Prolix, les pros de la techno

Crédit photo : Normand Blouin
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La Ferme Prolix, à Saint-Jean-sur-Richelieu : deux neveux, quatre frères, huit tracteurs, 2950 unités thermiques maïs, et une ferme de grandes cultures qui utilise les technologies de manière exponentielle!
Il y a Pierre, Jacques, Michel et ses fils Jean-Philippe et Guillaume, mais chez les Alix, c’est surtout Yvan, le quatrième frère, qu’on pourrait qualifier de geek. « Les technologies me stimulent dans mon métier d’agriculteur. Elles ouvrent des portes, des voies qui nous font évoluer », soutient-il. Ses applications préférées? Celles sur la météo et les marchés boursiers.
Les technologies de l’agriculture de précision plaisent aussi à Yvan Alix parce qu’elles facilitent la prise de décision. Ensuite, les conseillers techniques des Alix confirment ou infirment les choix qu’ils ont faits. Et les décisions sont nombreuses quand on cultive, sur 1200 ha, du blé panifiable, des pois de conserverie, du soya non OGM, à identité préservée, du maïs (sur près de 500 ha), et qu’on effectue du déneigement pour occuper 30 tracteurs durant l’hiver!
« Le temps que j’investis dans les technologies est rentable, assure Yvan Alix. J’estime aller chercher 200 kg de maïs de plus par hectare en utilisant différents outils technologiques et en améliorant les pratiques culturales, ce qui couvre largement les coûts des équipements. » En effet, depuis toujours, les Alix comparent les variétés entre elles quant à leur rendement (qualité, tenue, etc.). Un logiciel de traitement des données permet d’obtenir des statistiques plus représentatives des performances et des indices de rendement de chaque hybride, et ce, à grande échelle. Après cette analyse, ils éliminent les variétés moins performantes.
Outils multiples
L’ensemble des champs est géré avec un outil qui permet de recueillir une multitude d’informations sur chacun : analyses de sol, rendements antérieurs par zone, traitements phytosanitaires, variétés et hybrides semés, fertilisation, etc. Les Alix s’intéressent aussi à un carnet de champ électronique basé sur l’infonuagique (serveur externe accessible par plus d’un utilisateur). Néanmoins, ils n’en sont pas encore au tout électronique : le carnet papier trouve toujours sa place dans leurs poches.
Yvan Alix déplore par ailleurs que les différents logiciels et carnets de champ électroniques ne se synchronisent pas entre eux.
La ferme participe à un projet d’images satellite de La Coop fédérée, clichés qu’elle interprète avec Marc Rochette, expert-conseil de La Coop Uniforce. On y recherche notamment les effets de l’azote dans le maïs. On a bien essayé les analyses de sol géoréférencées et les applications à taux variable (pour le chaulage) de La Coop, mais l’homogénéité des sols du secteur de Saint-Luc (argiles des séries Saint-Urbain, Sainte-Rosalie et Providence) n’a pas révélé leur utilité pour l’instant.
La techno, oui, mais…
Les pièges de la technologie? Yvan Alix en recense trois : « Premièrement, s’équiper de certains gadgets parce que les voisins les ont. Ensuite, se perdre facilement dans les nombreuses possibilités de chaque outil et dans la quantité de données générées. Enfin, perdre de vue que ce sont des données qui doivent être corroborées. L’humain demeure le mieux placé pour les interpréter. »
Ainsi, plutôt que de recourir seulement à l’observation sur le terrain ou même aux images satellite, Yvan Alix a appris comment piloter un paramoteur (parapente motorisé) en 2012. Depuis, il parcourt ses champs trois ou quatre fois par saison pour valider ce qu’il constate au sol ou sur un écran. « Je peux voir s’il y a des interventions ou corrections à effectuer : correction de fertilisation, nivelage, drainage, etc. », dit-il.
Parions que sur Alixair, Yvan n’a pas le temps de penser aux marchés boursiers!
Vous pouvez lire le texte complet dans la version imprimée du magazine Coopérateur, édition de février 2016, ou encore, en cliquant ici.
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