Le 1er février, le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé officiellement que les nouveaux tarifs douaniers entraient en vigueur à cette date. Ces derniers s’élevaient à 25 % pour toutes les importations en provenance du Canada et du Mexique, et à 10 % supplémentaires pour celles en provenance de la Chine. Bien que leur date d'entrée en vigueur soit maintenant repoussée, les tarifs ont provoqué plusieurs fluctuations sur le marché boursier et fait réagir les trois pays y étant soumis.
Selon le président, cette mesure a pour objectif de lutter plus efficacement contre le trafic de fentanyl et l’immigration illégale en provenance du Canada et du Mexique. Toutefois, d'après les sondages, seulement un tiers de la population américaine soutenait cette décision. Les marchés financiers ont réagi rapidement, ce qui a eu un impact important sur la devise américaine, tandis que les indices boursiers mondiaux ont également enregistré une baisse importante.
Cette réaction témoigne des inquiétudes liées aux répercussions de ces tarifs sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Le secteur automobile, en particulier, est particulièrement vulnérable face à cette menace tarifaire, car les véhicules en construction traversent fréquemment la frontière entre le Canada et les États-Unis. Étant donné la complexité des chaînes d’approvisionnement, il est probable que les coûts supplémentaires engendrés par ces tarifs se répercuteront directement sur le prix de vente des véhicules, provoquant ainsi une inflation considérable.
Au Canada : vive réaction et baisse du huard
Du côté du Canada, l'instauration de tarifs a été très mal perçue, et la riposte a été immédiate. Cette annonce a rapidement entraîné une chute du huard face au dollar américain. La paire USDCAD a dépassé les niveaux atteints lors de la pandémie de 2020, testant des valeurs que l’on n’avait pas observées depuis 2016.
En réponse, le gouvernement canadien a annoncé l’instauration de tarifs de 25 % sur plusieurs produits américains importés au Canada. Ces mesures auraient touché plus de 155 milliards de dollars canadiens de biens en provenance des États-Unis, incluant des fruits, des équipements sportifs et des appareils électroménagers. De plus, plusieurs provinces canadiennes, telles que le Québec et l'Ontario, ont décidé de retirer les produits alcoolisés en provenance des États-Unis de leurs tablettes.
Plus tard dans la journée, Justin Trudeau a eu une conversation avec le président américain et a pris la décision de déployer à son tour 10 000 soldats canadiens à la frontière pour lutter contre le trafic de fentanyl. En conséquence, le président Donald Trump a accepté de reporter les tarifs sur le Canada pour une période de 30 jours. Suite à cette annonce, la devise canadienne a regagné de la vigueur face au billet vert, retrouvant ainsi des niveaux similaires à ceux précédant l’annonce des tarifs.
Au Mexique : déploiement de soldats à la frontière
Peu après l’annonce de la Maison-Blanche, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a rencontré le président des États-Unis. Ce dernier a qualifié les discussions de « prometteuses ». Mme Sheinbaum a accepté de déployer 10 000 soldats mexicains à la frontière pour lutter contre le commerce illicite de fentanyl et réduire l’immigration illégale entre le Mexique et les États-Unis. Elle a également saisi l'occasion pour réfuter les accusations de Donald Trump, selon lesquelles le cartel mexicain aurait des liens avec le gouvernement mexicain. À la suite de cette annonce, les États-Unis ont accepté de reporter les tarifs de 30 jours, afin de permettre la prolongation des négociations entre les deux pays.
Il est important de rappeler que 42 % des exportations américaines de maïs sont destinées directement au Mexique. Par conséquent, l'instauration de tarifs pourrait exercer une pression importante à la baisse sur le prix du maïs. Lors de l’annonce du report des tarifs, le prix du maïs a augmenté d'environ 15 cents le boisseau sur le marché de Chicago.
En Chine : ajout de droits de douance sur les produits américains
En réponse aux tarifs imposés par les États-Unis, la Chine a réagi rapidement en instaurant des droits de douane sur plusieurs produits américains, tels que le charbon, le pétrole, le gaz naturel liquéfié, la machinerie agricole et les moteurs pour automobiles. Par ailleurs, la Chine a ouvert une enquête sur Google, ce qui a contribué à accentuer les tensions entre les deux pays. Bien que 55 % des exportations américaines de soya soient destinées à la Chine, celle-ci n’a pas inclus cette commodité dans la liste de ses produits ciblés par les tarifs. Cette situation a ainsi provoqué une hausse du prix de la fève, qui semble épargnée par les sanctions.
Source : Flash Marché. Le Flash Marché est également disponible dans AgConnexion. Parlez-en à votre expert-conseil!
Photo : iStock-Franckreporter
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