Le seigle d’automne hybride, simple et impressionnant
Le seigle d’automne couvre sa part de terrain au Québec. Depuis quelques années, les producteurs de la Belle Province récoltent cette céréale aux qualités séduisantes. Le Coopérateur vous présente le point de vue des acteurs de deux fermes membres de VIVACO groupe coopératif et celle d’un acheteur de grains de cette coopérative afin de vous offrir une mise à jour sur ce nouveau joueur.
Prenons la route jusqu’à Saint-Pierre-Batiste, dans la MRC de l’Érable, où la Ferme Roger Fortier et fils cultive cette céréale hybride depuis trois ans. La ferme est exploitée par Germain, son frère Renaud et le fils de Germain, Anthony.
Alimentation du troupeau
Producteurs vache-veau de races Simmental et Angus ainsi que de taureaux reproducteurs, les Fortier cherchaient une céréale pour combler leurs besoins. « Nous servons un repas de céréale à nos taureaux tous les jours et le maïs est devenu très cher, expose Anthony Fortier. Nous avons demandé à notre conseillère coop (Annie Dubois de VIVACO groupe coopératif) de nous donner son avis et elle nous a d’abord conseillé le triticale. C’était plus riche que l’avoine, mais les rendements étaient moyens. Annie nous a fait essayer le seigle hybride KWS Receptor. Elle nous disait que nous allions avoir plus de paille et plus de grain et que ce seigle était presque aussi nutritif que le triticale. Ça fait trois ans et ça va très bien. Nous avons même atteint 7,4 tonnes par hectare (trois tonnes par acre) dans le grain. »
Le troupeau des Fortier est alimenté essentiellement de fourrages récoltés en ensilage et en foin sec. Les besoins en paille sont grands pour l’élevage des animaux l’hiver.
Sur ce plan, les éleveurs ne sont pas déçus. « Nous cultivons entre huit et dix hectares (20 et 25 acres). La paille est longue, c’est très impressionnant. Nous avons besoin de beaucoup de paille et elle est très chère sur le marché », ajoute Anthony.
Seigle d’automne et coût de production
La région de l’Érable, située au Centre-du-Québec, ne cumule que 2100 à 2200 unités thermiques maïs (UTM), la culture du maïs ensilage n’est donc pas une option avantageuse pour l’entreprise. « Ce sont les mêmes coûts de semis et de récolte et nous pouvons espérer le même rendement que dans les régions plus chaudes. Ce n’est pas intéressant », explique Germain Fortier. « Quand tu exploites une entreprise qui mise sur des animaux qui consomment des fourrages, tu dois viser le plus faible coût de production si tu veux t’en sortir », ajoute Renaud.
Pour cette raison cruciale, le seigle s’intégrait parfaitement dans la rotation de la Ferme Roger Fortier et fils. « Nous le semons un peu avant le 10 septembre, selon les conseils d’Annie [Dubois]. C’est facile à implanter. En plus, nous avons maintenant des étés au milieu des automnes, ça rend le semis encore plus facile. Un coup de glyphosate, un ou deux coups de déchaumeuse et le seigle est semé. Cette année, nous avons appliqué un peu d’azote et un fongicide pour prévenir la fusariose. C’est vraiment simple », spécifie Antony.
« En plus, lors de la récolte, nous sommes toujours à la merci de la personne qui effectue le battage à forfait. Avec le seigle, nous sommes prêts fin juillet ou début août. Avant tout le monde. Ça diminue le stress », conclut Germain Fortier.
Pour toutes ces raisons, les représentants de la ferme attribuent une note de 9,5 sur 10 au seigle d’automne.
Photo par Stéphane Payette