Oui, John Hylkema veut aussi faire de l’argent, mais ce n’est pas sa seule motivation. Ce qu’il souhaite avant tout, comme plusieurs, croit-il, c’est stabiliser ses revenus et transmettre son entreprise à ses enfants. Située à Hague, à une trentaine de minutes de voiture au nord de Saskatoon, sa ferme Hyljon Holsteins possède 1250 vaches en lactation.
Ceci est la deuxième partie de trois.
C’est grâce à un programme d’établissement du BC Milk Marketing Board que John se lance seul en production en 1981 avec 26 vaches. Cinq ans plus tard, sa conjointe Susan et lui acquièrent une exploitation à Chilliwack, dans la vallée du Fraser.
En 2014, parents de huit enfants et propriétaires d’un troupeau de 400 vaches, John et Susan décident de s’établir en Saskatchewan. « Trois de nos fils souhaitaient se joindre à l’entreprise, explique le producteur de 65 ans. On voulait prendre de l’expansion. Le prix prohibitif des terres en Colombie-Britannique nous en empêchait. Seulement trois pour cent des terres de la province sont consacrées à l’agriculture. Dans la vallée du Fraser, c’est aussi peu que 0,03 %. »
Leur troupeau a plus que triplé depuis leur arrivée officielle en Saskatchewan le 1er août 2014. Un tout nouveau bâtiment (97,5 x 36,5 mètres) aménagé sur litière de sable et équipé d’un carrousel de 50 places a été érigé en 2021. Quand la passion fait grossir! Les vaches sont réparties à peu près également dans deux étables. Le bâtiment d’origine, sur litière de fumier recyclé, contient un salon de traite double-12. On y rassemble aussi tous les veaux.
Ces lauréats à deux reprises du titre de Maître-éleveur se disent hautement efficaces. « Nous dégageons le profit net le plus élevé des dix entreprises de notre groupe », fait savoir John qui croit que le système de gestion de l’offre pourrait justement être amélioré pour favoriser la croissance et l’efficacité. En août, le prix moyen du kilogramme de matière grasse en Saskatchewan s’élevait à plus de 39 000 $.
Les Hylkema élèvent des vaches que l’on dit « bien balancées », dont la grande majorité provient de leur propre troupeau. Comme le fait leur homologue Derek Westeringh, ils tirent profit de croisements avec des races de boucherie. « En raison du prix élevé du bœuf, le marché de la vache laitière de réforme est en hausse », témoigne John.
L’entreprise embauche 23 personnes. Les gestionnaires de troupeaux, les mieux payés parmi les employés, touchent plus de 100 000 $ par an en salaire. Deux des fils du couple, Patrick et Hans, sont déjà bien en place dans l’entreprise. Leur plus jeune frère, Benjamin, termine ses études en comptabilité et se joindra à eux.
Pour se concentrer sur la production laitière et limiter leurs investissements en machinerie, la famille a fait le choix de confier à des contractants leurs 1214 ha (3000 acres) en culture d’avoine, d’orge, de luzerne et d’ensilage de maïs. Tout comme l’épandage des fumiers, qui sont injectés directement dans le sol à l’aide de « draglines », ce qui a notamment pour effet de réduire la compaction que peuvent entraîner les lourds réservoirs.
Les producteurs ne ratent pas l’occasion de profiter des journées additionnelles de production offertes à l’automne. « On fait beaucoup vêler en été pour maximiser la production d’automne, ce qui est payant », explique l’éleveur.
Photo : Patrick Dupuis
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