Les coopératives sont attachées au principe de la gouvernance participative; leur structure encourage le partage des ressources entre les membres et un style de gestion démocratique. Mais en font-elles assez pour intégrer l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) dans leurs pratiques et leurs politiques? Et puis, pourquoi devraient-elles se préoccuper de l’EDI?
Certains peuvent penser que la recherche de l’EDI n’est qu’une question de perception ou un prétexte pour cocher une case sur la liste de contrôle du droit du travail. En réalité, la culture de l’EDI a un impact réel et tangible sur la réussite d’une organisation. Il ne s’agit pas d’être « politiquement correct », mais plutôt de positionner les coopératives afin d'assurer leur croissance à long terme.
De nombreuses études montrent que les organisations diversifiées obtiennent de meilleurs résultats financiers. Un rapport de McKinsey intitulé « Diversity Wins: How Inclusion Matters » révèle que les entreprises qui présentent une plus grande diversité ethnique et culturelle ont une rentabilité supérieure de 36 % à celle de leurs homologues moins diversifiées. Pourquoi une telle différence? Un leadership diversifié se traduit par une meilleure prise de décision, des employés plus heureux, une meilleure rétention des talents et une plus grande innovation.
Les organisations qui ne disposent pas d’un environnement inclusif ont du mal à attirer et à retenir les meilleurs talents. Un roulement élevé du personnel donne lieu à une réduction des connaissances institutionnelles et à une augmentation du temps nécessaire au recrutement et à la formation. Par conséquent, il incombe aux dirigeants de revoir régulièrement les politiques et les procédures de la coopérative pour s’assurer qu’elles sont inclusives et qu’elles ne désavantagent personne de manière involontaire. Cet examen peut prendre la forme d’un simple exercice sur papier, mais elle peut avoir un impact significatif sur les employés. Lorsque les personnes se sentent psychologiquement en sécurité, elles participent pleinement, et les organisations bénéficient de leurs talents collectifs et de leur créativité. L’instauration d’environnements inclusifs permet aux employés d’apporter leur personnalité authentique et favorise un véritable travail d’équipe.
La diversité des points de vue permet également d’atténuer les risques. Les équipes homogènes sont plus sujettes aux angles morts, aux stratégies erronées et aux idées toutes faites. La diversité offre une mosaïque de perspectives qui permettent de repérer les pièges et de stimuler la créativité. Cette agilité est essentielle pour composer avec un milieu d’affaires en constante mutation.
En somme, l’EDI favorise l’innovation, la résilience et la croissance. En reflétant la composition de leurs communautés, les coopératives tirent parti d’une mine d’informations pour comprendre et servir des marchés diversifiés. Un mélange dynamique de voix et d’idées peut stimuler la créativité et assurer la pertinence, la résilience et le succès à long terme des coopératives.
Les dirigeants des coopératives doivent alors communiquer de manière cohérente l’importance de l’EDI en fixant des objectifs clairs, en créant un espace sûr pour le dialogue et en examinant les politiques pour y déceler les préjugés. En montrant l’exemple et en joignant le geste à la parole, ils établissent l’EDI comme une priorité inconditionnelle, et non comme une simple aspiration.
Compte tenu des valeurs fondamentales d’ouverture des coopératives et de leur modèle de fonctionnement basé sur le contrôle par les membres, les dirigeants ont l’obligation particulière d’être les fers de lance de ces initiatives d’équité. En assumant cette responsabilité, ils peuvent donner un bon exemple à la communauté élargie et au secteur coopératif dans son ensemble. Heureusement, la première étape vers cet objectif ne nécessite aucun investissement financier : il suffit d’un engagement authentique de la part des dirigeants en faveur de l’EDI. Un bon point de départ pourrait être le Défi 50-30 lancé par le gouvernement canadien, qui vise à atteindre la parité entre les genres (50 %) et une représentation significative (30 %) des groupes sous-représentés dans les postes de direction – un objectif louable pour les coopératives.
Si vous dirigez une coopérative et que vous souhaitez intégrer les principes de l’EDI dans votre organisation, ne manquez pas la formation gratuite 50-30 du Conseil économique des femmes qui aura lieu cet automne. En y participant, vous pourrez acquérir des connaissances et des stratégies qui vous permettront d’apporter des changements mesurables dans votre coopérative en ce qui concerne la représentation, les politiques et la culture générale.