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La production des hybrides de maïs chez Semences Maizex

Produire des semences de maïs est un art assez méconnu au Québec. Les experts-conseils du réseau ont donc pu découvrir, durant leur séjour, comment, grâce à son expertise de pointe, Semences Maizex travaille à la création et à la production de tous ses hybrides de 2050 UTM à 3275 UTM.

Le royaume des semences se trouve au sud de l’Ontario, dans la région de Chatham-Kent. La saison sans gel commence autour du 25 avril et se termine vers le 20 octobre. Le microclimat est d’environ 3300 UTM. Dans les dernières années, le chiffre est même monté autour de 3800 UTM.

La sélection génétique : un ratio de succès de 8/3000

Les premières étapes se passent au laboratoire de Blenheim, entre les mains de Shawn Winter et de son équipe. Des milliers de variétés y sont testées. Il faut attendre trois ans avant que les hybrides les plus prometteurs arrivent aux parcelles de démonstration, comme à la Ferme de recherche de Sollio Agriculture. Au total, Shawn Winter évalue donc ceci : 1000 hybrides testés/an + trois ans de tests pour chaque hybride = huit hybrides commercialisables.

Deux lignées, un champ

C’est ensuite le temps d’envoyer les lignées parentales aux champs pour répondre aux commandes de semences. Les champs sont semés ainsi : quatre rangées de plants femelles, bordés de chaque côté de plants mâles. Les plants femelles sont généralement semés en premier, dans la première semaine de mai. Quand ils ont entre une et deux feuilles, le planteur à semences mâles passe à son tour.

Les généticiens déterminent quels plants possèdent les traits recherchés. Ces traits sont ainsi sélectionnés chez les plants femelles ou mâles, issus de deux lignées distinctes. 
Après la pollinisation : qu’on leur coupe la tête!

Autour du 10 juillet, la saison d’arrachage des croix commence. On fait une coupe des feuilles supérieures du plant au champ, retirant les croix encore enveloppées des plants femelles. Deux jours plus tard, les croix ont déjà remonté d’environ 20 cm. On repasse donc une deuxième fois avec la machinerie, une automotrice adaptée en arracheur de croix.  

Dans les cinq jours suivants, un nettoyage minutieux de tous les rangs femelles est effectué à la main pour retirer les croix persistantes. Impossible de laisser un plant qui pourrait contaminer la production des hybrides. Au final, 99,8 % du champ doit être vierge de croix femelles pour passer l’inspection. Les plants mâles ont alors le champ libre pour polliniser les plants femelles.

Quelques semaines plus tard, la pollinisation est complétée et c’est là qu’entre en jeu le fameux « Male Destruction Equipment », aussi appelé en français l’« équipement pour détruire les plants mâles ». Les croix, puis les plants mâles sont coupés, laissant les plants femelles poursuivre leur croissance. À la récolte, il ne restera au champ que les plants femelles portant la semence de vos hybrides favoris.

Deux modes de conditionnement des semences

Pour la récolte, Maizex utilise deux méthodes selon le site le plus proche des champs, Blenheim ou Tilbury.

À Tilbury, le plus gros des opérations se fait directement au champ, grâce à une machine conçue par Dave Baute, l’un des fondateurs de Maizex. La récolteuse récolte l’épi en entier et enlève ses feuilles directement au champ. La stratégie, assez complète, se fait toutefois à un rythme de trois km/h. De retour à l’usine, le grain du maïs est séché sur l’épi dans des silos séchoirs spécialement adaptés. Ensuite, les épis sont égrainés et classés selon leur grosseur et leur format. Un échantillon est envoyé en laboratoire pour tester le taux de germination. Si le résultat répond aux critères élevés de qualité attendus, les grains rejoindront la ligne d’emballage.

À Blenheim, les épis sont plutôt récoltés en entier au champ, pelure incluse, à environ 10 ou 12 km/h. Les épis sont ensuite égrainés dans les installations, testés, puis emballés.

Comment sont payés les producteurs

La production d’hybrides comporte son lot de défis, dont le rendement. Le rendement moyen obtenu en production de semences est inférieur à celui de la culture du maïs-grain.

N’oublions pas que les lignées parentales n’ont pas la vigueur des hybrides retrouvés dans la génétique commerciale. Les producteurs reçoivent une prime pour tous leurs champs de semences, selon le pourcentage de rendement attendu pour l’hybride produit.

Certaines contraintes doivent toutefois être respectées. Le producteur n’a pas le droit de faire une rotation de maïs de semence sur un autre maïs de semence. Il y a également une distance à respecter entre les variétés d’hybrides (201 m [660 pi] pour le maïs-grain; 305 m [1000 pi] pour le maïs sucré).

Chez Maizex, l’entièreté de la production des semences est faite au Canada, près de Chatham-Kent ou de Tilbury. Maizex est également le seul fournisseur qui se spécialise en production de semences destinées aux producteurs québécois.



« La production de semences d’hybrides, un tout autre monde » fait partie du dossier « Semences Maizex, semencier de Sollio » paru dans le magazine Coopérateur d'octobre 2023.

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Photo par Stéphanie McDuff

Stéphanie McDuff

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires. 

Stephanie.McDuff@sollio.coop

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.