Des méthodes pour minimiser les impacts de la grippe aviaire
Henry Goodman, technicien avicole chez Sollio, présente quelques stratégies pour réduire les risques liés à la grippe aviaire H5N1.
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Bien que le virus de la grippe aviaire H5N1 puisse se trouver dans votre entourage en tout temps de l’année, des mesures préventives et une rigueur de tous les instants contribuent à limiter les impacts de cette maladie. Pour l’année 2025, les dommages causés par l’infection semblent contrôlés à un niveau acceptable. La période de migrations des oiseaux, tels que les bernaches du Canada, est propice à la propagation. Adopter un comportement sécuritaire, afin de poursuivre sur une bonne voie, représente la meilleure attitude. Henry Goodman, technicien avicole chez Sollio, a proposé quelques consignes au Coopérateur pouvant aider à maintenir l’excellent travail amorcé par les acteurs du monde avicole.
Dans les fermes
Tout d’abord au niveau des fermes. « C’est un virus qui est vraiment facile à transmettre. Selon des recherches, il pourrait même se trouver jusque dans la poussière, sur les vêtements, sur les souliers, les mains. Pendant des heures, voire des jours. Ça comporte beaucoup de risques, donc les gens qui travaillent à l’extérieur, qui changent souvent de site et qui ne prennent pas le temps de se laver ou se changer, risquent de propager la maladie, débute monsieur Goodman. Nous devons augmenter notre niveau de biosécurité. Nous devons nous assurer que les bottes sont changées ou que des couvre-bottes sont utilisés sur tous les sites avicoles. » Le lavage des mains et le port de survêtement de travail deviennent obligatoires.
Autour des bâtiments
Les oiseaux migrateurs sont problématiques surtout parce qu’ils transportent le virus, mais aussi parce qu’ils peuvent le transmettre aux autres oiseaux ou volailles, tels que les pigeons, les dindes sauvages et les plus petits volatiles qui habitent sur les fermes. « Comme nous n’avons aucun contrôle sur les endroits où ils arrêtent pour dormir ou manger, c’est très important que les fermes soient sécurisées en éliminant les nids près des sites par exemple. Une nouvelle souche arrive chaque année et nous ne pouvons pas obtenir un vaccin pour la contrer, donc il faut être très vigilant. Quand un site est contaminé, il faut éliminer les oiseaux au complet et personne ne souhaite vivre une telle expérience dans sa vie », soutient Henry Goodman. Par la suite, tout doit être minutieusement lavé et désinfecté et un site peut être des mois à attendre avant de recevoir des animaux et les pertes financières peuvent devenir énormes.
En cas d’infection à la H5N1
Lorsque des doutes subviennent sur une potentielle infection, l’agence d’inspection des aliments (ACIA) entre en jeu en effectuant des tests. Si le site est positif, l’ACIA prend les opérations en main et tous les déplacements d’animaux, entrée ou sortie de matériel ou de travailleur, ne se font qu’avec son accord. Elle prend le contrôle du site.
Les producteurs peuvent élever leur prévention à un haut niveau avec une série de mesures strictes. « Tout d’abord, limiter la liste des personnes qui ont accès aux sites. Ensuite, produire un registre des gens ayant accès aux bâtiments. Prévoir un stationnement à l’extérieur des sites et imposer une douche et un changement de vêtement. Pour les équipements, une désinfection systématique permettra de minimiser encore plus les risques. Soit par fumigation ou un lavage rigoureux », explique monsieur Goodman. Si l’infection est détectée, une zone de contrôle en deux sections sera mise en application. Une à trois kilomètres et une autre à 10 kilomètres. Tout déplacement d’animaux ou autres activités devra se faire après l’obtention d’un permis, délivré par l’ACIA.
Chasseurs interpellés
La période de la chasse a débuté au Québec et les producteurs qui la pratiquent ont été sensibilisés. « C’est très important que tous soient très prudents. Lorsqu’ils rentrent de la chasse, ce serait très important de laver leurs vêtements et leurs bottes ailleurs que chez eux avant d’accéder aux sites. Ils peuvent être en contact avec le virus, surtout s’ils sont en présence d’oiseaux migrateurs et sauvages. Ce serait une bonne procédure à mettre en place », insiste Henry Goodman. La situation s’est grandement améliorée au fil des ans, voyant le nombre d’animaux infectés diminuer. En 2025, trois sites ont fait l’objet de mesures de l’ACIA soit Lac-Brome, Saint-Félix-de-Valois et Charlevoix. Un cas était à l’étude le 3 novembre. Bien que ces données soient encourageantes aux yeux de M. Goodman, la prévention sera toujours de mise.
En résuméVoici les mesures à adopter pour réduire le risque de contamination :
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