
« Je ne suis pas inquiet pour la santé de mon élevage. Jusqu’à preuve du contraire le virus n’affecte pas les porcs », rappelle Michel Dion.
« Par contre, si je contracte la COVID-19, je devrai être en isolement et je ne pourrai pas travailler. Je n’ai pas d’employés, mais je sais que mes voisins pourront prendre la relève des travaux de la ferme, dit le producteur à forfait, avec Avantis Coopérative, d’un engraissement de 6000 porcs par année. Et ils savent qu’ils peuvent aussi compter sur moi pour les aider s’ils sont aux prises avec la maladie le cas échéant. » Son fils Samuel est également présent pour lui prêter main-forte en toutes circonstances.
Les deux enfants de Michel et de sa conjointe Kathy Vallières, Samuel et Ariane, deux étudiants en technique de gestion agricole au cégep de Lévis-Lauzon, poursuivent leurs études en ligne.
En temps de crise, les strictes mesures de biosécurité qu’observe la Ferme Myrion, de Honfleur, demeurent les mêmes. L’entreprise se trouve en zone de forte densité de production porcine.
Michel, qui ne tire toujours pas de salaire de l’entreprise et qui occupe un emploi à temps partiel à l’extérieur de la ferme, a dû temporairement cesser de se rendre chez son employeur, distanciation sociale oblige.
« On ne sort presque plus, dit-il. On fait la plupart de nos achats en ligne, ou par téléphone, que ce soit pour la ferme ou pour la famille. »
Les transporteurs sont prudents et gardent leurs distances. À moins d’une urgence, personne ne se rend à la ferme. L’agronome et expert-conseil Nicolas Goupil, d’Avantis Coopérative, limite tous ses déplacements au strict nécessaire. « Le télétravail et la vidéoconférence fonctionnent très bien, dit-il. On apprend à travailler avec nos outils numériques à vitesse grand V. »
Ferme Myrion fonctionne en tout plein, tout vide. Ce mode d’élevage coupe les cycles de maladies et permet de procéder à un lavage méticuleux. Lorsqu’il est jumelé à une bonne biosécurité, l’exploitation peut espérer d’excellents résultats, et c’est le cas. L’entreprise se démarque : faible conversion alimentaire, fort pourcentage d’expédition des porcs dans la bonne strate de poids et bas pourcentage de mortalité.
Avec les récentes annonces de fermeture de Yamachiche et de diminution de la cadence d’abattage dans les autres usines, chacun doit être créatif, souligne Nicolas Goupil. Tous doivent faire des compromis pour tenter de passer à travers. Le secteur de l’approvisionnement se permet même de suggérer à certains éleveurs dont le poids moyen des porcs est léger de laisser leurs places, en guise de solidarité, aux autres éleveurs qui se retrouvent dans des situations critiques, indique l'expert-conseil. Du côté de Avantis Coopérative, les priorités de sorties sont revues quotidiennement. De plus, on évalue toutes les possibilités de remodeler certaines filières pour en augmenter la flexibilité.