Le 24 et 25 novembre dernier a eu lieu à La Malbaie le Colloque d’automne des coopératrices, une occasion rare en 2021 de se réunir! Tenu sous le thème « L'Entrepreunariat agricole : Allonger sa chaîne de valeur », le colloque s’est ouvert par une visite à la Ferme Les Belles Récoltes de Charlevoix, membre d'Avantis Coopérative, et s’est poursuivi le lendemain avec deux conférences.
Le Colloque était organisé par Andréa Renaud, directrice des affaires coopératives chez Sollio Groupe Coopératif, et Sophie Gendron, copropriétaire de la Ferme Lénique inc. et membre d'Avantis Coopérative, qui siège au conseil d'administration de Sollio Groupe Coopératif, où elle occupe le siège du Secteur # 6. À ce titre, elle supervise l'application du Plan d'action pour une représentation équitable des femmes dans la gouvernance du réseau. Le colloque est l'un des événements phares de ce plan.
Plusieurs membres de la direction et du conseil d'administration de Sollio Groupe Coopératif étaient également présents, dont Stéphane Forget, vice-président principal des affaires publiques, de la coopération et de la responsabilité d'entreprise, Muriel Dubois, première vice-présidente du conseil d'administration, et Cathy Fraser, Marc-André Roy et Normand Lapointe, tous trois administrateurs.
Une visite aux Belles Récoltes de Charlevoix
Agriculture biologique, agrotransformation et mise en marché étaient au rendez-vous durant la présentation de Brigitte Lavoie. Elle a montré le parcours parfois limpide, et d’autres fois carrément casse-tête, qui leur a permis, à elle et à son conjoint Stéphane Dufour, de fonder leur ferme, qui vend aujourd’hui ses produits bios : des granolas, un muesli, de l’avoine et du lin doré.
Avant qu’ils ne se lancent, ils ont réfléchi à ce qu’ils souhaitaient, et surtout à ce qui leur convenait. Pour démarrer un nouveau projet, il faut qu’il s’ancre dans la personnalité de chacun afin que la persévérance et l’envie de continuer persistent. Comme le précise la productrice : « Rêver d’un projet, ce n’est pas comme le vivre. Faut être crinqué! » D’où la commercialisation des produits à la ferme : les talents en communications de Brigitte Lavoie ont ainsi été mis à contribution. Le pari des Belles Récoltes a par conséquent permis d’ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles à la famille venant d’une ferme laitière (la Ferme M. B.).
Pour en savoir plus sur Les Belles Récoltes de Charlevoix, visitez leur site web.
Des conférences pour bien démarrer un nouveau projet
La conférence « Diversifier son entreprise agricole par la valeur ajoutée », de Sarah Lepage, analyste à la direction de la recherche et de la planification de la Financière agricole du Québec, est venue démystifier le concept de chaîne de valeur. Sarah Lepage a présenté différents modes de diversification – comme l’agrotransformation, l’ajout d’une nouvelle production et l’agrotourisme –, tout en insistant sur l’importance d’une bonne préparation mentale, technique et financière.
Les types de mise en marché (en circuit court ou long) ont également été explorés, par une présentation de la vente à la ferme, de l’autocueillette, des marchés publics, des paniers d’agriculture soutenue par la communauté, de la vente en hôtellerie, de la vente en gros et au détail, etc. L’exemple qui a toutefois retenu particulièrement l’attention des coopératrices et coopérateurs présents, ce sont les kiosques en libre-service.
Alors que les kiosques traditionnels exigent la présence d’un vendeur pour compléter la transaction, le libre-service demande un paiement d’honneur, puisque le consommateur est seul dans le commerce au moment de choisir ses produits et de payer. Certaines productrices ont pu témoigner de la simplicité du processus et de ses nombreux avantages, qui minimisent les risques : moins de gestion, et surtout, pas besoin d’assurer une présence physique, ce qui permet une économie de temps… et d’argent. Cette économie compense largement, semble-t-il, les rares pertes encourues.
La conférence « Innovation en agriculture pour allonger sa chaîne de valeur » de Marie Lacasse, du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), portait quant à elle sur quelques exemples de coopératives ayant allonger leur chaîne de valeur.
- La ferme Tourne-Sol : La coopérative de travailleurs vend ses semences et ses produits en boutique et en ligne
- La coop Agrobio : Les producteurs font la mise en marché en commun d’un produit unique.
- La coopérative Agri-Énergie Warwick : Elle transforme les lisiers et le fumier de bovins laitiers et d’autres matières organiques en gaz naturel renouvelable. (Voir l’article « Du lisier pour énergiser le Québec ».)
- Les coopératives de remplacement agricole La Halte et Le Relait : Elles offrent un service de remplacement de main-d’œuvre agricole.
- La Coopérative pour l’Agriculture de Proximité Écologique (CAPÉ) : Elle regroupe 150 fermes et fait une mise en marché collective par des paniers Bio-locaux. (La CAPÉ est d’ailleurs mentionnée dans le récent épisode « L’union fait la force » d’À travers champs.)
Les suggestions et les projets possibles pour allonger la chaîne de valeur étaient donc nombreux durant le colloque, et il y a fort à parier que certaines participantes en sont reparties avec quelques nouvelles idées dans leur manche!