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Chroniques / Entre nous

C’est la faute à El Niño

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Vous connaissez El Niño? C’est le phénomène météorologique qui expliquerait l’été de misère que nous vivons présentement.

On constate cette année que ce phénomène est amplifié par le réchauffement climatique général, ce qui donne des sècheresses importantes et des vagues de chaleur dans diverses régions de la planète, et des inondations ailleurs.

Au Québec, réjouissons-nous, cela se traduit seulement par de la pluie abondante. C’est dérangeant, mais ce n’est pas encore catastrophique!

De toute façon, en agriculture, nous sommes habitués à composer avec les caprices de Dame Nature. Nous nous sommes faits à l’idée que nous ne maîtrisons pas tous les éléments qui nous permettent de vivre décemment de notre profession, et nous mettons l’accent sur ceux sur lesquels nous avons une influence.

C’est pourquoi les politiques de stabilisation du revenu agricole sont si importantes pour nous – et parmi elles, la gestion de l’offre est probablement la plus performante à cet égard.

Aucun système n’est parfait, mais à mon avis, les avantages des systèmes de gestion de l’offre dépassent largement ses inconvénients. Et la récente étude des effets de la dérèglementation des systèmes du contingentement laitier ailleurs dans le monde, commandée par nos collègues d’Agropur à une société mondialement reconnue, démontre clairement que cette dérèglementation n’est jamais à l’avantage des producteurs… ni des consommateurs.

Avec bientôt neuf milliards d’habitants sur la planète, la libéralisation du commerce des denrées alimentaires devrait, selon nous, faire l’objet de négociations particulières et viser davantage à se donner des règles communes de soutien de la production agricole.

C’est pourquoi La Coop fédérée a toujours appuyé sans équivoque la Coalition GO5 dans la défense de la gestion de l’offre au Canada.

Cela dit, nous sommes des entrepreneurs, et sans baisser la garde pour ce qui est de revendiquer le maintien de l’intégralité de nos systèmes de gestion de l’offre, nous devons composer avec les incertitudes qui pèsent sur ces derniers à chaque négociation commerciale.

La pression à la baisse sur les marges, surtout dans le secteur laitier, est déjà réelle. Des efforts accrus devront être consentis dans nos fermes, pour diminuer nos coûts de production et harmoniser nos pratiques agricoles avec celles de nos voisins canadiens et américains.

Plusieurs stratégies sont envisageables, notamment la diversification de nos activités ou encore la spécialisation et l’accroissement de notre masse critique de production.

Or, il y a fort à parier que le paysage agricole du Québec se modifiera substantiellement d’ici quelques années. Cette réalité n’est pas propre à la production agricole et à nos coopératives, qui sont le prolongement de nos fermes, doivent faire face aux mêmes enjeux et trouver elles aussi des solutions.

Le Québec agricole a toujours su s’adapter aux changements et même, à certains égards, assumer un leadership dans l’élaboration de solutions collectives devant ces changements. 

Je le dis souvent : la coopération n’a pas la prétention d’être la solution à tous les problèmes qui existent dans le monde agricole. Nous devons cependant avoir la prétention de faire partie des meilleures solutions qui s’offrent à nous.

Je peux vous rassurer et vous assurer que vos dirigeants sont eux aussi au fait de ces enjeux – tant pour nous, producteurs, que pour nos coopératives – et que tous sont engagés dans la réflexion sur les solutions à mettre en œuvre pour que le réseau La Coop soit toujours aussi pertinent pour vous.

Entretemps, parmi les choses dont nous sommes maîtres, il y a l’élection du 19 octobre prochain. Je vous invite à exercer votre droit de vote et à assumer votre responsabilité citoyenne, parce qu’après vous ne pourrez pas dire que c’est la faute à El Niño!

Bonne récolte!

Denis Richard

QUI EST DENIS RICHARD
Siégeant au conseil d'administration de La Coop fédérée depuis 1993, Denis Richard y assume la présidence depuis février 2003. Producteur agricole depuis 1979, M. Richard exploite une entreprise à Leclercville comptant 400 hectares de terre et dédiée exclusivement à la céréaliculture.

denis.richard@lacoop.coop

denis.richard@sollio.coop

QUI EST DENIS RICHARD
Siégeant au conseil d'administration de La Coop fédérée depuis 1993, Denis Richard y assume la présidence depuis février 2003. Producteur agricole depuis 1979, M. Richard exploite une entreprise à Leclercville comptant 400 hectares de terre et dédiée exclusivement à la céréaliculture.

denis.richard@lacoop.coop