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La cannebergière de Marc Bieler : Hier, aujourd’hui et demain

Photo : Adam Dolman, avec l'autorisation de l'Université McGill

C’est la plus importante ferme de production de canneberges au pays. Lancée en 1983, Canneberges Bieler a pris de l’ampleur au rythme où les fleurs aux teintes rosées se répandent au printemps sur les terres où l’on cultive ce petit fruit acidulé. Un fruit pour lequel l’engouement ne faiblit pas.

Malgré la pandémie, les activités de cette entreprise de Saint-Louis-de-Blandford, dans le Centre-du-Québec, n’ont pas dérougi. « La demande de jus augmente, particulièrement depuis la crise, lance son fondateur, Marc Bieler. La canneberge est un produit santé. Beaucoup d’études prouvent qu’elle possède des propriétés antibactériennes et antioxydantes. »

Quelles ont été les grandes étapes qui ont fait de son exploitation de 4000 acres (1620 ha), dont 1500 en production, la plus importante au Canada?

Tout commence en 1983

C’est lorsqu’il est pomiculteur dans les Cantons-de-l’Est, où il possède une usine de production de jus de pommes et autres fruits, que Marc Bieler amorce un important virage. Sa clientèle s’étend alors jusqu’aux États-Unis, où la popularité du jus de canneberge monte en flèche. À la demande de ses clients qui souhaitent un produit alliant pommes et canneberges, Marc décide de tenter l’expérience.

Ocean Spray, coopérative qui unit les producteurs de canneberges américains (près de la moitié sont au Wisconsin) et canadiens (à majorité en Colombie-Britannique), exerce alors un quasi-monopole et n’accepte aucun nouveau sociétaire. Marc Bieler tente de s’approvisionner auprès du seul membre producteur établi au Québec. Les règlements de la coopérative interdisent toutefois à ce dernier de vendre une part de sa production à une tierce partie.

Marc Bieler réalise que le climat du Québec, semblable à celui du Wisconsin, s’avère propice à la culture de la canneberge. Il achète des terrains à Saint-Louis-de-Blandford et se lance en production. De nouvelles superficies s’ajoutent au fil des ans. Il faut compter quatre ans avant une première récolte de fruits. Outre Ocean Spray, il existe alors des acheteurs de marques privées, auxquels Marc Bieler vend ses récoltes. Puis il construit sa propre usine de transformation, Canneberges Atoka, dans laquelle il produit du jus commercialisé en vrac, du concentré et des fruits séchés.

Un projet n’attend pas l’autre. Marc Bieler achète aussi des fermes au Lac-Saint-Jean et aux États-Unis, et ajoute une unité de congélation. Tant et si bien qu’Ocean Spray, attirée par ce dynamique pôle de production en terre québécoise, propose à Marc, il y a trois ans, d’acheter son usine et de lui offrir le statut de membre et fournisseur de l’installation.

Une passion hâtive

Marc Bieler a su très tôt qu’il voulait devenir producteur agricole. Même s’il n’a pas d’antécédents directs en agriculture, il compte dans ses ancêtres maternels des botanistes.

Après des études en gestion et technologies d’entreprise agricole au campus Macdonald de l’Université McGill (le « collège Macdonald »), il travaille comme ouvrier agricole. Mais s’il veut réaliser son rêve de posséder une ferme, il lui faudra gagner plus d’argent. Il retourne donc aux études, pour faire un baccalauréat en économie à McGill, et se trouve un travail bien rémunéré dans le commerce des denrées agricoles. Il ajoute ensuite une autre corde à son arc : une maîtrise en urbanisme à l’Université de Montréal. Il aura comme professeur Pierre Dansereau, père de l’écologie moderne, qui le motivera toute sa vie à se soucier de l’environnement et qui influencera son choix de carrière.

Pour les générations futures

L’homme a exercé un important rôle d’influenceur. C’est en bonne partie grâce à lui (et à d’autres aussi, bien sûr) que la production de canneberges s’est à ce point développée au Québec. De multiples entrepreneurs et producteurs se sont en effet lancés dans cette production ou y ont diversifié leurs activités. Le Québec est aujourd’hui le deuxième producteur de canneberges au monde, après le Wisconsin.

Lire l’article complet dans l’édition d’avril 2021 du Coopérateur.

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop