
Photo : Jacques Cloutier, enthousiaste producteur et copropriétaire des fermes Amico et Lévis Œufs.
Jacques Cloutier a le sourire facile et il est d’un naturel enthousiaste. Sous une apparence plutôt calme, que rien ne semble venir perturber, se cachent la force et la détermination d’un développeur. Son entreprise avicole en est la preuve concrète.
Depuis 2015, pas moins de trois bâtiments d’élevage ont été construits sur le deuxième site de production de l’entreprise, si bien qu’elle est passée d’un cheptel de 27 000 poules pondeuses d’œufs de consommation à 60 000 aujourd’hui.
L’exploitation est composée de deux entités : la Ferme Amico (fondée par les parents de Jacques, Ghislain Cloutier et Pierrette Lemieux) et la Ferme Lévis Œufs (là où ont été construits les nouveaux bâtiments). Jacques a mis la main à la pâte, mais il admet ne pas être des plus manuels. Sa force, c’est la gestion. Ghislain, ex-administrateur chez Sollio Groupe Coopératif, a dirigé les chantiers, marteau à la main. Leurs talents et champs d’intérêt complémentaires assurent, sans conflits majeurs, la bonne marche des travaux.
La force tranquille
Ainsi, deux entités, deux tangentes, deux marchés. Amico, avec quelque 20 000 pondeuses, se consacre en partie à la vente d’œufs frais du jour en kiosque libre-service, ainsi qu’à la vente de compost de fumier de volaille. Situé à proximité des milieux urbains (Lévis, secteur de Saint-Jean-Chrysostome) et le long d’une route passante, le site est propice à ces activités.
Lévis Œufs, elle, a pour mission de produire des œufs à une échelle plus commerciale et à grand volume. Quelque 40 000 pondeuses en logements enrichis approvisionnent ce marché.
Les poulettes de remplacement, de un jour à 19 semaines d’âge, seront également élevées à la ferme, au nombre de 55 000, dans un tout nouveau bâtiment au plancher chauffant. « En élevant nos propres oiseaux, nous serons en circuit fermé, afin d’éviter le plus possible la transmission des maladies, particulièrement la bronchite de souche Delmarva, qui, en plus de s’attaquer aux poumons, provoque des kystes aux oviductes et empêche la ponte », explique Jacques Cloutier.
Les indicateurs de performance de la ferme sont multiples, mais trois d’entre eux attirent quotidiennement le regard aiguisé de Jacques : la persistance de ponte, le classement des œufs et la quantité d’œufs fêlés.
Entre 10 et 20 % des volumes de fumier produits à la ferme sont convertis en compost et trouvent preneur auprès de producteurs agricoles et d’adeptes du jardinage des alentours. Exempt de salmonelles et de semences de mauvaises herbes, ce compost convient en tous points aux exigences de l’agriculture biologique. L’objectif à court terme est de traiter la totalité des déjections. Un projet de recherche est en cours. On y explore notamment la granulation et le séchage.
« Les projets abondent, souligne l’agronome Éric Dion, conseiller spécialisé en pondeuses commerciales chez Sollio Agriculture. Compostage, vente d’œufs à la ferme, élevage des poulettes, construction de bâtiments : Jacques mûrit chacune de ses idées. Il a une vision claire et sait exactement où il s’en va. »
Amicalement vôtre
Mais l’entrepreneur n’est pas seul dans cette aventure. Ses parents, Ghislain et Pierrette, qui possèdent encore chacun 25 % des actions de la ferme, lui prêtent main-forte et l’alimentent de conseils avisés. Aussi à ses côtés : cinq employés guatémaltèques attitrés aux travaux de la ferme (Elvis Isai Gallardo Marcos, Edi Geovany Castillon Fuentes, Carlos Baudilio Monroy Martinez, Edwin Ariel Arias Y Arias et Edvin Eduardo Castillo Fuentes), deux responsables de l’entretien (Mario Blouin et Réal Morin) et une directrice chargée des affaires internes, telles que la comptabilité, la promotion et la gestion du personnel (Nancy Paré). « Je ne peux pas tout faire, faute de temps, et surtout je ne suis pas bon dans tout, indique Jacques. Je dois déléguer pour éviter de m’éparpiller. »
« Jacques a rapidement réalisé qu’il fait son argent en gérant, ajoute Éric Dion. Un organigramme a été élaboré il y a quatre ans. Chacun sait quoi faire. » On y retrouve plusieurs départements et un ou une responsable pour chacun d’eux : promotion, comptabilité, production, compost, détail, perfectionnement, développement des affaires. Et chaque département possède une mission, une raison d’être.
Lire l'article complet dans l'édition d’octobre 2020 du Coopérateur.