaines de millions pour restructurer la Filière porcine québécoise

Il faut avoir la couenne dure pour être un éleveur de porcs. Jean-François Roy en est la preuve. En affaires depuis 26 ans, il a dû refinancer son entreprise deux fois sous le regard inquiet des banquiers.

La production est cyclique et des 12 éleveurs qu’ils étaient dans sa région, ils ne sont plus que deux. « C’est tombé comme des soldats », explique le président de la Filière porcine coopérative.

Ceci est la cinquième partie d'un dossier de cinq articles.



L’éleveur produit annuellement quelque 12 000 porcs, dont 5000 sont vendus au poids de 25 kg à un autre producteur. Les 7000 autres étaient expédiés à l’abattoir d’Olymel à Vallée-Jonction, fermé en décembre 2023. Ces animaux ont été redirigés vers l’abattoir de Saint-Esprit dans Lanaudière.  Depuis 2020, Olymel, qui abat 70 % des porcs au Québec, a été mis à mal par la pandémie, le manque de main-d’œuvre, une grève et la fermeture du marché chinois. Outre la fermeture de l’abattoir, l’entreprise a dû fermer, entre autres, des usines de surtransformation à Blainville et à Laval.

« Les éleveurs ont concédé un rabais oscillant entre 40 $ et 50 $ par porc pour aider l’entreprise à traverser cette crise sans précédent », explique Jean-François Roy. Au début 2023, les pertes d’Olymel accumulées dans le secteur du porc frais depuis deux ans se chiffraient à 390 millions $, rapporte La Presse1. Cette même année, les compensations de l’ASRA, financées au tiers par les producteurs et aux deux tiers par l’État, ont atteint 381 millions $, un record depuis 2009.

Le nombre de porcs abattus au Québec est passé de 8,4 millions en 2020 à 7,3 millions en 2023. La nouvelle convention de mise en marché entre les acheteurs, dont Olymel et les Éleveurs de porcs du Québec, négociée à l’aide d’un conciliateur en avril 2023, prévoit une entente de réduction supplémentaire de la production.

Quelque 190 éleveurs ont adhéré au plan de retrait temporaire d’une durée de cinq ans en 2023 et en 2024 afin de diminuer la production québécoise de 690 000 porcs et de s’ajuster au marché, précise le président de la Filière porcine coopérative, Jean-François Roy.

1 https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2023-02-04/coup-dur-pour-les-eleveurs-olymel-abattra-un-million-de-porcs-de-moins.php

Photo : ExposeImage



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Nicolas Mesly

Nicolas Mesly est journaliste, agronome (agroéconomiste) et photographe. Les associations de presse du Canada ont récompensé son travail journalistique et photographique à plus de 30 reprises. Auteur, conférencier, documentariste, il collabore entre autres au Coopérateur, à l'émission radio Moteur de recherche/SRC et il est correspondant canadien pour le journal La France Agricole.
nicolasmesly@gmail.com
Nicolas Mesly est journaliste, agronome (agroéconomiste) et photographe. Les associations de presse du Canada ont récompensé son travail journalistique et photographique à plus de 30 reprises. Auteur, conférencier, documentariste, il collabore entre autres au Coopérateur, à l'émission radio Moteur de recherche/SRC et il est correspondant canadien pour le journal La France Agricole.