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Nutrinor opérationnalise le développement durable à la Ferme Gilbert et Fils

La Ferme Gilbert et Fils s'approprie le Pacte agricole durable de Nutrinor grâce à des pratiques innovantes et un profond respect de l’environnement.

Publié le 12 juin 2024
Reportage de ferme
Agriculture durable
Pascal Gilbert
Crédit : Étienne Gosselin et Enzo Chispa
Image de Étienne Gosselin

Étienne Gosselin

Agronome et rédacteur

Étienne est détenteur d’une maîtrise en économie rurale et œuvre comme pigiste en communications. Il cultive commercialement le raisin de table à Stanbridge East dans les Cantons-de-l’Est.

On en jase, on en disserte du développement durable, mais pour concrétiser l’expression « développement durable », passée dans le langage courant en 1987 à la suite des travaux de la Commission Brundtland de l’Organisation des Nations unies, Nutrinor Coopérative fait figure de pionnière avec son Pacte agricole durable lancé en 2020.

Opérationnaliser, au sens de rendre opérationnel, est recensé par le Grand dictionnaire terminologique comme la définition d’un concept à l’aide d’indicateurs observables et mesurables. En mettant en place un diagnostic pour ses fermes membres basé sur des composantes dans les trois sphères du développement durable – économie, environnement et société –, Nutrinor rend concret ce qui reste encore abstrait chez certains et évite l’écoblanchiment, ce Voldemort du développement durable! Cette démarche, volontaire pour les producteurs qui s’y engagent, origine de la vision, formulée en 2016, de faire du Saguenay–Lac-Saint-Jean un leader québécois en développement durable.

Chez les fermes signataires du pacte, un plan d’action est mis en place avec des horizons de temps pour réaliser les actions. Les experts-conseils sont mobilisés pour stimuler les bonnes actions. Pour les appuyer dans ce rôle, Nutrinor a lancé, en juin 2022, avec la collaboration de l’Université Laval, un programme de formation en agriculture durable unique au Québec, une « Académie des experts-conseils ». Les formations, qui varient entre 20 et 30 heures par trimestre, ne sont pas qu’environnementales, mais recoupent différents dossiers : santé-sécurité, qualité de vie, agroéconomie, géomatique, santé des sols, etc.

À l’image des producteurs, certains membres de l’équipe avaient des réticences au départ, mais ils sont aujourd’hui les plus convaincus, révèle Annie-Pier Bouchard, agronome et conseillère en agriculture durable depuis deux ans chez Nutrinor. La formation reçue fait boule de neige puisque les experts transmettent leurs connaissances lors de trois ateliers par année à l’intention des membres. « On base nos ateliers sur les sujets qui touchent nos membres, mentionne l’agronome. C’est donc facile de les intéresser. »

Travail d’équipe

Parmi la quinzaine d’experts-conseils de Nutrinor, Annie-Pier Bouchard n’est pas « l’écolo de service ». Au contraire, toute l’équipe-conseil est partie prenante de la démarche. « Quand on a terminé la formation des premières cohortes de producteurs, on a constaté que le suivi était très important, révèle-t-elle. Pas question de mettre dans le tiroir un cartable avec un plan d’action! On le fait plutôt vivre à chaque visite du technologue ou de l’agronome et, de manière plus structurée, lors d’une réunion annuelle de 60 à 90 minutes qui porte exclusivement sur l’agriculture durable. »

Les 40 indicateurs utilisés proviennent de la méthode des Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles (methode-idea.org) développée par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire de la France. Ils ont été adaptés avec l’aide de l’agronome et consultant Sylvestre Delmotte, associé à l’organisme Agriclimat. Les indicateurs, de nature quantitative ou qualitative, sont notés de 1 à 5. S’ils peuvent être agrégés pour déterminer une note globale sur 100, on ne s’est pas engagé dans cette avenue chez Nutrinor de manière à éviter les comparaisons entre entreprises. « Les points forts d’une ferme ne compensent pas ses points faibles », justifie Annie-Pier Bouchard.

La conseillère rêve néanmoins qu’on puisse, un jour et sur le modèle des analyses technico-économiques, faire des analyses comparatives de durabilité des entreprises selon, par exemple, leur taille, leur mode de production (conventionnel ou biologique), l’adoption de certaines pratiques (semis direct) ou des critères précis telle la moyenne de jours de congé par personne – elle est actuellement de 12 jours chez les participants au diagnostic! Elle rêve aussi d’agrégation des données dans des études interrégionales, ce qui suppose que d’autres coopératives emboîtent le pas et adoptent la recette Nutrinor pour opérationnaliser l’agriculture durable. Des intéressées?

Valeur ajoutée

Au départ, Nutrinor a investi 2,6 millions de dollars, mais la coopérative ne comptabilise plus les investissements en agriculture durable, car ils font partie de son quotidien. Autre signe que les bottines suivent les babines : on vient d’envoyer deux cohortes (administrateurs et experts-conseils) effectuer sept jours de visites pour constater comment le machinisme agricole, l’intelligence artificielle, les éoliennes, l’énergie solaire photovoltaïque et la biométhanisation transforment l’agriculture en… Allemagne!

