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La Ferme Karona : La ferme aux mille vies

VIVACO groupe coopératif

À travers les années, le Coopérateur a assisté aux grandes étapes du parcours de la Ferme Karona. Et bien que son passé soit déjà riche, l’avenir s’annonce encore meilleur.

Ferme Karona 1986-04

La Ferme Karona apparaît pour la première fois dans le Coopérateur en 1986, quand une de ses vaches, Deslacs Klondike Julia, remporte pendant deux années consécutives le prix MacLeod, décerné à la plus haute productrice laitière de race Holstein au Québec. En 1987, cette même Julia rafle le prestigieux titre de meilleure vache de tous les temps au Canada.

L’honneur obtenu par Julia contribue à la renommée de la Ferme Karona, déjà connue grâce à la qualité génétique de son troupeau et à son avant-gardisme dans les nouvelles technologies de l’époque, soit le transfert et la congélation d’embryons. En 1995, le Coopérateur publie un reportage sur l’association de la Ferme Karona avec un éleveur français pour vendre des sujets en Europe. « [Ce dernier] implante ces embryons sur des sujets de son propre élevage, raconte le journaliste André Piette. Karona peut ainsi offrir directement à la clientèle française et européenne des génisses et des veaux mâles sans avoir à assumer les coûts élevés liés au transport d’animaux par avion. » 

Pendant plusieurs années, la Ferme Karona tire un revenu important de la vente de sujets et d’embryons. « Avec l’arrivée de la génomique, cette activité a beaucoup ralenti, explique Pierre-Olivier Caron, un des copropriétaires de l’entreprise. Nous avons tout de même poursuivi le transfert embryonnaire, mais surtout pour continuer à améliorer notre propre troupeau. »

Se relever de ses cendres

Cette passion pour la génétique aidera la Ferme Karona à se relever de la tragédie qui la frappe en 2018, lorsqu’un incendie ravage l’étable. À l’aide des embryons qu’ils possèdent et des filles de leurs meilleures vaches rescapées de la catastrophe, les Caron ont pu récupérer leurs meilleures lignées pour reconstruire le troupeau.

Avant l’incendie, la Ferme Karona comptait 27 vaches classées Excellente (EX) et 27 Très Bonne (TB). Aujourd’hui, elle compte 23 EX et 42 TB. « Même si nous avons dû racheter des animaux de l’extérieur, plus de 80 % de nos vaches classées EX et TB portent le préfixe KARONA, déclare Pierre-Olivier Caron. Nos bonnes lignées sont toujours présentes. »

La production a repris dans les nouvelles installations il y a deux ans et demi, et l’an dernier déjà, l’entreprise figurait en tant que finaliste Agropur pour la qualité du lait au niveau régional. La Ferme Karona s’est en outre distinguée sur la scène canadienne en remportant le Prix bien-être animal du Club de l’excellence d’Agropur. 

Regard vers l’avenir

Pierre-Olivier Caron entrevoit l’avenir avec optimisme. « Notre objectif principal est de continuer d’acheter du quota, dit ce jeune éleveur. La nouvelle étable a été construite et équipée avec deux robots de traite, en fonction d’une production de 180 kg/jour de quota. » Il y a donc place pour l’expansion, avec présentement 70 vaches (dont la moyenne de production se situe entre 1,65 et 1,70 kg de gras/vache/jour) et un quota actuel de 110 kg/jour. 

Bien qu’il n’ait que 29 ans et que l’aîné de ses trois fils n’ait que 4 ans, Pierre-Olivier Caron pense déjà à sa relève. « C’est encore tôt, mais en prenant de l’expansion, on s’assure d’avoir de la place pour les accueillir, si ça les intéresse », conclut-il.


Consultez les articles sur la Ferme Karona parus dans le Coopérateur : 


Photo d'en-tête - Gracieuseté de la Ferme Karona : Pierre et Pierre-Olivier Caron, propriétaires
Photo en noir et blanc : Michel Carrier - Gerard Caron - Pierre Caron - Yvon Lavoie - Real Boutin, Coopérateur avril 1986, Archives – HEC Montréal, Fonds de la Coopérative fédérée de Québec, P012

Nancy Malenfant

Nancy est détentrice d’une maîtrise en gestion et gouvernance des coopératives de l’Université de Sherbrooke ainsi que d’un diplôme d’agriculture. Journaliste depuis bientôt 20 ans, elle se spécialise en agriculture et environnement.

nancy.malenfant@sollio.coop

Nancy est détentrice d’une maîtrise en gestion et gouvernance des coopératives de l’Université de Sherbrooke ainsi que d’un diplôme d’agriculture. Journaliste depuis bientôt 20 ans, elle se spécialise en agriculture et environnement.