Un seul mot peut résumer la Ferme Dony, située à Saint-Basile (MRC de Portneuf) : fierté. Yvonne Delisle et Donaldo Leclerc exploitent une ferme laitière possédant plus de 100 kg de quota et 405 ha (1000 acres) de terre. Avec son équipe d’employés dévoués, le couple a des projets plein la tête et assez d’énergie pour étourdir la génération des millénariaux.
D’entrée de jeux, Donaldo Leclerc ne cache pas son âge : il a 78 ans. Mises à part quelques années à travailler dans une cimenterie de son patelin natal, Donaldo n’a eu qu’un seul objectif de carrière. « J’ai toujours voulu posséder une ferme. Je n’ai rien visé d’autre. J’ai racheté la ferme de mon père, Alvarez Leclerc, le 15 juin 1972. » Depuis, sa vie n’a été qu’agriculture. « C’est passionnant l’agriculture quand t’aimes ça, affirme ce producteur laitier. Nous, on ne voit pas les années passer. J’aime tout de mon métier : la traite des vaches, les travaux aux champs, la construction et même la machinerie. Je sais que certains ont des préférences, même que certains secteurs les rebutent, mais pas moi. Vraiment, j’aime tout. »
Le succès de leur entreprise témoigne des dires de Donaldo et d’Yvonne. Au fil de leurs 53 années de mariage, ils ont développé un troupeau de près de 250 animaux. Et ils ont toujours aimé la génétique. Donaldo a commencé jeune avec de bons sujets. Ensuite, il a participé aux expositions, puis poursuivi avec le contrôle laitier et enfin la classification de leur troupeau. « Aujourd’hui nous vendons beaucoup d’animaux aux Encans Sélect Gène, en Beauce », raconte le septuagénaire.
Ici, dans la MRC de Portneuf, tout le monde connaît la Ferme Dony, et plusieurs se demandent quel est le secret de ses propriétaires pour rester motivés jour après jour, après tant d’années. Catherine Royer, experte-conseil, leur a posé la question : « Notre secret pour refaire le plein d’énergie et garder la passion pour notre métier est sans aucun doute les nombreux voyages culturels et agricoles que nous avons faits au fil des ans », soutient Yvonne Delisle. L’Europe, les États-Unis, l’Alaska et l’Ouest canadien figurent parmi les destinations qu’ils ont visitées. « Les voyages nous ont apporté de nombreuses connaissances sur le monde », ajoute la productrice.
Une équipe dévouée
Pour assurer la croissance et la pérennité de son entreprise, le couple Delisle-Leclerc a misé sur des employés. « Et des bons, à part ça », souffle Donaldo. Parmi ces travailleurs dévoués, il y a Gaétan Soulard, qui compte plus de 38 ans de service. « Gaétan est toujours à l’heure. Il connaît les animaux, les champs, toute l’entreprise. » Dans un monde où les employés sont convoités, nous avons demandé leur secret aux propriétaires de la Ferme Dony. « Un employé demande du respect. Tu dois bien le traiter », répond Donaldo. En plus d’un salaire compétitif, Gaétan dispose de tous ses jours fériés et de plusieurs semaines de vacances.
Une autre membre de l’équipe, Annie Larivée, prend du galon à la ferme, ce qu’apprécient Yvonne et Donaldo. « C’est elle qui sème. Moi, je m’organise pour qu’elle ne manque pas de semences et d’engrais », raconte Donaldo.
Deux travailleurs guatémaltèques complètent l’équipe de la Ferme Dony : Erik Noe Pelaez Lopez, qui parle français, et Wilson Joel Herrera Espino. Leur principale qualité touche la production laitière. « Ils sont excellents avec les vaches. Ils sont très calmes. La preuve vient du fait que les cellules somatiques sont très basses. Ça nous aide pour la vente des animaux », souligne Donaldo.
Une belle entreprise, une belle équipe et encore plein de projets en tête. « J’aimerais bien élever la moyenne du troupeau au-dessus de 10 000 kg de lait, dit Donaldo. De plus, nous avons une nouvelle terre que je veux remettre en culture. La retraite, ce n’est pas pour nous. Je ne pense pas que ça va arriver un jour. »
Cet article est paru dans le Coopérateur de juillet-août 2021.
