
C’est le printemps… et le retour des oiseaux migrateurs. La grippe aviaire peut sévir à tout moment. Soyons vigilants!
En 2025, la grippe aviaire demeure un risque à surveiller de près. Comme toujours, la biosécurité est de mise. Mettez toutes les chances de votre côté. L’expert-conseil de votre coopérative peut vous aider à mettre en place dans votre entreprise les meilleures pratiques en matière de biosécurité.
« Le virus qui nous concerne, le H5N1, est très persistant ; il circule depuis des années dans la faune sauvage. Ce qui nous ramène toujours à l’importance de la biosécurité à la ferme ; si les troupeaux sont contaminés, c’est parce que le virus est entré dans le bâtiment », souligne Martin Pelletier, agronome et directeur général de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA).
La priorité pour l’expert et son équipe demeure la promotion des protocoles de biosécurité à la ferme et la responsabilisation des individus pour protéger l’industrie dans son ensemble.
« En 2024, nous avons révisé nos protocoles, dit-il. Ils sont maintenant à jour et nous les avons communiqués à toutes les fermes du Québec en leur rappelant que ces protocoles concernent non seulement les producteurs, mais tous les intervenants de l’industrie : abattoirs, transporteurs de volaille, livreurs de moulée, etc. »
Les chiffres confirment la présence de l’influenza aviaire au Québec depuis trois ans : en 2022, 23 cas ont été détectés, 28 en 2023 et 7 en 2024. Depuis 2022 au Québec, 1,4 million d’oiseaux sont morts ou ont été euthanasiés à cause de la maladie. Au total au Canada, depuis 2022, c’est plus de 15 millions de volailles abattues. »
L’agronome Éric Dion, directeur des stratégies commerciales du secteur avicole chez Sollio Agriculture, fait écho aux propos de Martin Pelletier : « La grippe aviaire, ce sera toujours d’actualité. Ça fait 27 ans que je travaille dans le réseau avicole coopératif et on parle encore du lavage, de la désinfection et de la biosécurité! »
Les mesures de biosécurité à mettre en place
« Le principe le plus important d’un protocole de biosécurité, dit-il, c’est de créer en tout temps une barrière physique entre l’extérieur et l’intérieur des bâtiments. Changement de bottes, désinfection des outils et des équipements qui entrent dans un bâtiment. Lavage fréquent des véhicules. Contrôle sévère des visiteurs et protocole de gestion des déplacements des employés dans les bâtiments et les fermes. »
Que faire lorsque des oiseaux sont infectés?
Un producteur qui suspecte la présence du virus dans son troupeau doit immédiatement se protéger en mettant en place le code de biosécurité orange tel que défini par l’EQCMA et contacter son médecin vétérinaire praticien.
Ensuite, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) se rendra sur les lieux pour prendre des échantillons et effectuer les tests qui confirment la présence de la maladie. L’éclosion devra être déclarée publiquement, mais sans préciser le lieu exact. En cas de code rouge, les mesures de biosécurité à mettre en place seront dictées par l’ACIA, qui prendra alors le relais de l’industrie pour gérer cette situation d’urgence. Si un troupeau est atteint, c’est final. Si la maladie ne tue pas les oiseaux, c’est l’ACIA qui en ordonnera la destruction.
« Une exploitation infectée peut potentiellement perdre énormément : elle doit procéder au dépeuplement complet et tout désinfecter de fond en comble, rappelle Martin Pelletier. Ce n’est pas un lavage normal; c’est une job de brosse à dents, quasiment une remise à neuf. C’est long, fastidieux et coûteux. »
« On ne peut pas stériliser l’environnement, poursuit-il. Notre seule arme si on ne veut pas avoir à intervenir, c’est de prévenir l’entrée des microorganismes pathogènes. »
Photo : iStock.com | sharply_done