D’ici la fin de 2025, on s’est donné un objectif ambitieux : atteindre 200 producteurs engagés, ce qui représenterait 80 % des producteurs les plus actifs chez ses 1050 membres. Pour stimuler l’adhésion, rien de mieux que la carotte. « Chaque année, le conseil d’administration vote l’allocation d’un pourcentage supplémentaire offert sur la ristourne, une somme qui provient d’une enveloppe distincte, non pas des excédents à répartir, explique Chantale Bélanger, vice-présidente agriculture chez Nutrinor. On vogue de sommet en sommet pour les émissions de gaz à effet de serre. C’est une mobilisation importante et chaque petite action compte. C’est une source de fierté! Et les consommateurs de nos produits, étiquetés comme issus d’une agriculture durable, ont l’impression de faire leur part en les choisissant. »

Ayant sa propre laiterie, Nutrinor ségrège depuis 2021 le lait des fermes participantes et le commercialise avec l’attribut de la durabilité. La chaîne de valeur d’un lait nordique Nutripur ou Barista peut ainsi remonter en amont et rétribuer des efforts réels et documentés comme ceux de la Ferme Gilbert et Fils, à Saint-Henri-de-Taillon.

La Ferme Gilbert et fils, une ferme active

Des emballages vides de lait certifié « agriculture durable » dans le couloir de la laiterie, une mission d’entreprise axée sur la durabilité plastifiée et placardée dans la salle de repos, une impressionnante rotation composée de prairies – maïs fourrager, soya, canola, blé panifiable – et de semence sur les 368 hectares cultivés et des éleveurs aux petits soins : la famille Ouellet-Gilbert a cru au projet de sa coopérative. Le 29 juin 2020, Pascal et Gino Gilbert, entourés de la conjointe de Pascal, Chantale Jean, et des parents des deux fils, Diane Ouellet-Gilbert et Benoît Gilbert, signaient leur pacte.

La ferme, conseillée par la technologue Mélanie Dufour de Nutrinor Coopérative, a d’abord reçu son diagnostic : elle émet 2066 tonnes de gaz à effet de serre (GES), elle nourrit 4149 personnes, ses indices de risque pour la santé (IRS) et l’environnement (IRE) associés aux pesticides sont de 105 et 103 (sagepesticides.qc.ca), 69 % de ses sols sont couverts en hiver, elle excelle en matière de bien-être grâce à des installations modernes axées sur le confort des bovins et des humains, etc. Dans ses points forts, on note aussi des actionnaires très impliqués dans leur milieu. Pascal est administrateur au conseil d’administration de Nutrinor depuis 2018. Diane, présidente des Agricultrices du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Capitale-Nationale et de la Côte-Nord, accueille depuis le début des années 2000, sur réservation et au prix modique de 15 $ par personne, des visiteurs pour une tournée de l’étable à quatre robots de traite qui compte 168 vaches en lactation pour remplir un quota de 242 kg. La nouvelle construction est devenue réalité en 2018 à la suite d’un incendie dévastateur l’année d’avant.

Mais comme toutes les fermes, elle a aussi des points d’amélioration dûment révélés dans le diagnostic. Par exemple, la ferme utilise beaucoup de pesticides : l’IRS est passé à 184, l’IRE à 168. De même, la ferme, comme bien d’autres, n’a pas de stratégie pour réduire l’énergie qu’elle consomme. Conséquemment, en augmentant sa production de lait, ses GES sont passés à 2874 tonnes, en nourrissant plus de personnes, il est vrai (4591).

Mais les bonnes actions pour produire plus et mieux sont enclenchées, signale Pascal Gilbert, influenceur sur les médias sociaux à ses heures et avant-gardiste notoire à l’enthousiasme pollinisateur. « On a mis en place un système de géolocalisation des vaches dans l’étable : le système BA [Behaviour Analysis] 300 qui permet d’obtenir un portrait de l’emplacement des vaches à tout moment dans la journée – couchées à ruminer, à la mangeoire à s’alimenter, à la traite ou en chaleur. C’est le premier système DeLaval du genre au Québec. » Ce type de logiciel permet de maximiser la productivité de chaque animal en plus d’analyser ses comportements individuels et collectifs. Au champ, on a drainé certains secteurs problématiques, chaulé le sol à taux variable, commencé les cultures intercalaires dans le maïs et planté des arbres fruitiers qui constitueront 1,4 kilomètre de haies brise-vent et anti-odeurs.

Située aux limites ouest du village, proche de chalets de villégiateurs en bordure du Lac-Saint-Jean et de la Véloroute des Bleuets, la Ferme Gilbert et Fils se préoccupe aussi de cohabitation. « Les fermes manquent de main-d’œuvre, souligne Pascal Gilbert. Il faut donc montrer qu’on peut avoir du plaisir en campagne! » Pour une troisième année, la ferme a organisé un festival du fermier doublé d’un spectacle musical sur scène de balles de paille. En 2024, les groupes Carotté et Bruno Rodéo y joueront alors qu’en 2023, Vie de Quartier et À L’Os ont donné un spectacle qui a réuni 250 personnes jusqu’au petit matin.

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