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Du fumier pour verdir le portefeuille énergétique du Québec

Les 6 et 7 avril prochains se déroulera à Drummondville le Forum GNR, un événement qui vise à rassembler et mobiliser les parties prenantes de la filière du gaz naturel renouvelable (GNR). Parmi les acteurs concernés figurent les agriculteurs québécois. Non comme simples utilisateurs de gaz naturel, mais plutôt en tant que producteurs potentiels de GNR grâce aux matières organiques produites sur leur ferme. 

Keridis BioÉnergie tiendra un kiosque au Forum GNR et y présentera une conférence pour expliquer l’opportunité que constitue la biométhanisation pour les producteurs agricoles. « Chez Keridis, nous pensons que l’agriculteur constitue un acteur incontournable du virage vert de l’énergie au Québec, entre autres par la biométhanisation des fumiers », soutient l’agronome et président du conseil de Keridis, Simon Naylor. 

Keridis BioÉnergie a été formée par l’alliance de Viridis, plus grand joueur québécois dans la gestion des matières résiduelles fertilisantes (MRF), et du Groupe Keon, société française indépendante spécialisée en biométhanisation. Viridis est partenaire de Sollio agriculture et de neuf coopératives de son réseau depuis quatre ans. Elle recycle annuellement près de 700 000 tonnes de MRF sur les fermes québécoises.

Deux produits à valeur ajoutée

Le principe de la biométhanisation consiste à extraire du gaz naturel renouvelable (GNR) par la fermentation de résidus agricoles, alimentaires et industriels. Le gaz ainsi produit est injecté dans le réseau gazier local où il se mélange au gaz fossile. 

« Ce qui devient intéressant pour l’agriculteur, c’est qu’en retour de son fumier ou lisier, il reçoit un digestat avec une valeur ajoutée », explique le directeur du développement chez Keridis, Olivier Gagnon.  Au cours du procédé, l’azote disponible du fumier sera minéralisé, le rendant ainsi plus facile à capter par la culture au moment de l’épandage. En gros, le biométhaniseur réalise le travail qui serait normalement fait par le temps et les bactéries du sol. « Des agriculteurs français utilisant des digestats m’ont parlé d’une diminution significative de leur facture d’engrais », ajoute M. Gagnon

À l’échelle de l’agriculture québécoise

Le modèle d’affaires préconisé par Keridis implique un partenariat entre agriculteurs, collectivités et industriels d’une même région. « C’est la jonction des tonnages de matières agricoles et agro-industrielles qui permet d’atteindre le volume critique requis pour faire un projet et le rendre économiquement viable », explique Simon Naylor. 

Le rôle de Keridis dans l’implantation de futurs biométhaniseurs régionaux est d’agir comme promoteur, investisseur et opérateur du projet. « Nous souhaitons la mise en place d'installations à l’échelle de l’agriculture québécoise, précise Olivier Gagnon. C’est pourquoi nous nous sommes associés avec une société française comme le Groupe Keon, car leur agriculture ressemble beaucoup à celle du Québec ». 

La course aux énergies propres

Cette course à la production de gaz naturel renouvelable s’est amorcée au Québec par l’entrée en vigueur du Règlement concernant la quantité de gaz naturel renouvelable (GNR). Le règlement précise la quantité minimale de GNR que les distributeurs de gaz naturel devront livrer annuellement dans leur réseau avec un objectif de 5% à compter de 2025. 

« Nous souhaitons, avec notre expertise franco-québécoise, que Keridis BioÉnergie permette aux agriculteurs de devenir fournisseurs, clients mais aussi actionnaires des projets que nous développons sur le territoire du Québec et ainsi agir comme catalyseur de l’économie circulaire entre l’agriculture et la production d’énergie renouvelable », affirme Simon Naylor.

Photo : Keridis BioÉnergie

Nancy Malenfant

Nancy est détentrice d’une maîtrise en gestion et gouvernance des coopératives de l’Université de Sherbrooke ainsi que d’un diplôme d’agriculture. Journaliste depuis bientôt 20 ans, elle se spécialise en agriculture et environnement.

nancy.malenfant@sollio.coop

Nancy est détentrice d’une maîtrise en gestion et gouvernance des coopératives de l’Université de Sherbrooke ainsi que d’un diplôme d’agriculture. Journaliste depuis bientôt 20 ans, elle se spécialise en agriculture et environnement.