Aller au contenu principal

Valeur des terres agricoles : Une croissance inattendue dans un secteur porteur

L’année 2023 aura apporté son lot de surprises dans le milieu agricole et le loyer des terres agricoles n’y a pas échappé.

Le rapport annuel de Financement agricole Canada (FAC) nous apprend que la valeur des hectares consacrés aux cultures des différentes plantes a augmenté, malgré la hausse du taux d’intérêt, malgré la chute des revenus, malgré l’incertitude des marchés d’exportation. 

 « Au cours des dernières années, le prix des terres a connu des hausses marquées dans tout le pays, même si on s’attendait à ce que les conditions du marché ralentissent la croissance de la valeur des terres, affirme Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à FAC. Nous continuons d’observer une offre limitée de terres agricoles disponibles combinée à une forte demande des exploitations agricoles. »

Le Québec occupe le deuxième échelon canadien avec une croissance moyenne de 13,3 % tout de suite après la Saskatchewan qui enregistre pour sa part une hausse de 15,7 %. 

La région de Chaudière-Appalaches a eu une croissance de plus de 22 % et celle du Saguenay–Lac-Saint-Jean a vu grimper la valeur à plus de 24 %, alors que l’Outaouais n’a pas connu de hausse. La région de la Montérégie demeure en tête pour la valeur du prix des terres avec un coût moyen de 22 100 $ pour un acre. 

Au cours des trois dernières années, les agriculteurs voulant acquérir des terres devaient débourser 24 % de plus qu’en 2020. Ce sont des chiffres certes surprenants, mais pas insensés, selon Jean-Philippe Gervais. « Nous sommes très conscients que la baisse anticipée des revenus pour l’année 2024 (16 % de moins qu’en 2023) aura des répercussions. Il faut réaliser qu’au Québec, nous partons d’une année très forte en matière de revenus (2022) à un déclin. Je veux le mentionner parce que dès que l’on parle de la valeur des terres, je mets l’accent sur deux valeurs spécifiques. La première, les recettes monétaires, et la seconde, la valeur des taux d’intérêt. Au Québec la valeur des terres continue d’augmenter et nous sortons de quatre ans d’augmentation des taux. Nous avons une accélération, au cours des quatre dernières années, du taux de croissance, pas juste une augmentation de la valeur. » 

Le principal défi des producteurs agricoles pour la prochaine année sera de combiner des revenus des cultures inférieurs aux sommes versées en capital et en intérêts sur les prêts. Une réalité qui frappe tout autant l’Ontario que le Québec. Pour l’économiste en chef de FAC, cette situation est préoccupante sans être alarmante. « Étant donné la rareté des terres disponibles et le désir de croissance des entreprises, nous nous attendons à une diminution de l’augmentation de la valeur, sous toute réserve, car je m’attendais à une telle chose en 2023. Je pense que le marché des terres agricoles repose sur des assises solides. Nous parlons d’un secteur qui est porteur d’avenir », conclut Jean-Philippe Gervais.

Source du visuel d'en-tête : Financière agricole Canada 

Stéphane Payette

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.

stephane.payette@sollio.ag

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.