
Les élevages connaissent en parallèle des changements profonds, autant sur la scène locale qu’internationale.
Ceci est le troisième article d'un dossier de six. Écoutez l'épisode du Coopérateur audio sur le dossier.
En 2024, le cheptel bovin américain est tombé à son niveau le plus faible depuis 1951, une diminution provoquée par la relève qui délaisse peu à peu le mode de vie des ranchers, mais aussi par les problèmes causés par les sécheresses et les difficultés d’accès à des ressources comme l’eau. Le cheptel canadien connaît un phénomène similaire, car il est au plus bas depuis les années 60.
Au Québec, le secteur a été affecté durement par l’encéphalopathie spongiforme bovine et la baisse du prix de la carcasse. « En dix ans, le nombre de têtes au Québec est passé de 225 000 à 65 000, relate Frédéric Hamel. Le ratio d’autoapprovisionnement de la province est passé de 0,44 en 2011 à 0,28 en 2022. »

Les dernières années ont été éprouvantes pour le secteur porcin au Québec. La pandémie, la concentration des activités de production, d’abattage et de transformation ont amplifié les problèmes de la hausse du prix des intrants, de la main-d’œuvre et de la chaîne d’approvisionnement. La fermeture de l’accès au marché chinois pour certaines usines et la baisse de la demande après la résolution de la peste porcine africaine dans le pays ont fait mal, d’autant plus que le secteur porcin canadien a fait les frais des démêlés entre le Canada et la Chine dans l’affaire Huawei.
Les producteurs de volailles ont dû faire face à la grippe aviaire qui s’est propagée de manière fulgurante sur la planète et a causé d’importants enjeux biosanitaires. Des élevages en entier ont été abattus ici comme ailleurs pour éviter la propagation du virus très contagieux auprès des poulets, dindons et canards. « Et la menace est loin d’être écartée, fait remarquer Frédéric Hamel. Le spectre de la grippe aviaire pèse toujours sur le secteur. »
Photo : Patrick Dupuis
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