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À la recherche des poules aux œufs d’or avec Aviscan

Aviscan-ponte, disponible dans la plateforme AgConnexion, est un outil agroéconomique sans équivalent pour aider les producteurs d’œufs de consommation à améliorer leur profitabilité. Nouveauté : le module vient d’être bonifié pour une utilisation facilitée.

Dépenses : compilées. Revenus : additionnés. Données : agrégées. Profit : multiplié. En huit mots, tout serait dit. Mais les principaux responsables d’Aviscan chez Sollio Agriculture – Pascal Labranche, directeur des produits numériques et de l’innovation, et Éric Dion, gestionnaire de l’équipe commerciale pondeuses et dindons – sont intarissables.

On les sent fébriles, et pour cause : la saisie des données dans le nouvel Aviscan a été simplifiée. Maintenant, l’importation des données de classification des œufs s’effectue directement dans le logiciel en ligne, de même que l’importation des données de consommation de moulée des oiseaux. « L’entreprise n’a plus que les données sur la mortalité et sur les œufs vendus à la ferme à saisir manuellement dans Aviscan », expose l’agronome Éric Dion. Deux possibilités s’offrent pour entrer ces données : tous les jours ou en fin de lot. Dans le premier cas, Aviscan permet de tracer des courbes de performance en temps réel. Dans le deuxième, l’analyse est réalisée après coup, une fois le lot terminé.

Analyse comparative

La force d’Aviscan réside donc dans l’agrégation, dans un seul outil, de l’ensemble des données agroéconomiques pertinentes. Mieux encore : en composant des moyennes anonymes, issues pour l’instant d’une vingtaine de lots antérieurs des fermes de ponte commerciale appartenant à des coopératives membres de Sollio (Avantis, Agiska et Nutrinor), les fermes membres peuvent commencer un travail d’analyse comparative avec des comparables répartis selon le mode de production (biologique ou conventionnel), le mode de logement (volière, logement enrichi ou cages conventionnelles) ou la race de poule. « Bien plus que le taux de ponte, le prix de la moulée ou celui des poulettes, pour moi, la donnée la plus probante reste la ligne au bas du rapport : le profit par poule entrée », fait valoir Éric Dion.

Avec son collègue Pascal Labranche, Éric Dion aimerait recruter pour Aviscan plus de 50 % des aviculteurs approvisionnés par Sollio afin de constituer des moyennes représentatives. Un « effet boule de neige » qui s’est avéré dans les secteurs du poulet et du lait. Aviscan-poulet compte déjà cinq années d’utilisation, alors que le module Lactascan, en production laitière, a été lancé il y a neuf ans et rassemble aujourd’hui 44 % des fermes laitières québécoises. « On peut même dire que 30 % des fermes font une utilisation assidue des rapports agroéconomiques pour se comparer et s’améliorer », révèle l’agroéconomiste Pascal Labranche.

Productivité ou profitabilité?

Préférez-vous que votre exploitation soit productive ou rentable? Si la productivité renvoie à l’efficacité avec laquelle les moyens de production sont utilisés pour produire du rendement, la profitabilité réfère à l’aptitude de l’ensemble de l’entreprise à générer un profit. « En gestion, la notion économique de profitabilité est confondue avec la notion plus comptable de rentabilité », selon le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française. On parle aussi de capacité bénéficiaire, soit l’aptitude à rémunérer le capital investi en générant des revenus supérieurs aux dépenses.

La question demeure : rendement ou profit? Même s’il est très versé dans la productivité quand il accompagne les éleveurs et éleveuses, Éric Dion a choisi son camp. « On peut bien s’enthousiasmer d’un taux de ponte de 99,2 %, mais si on termine un lot avec 5 % d’œufs fêlés ou coulants, performe-t-on vraiment en aviculture? » Il vante donc Aviscan, outil d’informatique décisionnelle qui vient combler une lacune économique de l’industrie. « Personne ne l’a fait, alors on s’est dit : faisons-le, lance Pascal Labranche. Notre mandat au sein de Sollio, c’est aussi de programmer des outils pour aider nos producteurs à s’améliorer. »

Au service de qui?

Quand on parle de mégadonnées, surtout celles qu’amassent patiemment les producteurs, le sujet de leur propriété revient continuellement. Et celles d’Aviscan? Elles servent d’abord l’entreprise, qui obtient des données comparables. Évidemment, Sollio peut aussi utiliser les données de manière agrégée pour tirer des conclusions sur l’efficacité des programmes alimentaires et la performance des races. Ultimement, ce sont les membres qui en bénéficient, car une coopérative est au service de ses membres, faut-il le rappeler.

Mais Éric Dion voit encore plus grand pour ses aviculteurs. Pourquoi pas des rencontres technicoéconomiques avec les participants d’Aviscan ou un club de partage de connaissances, pour une saine émulation entre aviculteurs? « Les producteurs et les productrices sont des cracks de chiffres, de données, formule l’agronome. Mais ils sont rendus plus loin que le poids des poules, la hauteur des lignes d’eau ou le suivi des températures. Ils veulent parfaire leurs résultats économiques, avec cette idée que leurs compétiteurs ne sont pas les fermes voisines, mais un géant comme les États-Unis ou d’autres pays capables d’expédier leurs surplus d’œufs à prix dérisoire. Du dumping, autrement dit. »

Photo : Étienne Gosselin

Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.