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David Lee Desrochers Croteau : écouter sa voix intérieure

Photo : Minutieux, attentionné, respectueux, David Lee prend soin de ses abeilles. Et elles le lui rendent bien! Oui, si une abeille pique, elle meurt.

Dans le rang du Coteau-des-Roches, à Portneuf, les champs de fleurs sauvages abondent. Pas étonnant que l’entreprise Des Ruchers d’Or s’y soit établie. Sur les lieux, les abeilles virevoltent autour de leurs ruches. David Lee Desrochers Croteau, jeune apiculteur de 30 ans qui est dans les affaires depuis 2014, s’active sur le site, qu’il a acquis en février de cette année.

Son cerveau bouillonne d’idées. Ses yeux pétillent. David Lee est enthousiaste, accueillant. Dans sa tête, c’est un flot intarissable d’idées et de projets. Tellement, qu’il doit parfois prendre un temps d’arrêt et méditer, en retraite fermée, dans un silence complet pendant plusieurs jours. Cette pause spirituelle lui permet de faire le tri et de ne retenir que ce qui le représente vraiment, et non pas pour épater la galerie. Comment faire la distinction entre les deux? « Si mon idée vient satisfaire mon intention profonde, elle s’imposera d’elle-même, et la magie opérera », dit-il avec certitude.

Son entreprise a progressé à grande vitesse : elle est passée d’une quinzaine de ruches à ses débuts à 1000 aujourd’hui. David Lee a besoin de défis. La stabilité l’ennuie.

« J’essaie d’être deux ans en avance dans mon domaine », dit David Lee, qui s’informe sans cesse sur les nouveautés du monde apicole. « J’aimerais exploiter 2000 à 2500 ruches. Cultiver des cèdres. Aménager une bleuetière… » On l’a dit, les idées se bousculent. Il les note toutes dans son téléphone et les réalise une à une, ou simultanément, selon leur priorité.

 

Sa vie, ses choix

« J’ai créé ma vie en fonction de mes choix », déclare l’apiculteur, qui possède une AEC du cégep d’Alma en gestion d’entreprise apicole, a suivi une formation en production horticole à l’école d’agriculture de Nicolet et a fait un cours en entrepreneuriat à la commission scolaire de Portneuf. « Mon entreprise est le reflet de ce que je suis. La pensée positive attire le positivisme. Il faut agir, cesser d’attendre. Assumer ses responsabilités et ses choix. » S’il échoue, David Lee ne blâme que lui.

En affirmant que 50 % de la chute des colonies d’abeilles serait due au manque de connaissance et à l’incompréhension… des apiculteurs eux-mêmes – lui y compris –, il sait qu’il jette un pavé dans la mare.

Par exemple, il y a une distance à respecter entre les ruchers. Mais selon lui, il y a trop de colonies d’abeilles. Si la concentration des ruchers est trop importante, les abeilles manquent de nourriture et ne peuvent pas subvenir à leurs besoins. Être apiculteur, ça ne s’improvise pas. C’est complexe, délicat et ça demande beaucoup de rigueur. Il faut y travailler… comme des abeilles.

David Lee boucle en six mois l’équivalent d’une année de travail. Inspection des ruches, nourrissage, production de nucléus (servant à démarrer de nouvelles ruches), extraction du miel, etc. : l’exploitation d’une seule ruche lui coûte un millier de dollars par année. Des Ruchers d’Or se spécialise dans la pollinisation des petits fruits (90 % de ses revenus) et la vente en vrac de miel (10 %).

Les apiculteurs doivent s’unir, tous sans exception, mettre leur savoir en commun et trouver des solutions à la problématique qui sévit. Il y a trop d’individualisme, dit celui qui, dans sa vie de tous les jours, s’inspire des quatre accords toltèques : que votre parole soit impeccable; n’en faites pas une affaire personnelle; ne faites pas de suppositions; faites toujours de votre mieux. « C’est difficile, c’est un cheminement constant », précise le producteur, dont le mot d’ordre est l’équilibre.

Cela dit, le jeune apiculteur ne nie aucunement les problèmes criants qui affligent les colonies d’Apis mellifera : parasites, maladies, pesticides, changements environnementaux.

 

Lire l’article complet dans l’édition d'octobre 2019 du Coopérateur.

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop