C’est le 8 mars dernier, durant la Journée internationale des droits des femmes, qu’avait lieu le Sommet FAC des femmes entrepreneures, organisé par la Financement agricole Canada, au Centre des congrès de Saint-Hyacinthe. Au programme? Des conférences et un panel de femmes d’exception, qui mènent la barque de leur entreprise avec rigueur, ambition et détermination.
Le Sommet s’est ouvert sur une conférence de Sara Gilbert, stratège d’affaires et coach en mindset. Elle a partagé des astuces linguistiques pour favoriser un bon leadership à travers une communication bien maîtrisée. La conclusion de la journée s’est faite en compagnie de Vickie Joseph, présidente-directrice générale de Brand Child et Brand Architect Vkosmetik International. Née à Montréal dans le quartier Saint-Michel, un quartier défavorisé de la ville, et fille de première génération de parents haïtiens émigrés au Canada, Vickie Joseph a un parcours hors du commun qui l’a menée à la tête d’entreprises à succès. Elle a aussi cofondé Groupe 3737, le plus grand centre d’incubation dédié à l’innovation entrepreneuriale ethnoculturelle.
Un panel d’entrepreneures
Entre les deux s’est tenu un panel réunissant une brochette inspirante d’entrepreneures liées au monde agricole et agroalimentaire. On y retrouvait :
- Julie Vachon, chef chocolatière, pâtissière et propriétaire de Julie Vachon Chocolats;
- Safia Barrou, fondatrice de la Grappe, cofondatrice d’Origine propriétaire de la Ferme Au Gîte des oies (cliente d’Agiska Coopérative);
- Alyssa Martone Martel, Fondatrice de Traktour, cofondatrice d’Origine et nutritionniste.
Les trois femmes ont parlé de leur expérience et de leur histoire, expliquant d’abord comment elles ont chacune navigué à travers des changements stratégiques importants. Julie Vachon, par exemple, a acquis le bâtiment de la Caisse populaire de sa ville, quand il a été mis en vente, pour avoir un plus grand local. « Le déclencheur a été un nouvel espace. Je le veux. Je ne comprenais pas comment j'allais le payer, mais c'était sûr que je voulais aller là! » a-t-elle affirmé, faisant sourire plusieurs participantes dans la pièce. La détermination et le fait de se lancer même sans trop savoir comment on y arrivera ont fait réagir les femmes de l’assemblée.
Safia Barrou et Alyssa Martone ont quant à elles récemment fusionné leurs deux entreprises. Bien que les deux entrepreneures aient rapidement reconnu que leurs visions étaient compatibles, elles ont pris le temps de placer les balises requises pour la fusion, tout en conservant une certaine flexibilité. « On s'est donné le temps d'écouter notre petite voix interne et d'arriver à un moment où on était confortables avec notre décision, précise Alyssa Martone Martel, même si on savait qu'on voulait s'en aller là. S'écouter et attendre de bien se sentir, sans se précipiter vers un changement parce que sur papier, c'est la bonne chose à faire. C'est pour ça que ça fait un succès aujourd'hui. » « Oui, se donner le temps, a ajouté Safia Barrou, mais aussi ne pas vouloir tout calculer, planifier, organiser... Il y a plein d'imprévus qui vont arriver quand même et il faut lâcher prise et apprécier le processus [de fusion], s'adapter, changer et en parler. »
Les témoignages, remplis d’une énergie bouillonnante, montraient bien qu’il s’agit là de femmes qui n’ont pas froid aux yeux et qui se lancent, même en ayant des craintes. Que recommanderaient-elles à leur version d’elle-même plus jeune? « GO! Dans l'action, on trouve des solutions, on avance, on évolue, on rencontre des gens, et c'est ce qu'il faut, a affirmé Safia Barrou. Garder toutes ses peurs et les faire tourner [dans sa tête], ça ne fait pas le petit saut qu'il faut faire pour apprécier tout ce qui vient après. Les peurs, ce n'est pas le pire qui va arriver. Il y a toujours des solutions. Moi, je vous dirais juste : faites-le. »
On se laisse sur quelques commentaires écrits par les participantes sur des panneaux à l'entrée de la salle, et qui font écho aux paroles de Safia Barrou :
Crédit :
Stéphanie McDuff
