Début mai, l'équipe d’experts-conseils en production animale d'Uniag Coopérative a pris la route vers l’Ouest de l’Ontario pour un voyage de formation terrain.
L’objectif? S’inspirer des meilleures pratiques de gestion en visitant des fermes parmi les plus performantes au pays, pour soutenir les producteurs dans l’atteinte de leurs objectifs.
Des fermes d’exception comme terrain d’apprentissage
Au programme : la visite de quatre fermes laitières du comté de Waterloo et Wellington, impressionnantes par la rigueur de leur gestion et la constance de leurs résultats. Ces fermes se démarquent notamment par :
- Des quotas allant de 330 à 800 kg;
- Des systèmes de traite robotisée ou trois traites par jour;
- Une place dans le classement des Top Best Managed Dairy Herds au Canada de Lactanet;
- Une production de 2 kg de gras par vache par jour.
Les messages-clés à retenir
Voici les grands principes qui se sont démarqués de façon unanime dans chacune des fermes visitées :
1. La constance : pierre angulaire de la réussite
Un mot est revenu dans tous les témoignages : constance. Les fermes visitées atteignent la stabilité grâce à une rigueur quotidienne :
- Protocoles bien établis (naissance, tarissement, alimentation);
- Horaire précis pour la distribution des repas et le déplacement des animaux;
- Aucune tâche remise au lendemain : chaque action est planifiée et exécutée avec discipline.
2. La qualité des fourrages et la précision des rations
Ces entreprises ne laissent rien au hasard :
- Utilisation systématique de conservateurs homofermentaires, récolte au bon stade de maturité, compactage optimal et silos impeccables;
- Dans deux cas, 100 % des récoltes aux champs sont confiées à des entrepreneurs forfaitaires, pour garantir la régularité et la qualité;
- Les rations sont minutieusement ajustées selon les groupes (primipares vs vaches adultes), avec prémix faits à l’auto-ration pour gagner en précision et en efficacité;
- Mesure quotidienne des refus et suivi régulier des matières sèches pour ajuster les rations en temps réel;
- De l’inventaire en abondance, aucun ensilage est soigné sans avoir 2 à 3 mois de fermentation minimum.
3. Une équipe mobilisée et responsabilisée
Chaque entreprise valorise les compétences humaines autant que les performances animales :
- Présence de personnes-clés dans chaque département;
- Pouvoir décisionnel délégué aux responsables, ce qui favorise la responsabilisation et l’engagement;
- Résultat : une main-d’œuvre locale et stable, motivée par les succès de l’entreprise.
4. L’élevage des génisses : rigueur et stratégie
Certaines fermes ont un taux d’élevage de plus de 100 % de leurs génisses pour se permettre une sélection rigoureuse vers 10 mois ou au vêlage :
- Priorité à la génomique, à la conformation et à l’historique de traitements;
- Vente stratégique des vaches fraîches, sans sacrifier la qualité des sujets de remplacement;
- Plusieurs troupeaux comptaient 50 % et plus de vaches de 3e lactation et plus : un gage de longévité et de rentabilité.
5. Le confort animal au cœur des préoccupations
- Parcs de pré-vêlage spacieux, propres et bien ventilés;
- Suivi assidu de la locomotion : qu’un employé soit dédié au parage ou qu’un tailleur intervienne régulièrement, les boiteries sont traitées sans délai;
- Partout, une conviction commune : le bien-être des animaux est non négociable, et les résultats parlent d’eux-mêmes.
Ce voyage terrain fut une source d’inspiration précieuse pour ces experts-conseils, qui reviennent mieux outillés pour accompagner les producteurs laitiers de leur région dans leurs défis quotidiens.
« Ce qui surprend de ce voyage, c’est que malgré la taille imposante des entreprises, le parc de machinerie reste modeste et la majorité des travaux sont effectués à forfait, s'étonne Simon-Pierre Loiselle, expert-conseil chez Uniag Coopérative. Chaque ferme fonctionne selon plusieurs protocoles simples et efficaces. Par exemple : les tarissements ont toujours lieu le lundi, la taille des sabots se fait le mardi, et les tâches à l’étable sont traitées comme une priorité. La qualité des fourrages était vraiment impressionnante : excellente fermentation, bonne gestion de la reprise, et un inventaire suffisant pour permettre un roulement de trois à six mois avant d’introduire un nouveau fourrage. »
