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Affaires économiques

Gestion de l'offre : débat émotif à Québec

Crédit photo : 123RF/Petai Jantrapoon

C’est sous le thème provocateur « La gestion de l’offre : dernière vache sacrée des négociations commerciales internationales? » que s’est tenu ce lundi à l’Université Laval un mini-colloque sur l’avenir d’un outil de politique agricole qui ne laisse personne indifférent.

La présence de représentants de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et de l’Institut économique de Montréal (IEDM) promettait un débat polarisé.

Mario Dumais, de l’IEDM, a rappelé ses arguments en faveur du démantèlement de la gestion de l’offre, soutenant qu’une taxe temporaire à la consommation pourrait dédommager les producteurs pour la valeur de leurs quotas.

Manifestement exaspéré par le discours selon lequel le Canada serait désavantagé par ses attributs géographiques et climatiques, il soutient que la forte compétitivité de l’agroalimentaire canadien et le potentiel des marchés mondiaux justifient l’ouverture de notre marché.

L’enjeu des prix à la consommation a pris une place prépondérante dans l’intervention du professeur Daniel-Mercier Gouin. Tout en rappelant l’important effet du taux de change dans les comparaisons de prix internationaux, il a rappelé que les prix de nombreux produits de consommation (non soumis à la gestion de l’offre) sont plus chers au Canada qu’aux États-Unis.

Donnons à Martha Hall-Finley ce qui lui revient : elle aura été la seule à amener au débat un argument qui n’avait jamais été entendu. Qualifiant d’intimidant le lobby agricole, elle l’a associé à la NRA, le puissant lobby des armes à feu aux États-Unis. Reconnaissant que « c’est différent », le lobby de la gestion étoufferait tout de même la volonté de certains producteurs de jouir d’un système plus ouvert.

L’histoire dira si cet argument, si novateur soit-il, aura fait avancer le débat.

De son côté, Charles-Félix Ross, de l’UPA, s’est montré très critique envers la stratégie commerciale canadienne. Il aura à son tour surpris l’assistance en affirmant que « nos échanges avec l’extérieur appauvrissent l’économie canadienne ». Soulevant l’exemple de la Norvège et la Suisse, il a argumenté que « notre politique agricole n’est pas compétitive », d’où l’importance de maintenir le système de gestion de l’offre dans le lait et la volaille.

Décidément, ce mini-colloque aura cristallisé les divergences d’opinions sur le sujet.

Les opinions de ceux qui croient en la gestion de l’offre et ceux qui préconisent son démantèlement peuvent manifestement être qualifiées d’irréconciliables.

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