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Ferme Liseri : couronnement de plus de 40 ans de passion agricole

Avantis Coopérative

Photo : Christophe Champion

Lisette Poulin, Richard Grégoire et leurs enfants, Mélissa et Jérôme, ne vivent pas de l’agriculture. Ils vivent pour l’agriculture. Le Groin d’argent, remporté avec un IEE (indice d’efficacité en engraissement) de 234,19, couronne plus de 40 ans de passion dans leur ferme porcine de La Guadeloupe, en Beauce. 

N’espérez pas les rencontrer au centre commercial ou dans un complexe de villégiature. Pour les voir, il vous faudra passer à la ferme. La route vers la consécration du Groin d’argent a commencé dans les années 1980, lorsque Lisette et Richard ont construit leurs premiers bâtiments : une maternité de 150 truies et une porcherie d’engraissement. Après quelques années à tenter des expériences, ils amorcent leur collaboration avec Unicoop (aujourd’hui Avantis Coopérative). « Ç’a été une très bonne décision, indique Lisette. Nous avons beaucoup appris avec notre conseiller, Gaston Asselin. Et nous apprendrons encore avec notre nouvelle experte-conseil, Aurélie Drouin. » 

En 2016, d’importants changements se profilent dans l’industrie porcine. Les Poulin-Grégoire vont prendre une importante décision. « Nous avons décidé de vendre les truies, dit Lisette. Avec les nouvelles normes [de bien-être animal], nous devions passer à 100 truies, et ce n’était pas assez pour faire vivre une famille. Nous ne pouvions pas dégager assez de marge pour payer un salaire à Mélissa. » 

La modification a été ardue. Trois mois de travaux – agrémentés de rires et de musique, signale toutefois Lisette –, au rythme de sept jours sur sept, ont été nécessaires pour transformer la porcherie afin qu’elle réponde aux besoins des nouveaux défis. Des travaux souvent accomplis à la main, car les machines n’entraient pas dans les bâtisses. « Nous avons dû modifier la maternité au complet, explique Richard. Dans la section gestation et mise bas, nous avons construit six grands parcs. » La maternité a été aménagée en deux sections et sert lors de l’arrivée des porcelets, une étape importante. 

L’aventure boréale

En novembre 2016, les premiers porcelets des Fermes boréales faisaient leur arrivée chez les Poulin-Grégoire. Le système de classement était déjà bien rodé. Quelque 1 500 animaux peuvent poser les pattes dans l’ancienne maternité. « Les petits cochons passent un mois dans le même bâtiment, raconte Lisette. En moins de quatre heures, Mélissa, Richard et moi, nous les vaccinons et nous les sexons. Ça, c’est la meilleure chose que l’on puisse faire : séparer les mâles des femelles. C’est pas compliqué, ça se fait presque tout seul. Tu attrapes la bête et oups! une petite femelle à droite, hip! un mâle à gauche. » Richard ajoute : « Nous les séparons ainsi, parce que les femelles se finissent deux semaines plus tard que les mâles. » Une autre raison pousse les éleveurs à opter pour cette pratique : « Même s’ils sont castrés, les mâles sentent quand les femelles sont en chaleur, explique Richard. Leur comportement change et leur gain moyen quotidien est moins bon. » 

Après un mois en grand groupe, les porcelets sont envoyés dans leurs bâtiments respectifs, pour amorcer la phase 2 de leur stage à la Ferme Liseri. « Une femme seule peut faire ça avec notre système de barrières », dit Lisette. Elle ajoute en riant : « Je les envoie et je leur dis d’aller manger et de faire des profits. » Les animaux peuvent marcher dans tous les parcs de leur section. 

Si l’un d’eux présente des signes de boiterie, un abcès ou un quelconque malaise, il sera immédiatement séparé du groupe. « Lors de ma tournée du matin, je leur parle, poursuit Lisette. Je leur demande carrément comment ils vont. Bon, d’accord, ils ne me répondent pas, mais je vois rapidement à leur démarche s’il y a quelque chose qui cloche. » Les plus petits ont eux aussi un enclos, où ils pourront se développer à leur rythme sans se soucier des plus gros.  

Quand vient le temps de la sortie, Mélissa et Richard classent et tatouent les porcs afin qu’ils soient prêts lorsque le camion arrive. « Depuis que nous sommes avec les Fermes boréales, nous pouvons utiliser un gabarit, que nous insérons derrière l’épaule, explique Richard. S’il est ajusté, le porc est prêt.

Sinon, il reste ici encore quelques jours. C’est passablement plus agréable lorsque nous devions peser tous les porcs. » Mélissa insiste pour dire que son père a l’œil : « Il se sert du gabarit seulement les premiers jours. Il retrouve son œil vite et peut dire si les porcs sont prêts rien qu’en les observant. »

Les exploitants de la Ferme Liseri affirment que le prix qu’ils ont remporté est en partie attribuable à l’implication du réseau Sollio. « Dès que nous avons reçu les premiers porcelets des Fermes boréales, ç’a été le bonheur », affirme Lisette. Son mari et partenaire l’approuve : « Les porcs sont en santé et ils poussent. C’est très agréable. »

Leur experte-conseil chez Avantis Coopérative, Aurélie Drouin, accepte les compliments avec humilité et les retourne aux producteurs beaucerons : « Ce sont des gens très rigoureux. Ils n’hésiteront pas à demander conseil et vont écouter nos recommandations. » 

Lire l'article complet dans l'édition d’octobre 2020 du Coopérateur.

Stéphane Payette

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.

stephane.payette@sollio.ag

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.