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Visite de l’usine CRF Agritech : la fabrication du PurYield

Un grand immeuble gris pâle accueille la centaine d’experts-conseils à St. Thomas, situé sur la rive nord du lac Érié, en Ontario. L’usine CRF Agritech va révéler quelques-uns des secrets qui entourent la fabrication des engrais de l’avenir : les engrais enrobés à libération contrôlée. Le plus connu et reconnaissable d’entre eux est le flamboyant et très rose PurYield.

À l’intérieur, l’équipement est étincelant. Les employés en sont aux derniers réglages avant que l’usine soit 100 % opérationnelle. Les experts-conseils ont le privilège d’être les premiers visiteurs à mettre les pieds dans l’usine en août. 

Comment fait-on du PurYield?

En résumé, on dira qu’il faut un criblage et un tamisage rigoureux des morceaux d’engrais, une chaleur constante et bien contrôlée, les ingrédients clés pour un enrobage réussi, un peu de colorant pour l’enrobage, une toupie géante pour refroidir la recette, et, surtout, une maîtrise parfaite du procédé de fabrication. 

Au maximum de sa capacité, l’usine produira 100 000 t d’engrais par année, avec, comme opérateurs, un gros total de… deux personnes par quart de travail. L’usine est à ce point automatisée que les 851 capteurs permettent de suivre toute la production depuis une tablette ou les deux panneaux de contrôle principaux qu’on retrouve à l’étage de l’enrobage. 

Mais on saute des étapes ici. Commençons par en haut!

Zone de tri-Puryield-CRF Agritech

Troisième étage : la zone de tri

L’engrais passe par une première étape : le tri. Ici, on sépare les morceaux selon trois tailles : petit, moyen et gros. Les plus petits redescendent immédiatement au rez-de-chaussée et tombent dans des sacs. Ils iront verdir les terrains de golf ou serviront pour l’horticulture maraîchère ou ornementale. Les plus gros morceaux retournent dans la trieuse. Ceux de taille moyenne continuent leur périple et suivent l’une des deux lignes de production. 

En cours de route, les morceaux d’engrais se réchauffent.  C'est qu'ils doivent atteindre une température précise pendant assez longtemps pour permettre la réaction chimique qui provoquera l'enrobage. On trouve d’ailleurs dans l’usine un brûleur au gaz naturel de cinq millions de BTU qui distribue et recycle sa chaleur tout au long du processus.

Les grains chauds, donc, atterrissent au deuxième étage dans l’un des deux mélangeurs.

Deuxième étage : l’enrobage

La justesse de la vitesse du mélangeur et de la température à cette étape est cruciale pour que la réaction chimique réussisse. Pour ce faire, les 2267 kg (5000 lb) d’urée doivent tomber d’un coup dans le mélangeur. C’est également ici que seront ajoutés les ingrédients de l’enrobage et le colorant rose. Le mélangeur mixe sa recette pendant huit minutes, ce qui représente une capacité maximale de 20 t/h.

Les 2267 kg (5000 lb) d’engrais enrobés poursuivent ensuite leur descente.

PurYield

Premier étage : le refroidissement des engrais enrobés

Ils tombent dans les fameuses toupies géantes, soit des cônes inversés qui tournent en sens antihoraire. Ces cônes ralentissent le mouvement des engrais tout en les refroidissant uniformément. C’est aussi à cette étape qu’on s’assure de la qualité de la fournée. 
Chaque mélange est testé et identifié afin d’en assurer la traçabilité. Les morceaux qui se seraient agglutinés sont quant à eux triés par un nettoyeur de manière à ce que le résultat final offre des grains d’engrais de taille presque égale. Résultat : quand ils arriveront aux champs, la fertilisation sera aussi uniforme que possible. 

Tout au long des étapes, deux dépoussiéreurs   captent les poussières générées par le déplacement des matières pour éviter d’émettre des particules dans l’air. On retrouve également un épurateur à eau qui minimise les émissions de poussière. L’eau de nettoyage est quant à elle recyclée dans le système de lavage qui est un circuit fermé.  

Rez-de-chaussée : l’emballage ou l’entreposage

À la fin du refroidissement, les engrais enrobés tombent dans des sacs de 1000 kg (2200 lb)   ou bien dans l’un des trois silos couloirs d’une capacité de 600 t.

Le PurYield et d’autres engrais

Le PurYield, déjà distribué dans le réseau des coopératives, n’est pas le seul engrais qui pourrait être produit à l’usine CRF Agritech. La technologie utilisée permet d’enrober la plupart des sources d’engrais. On peut même leur ajouter des micronutriments et des biostimulants. 

À terme, on pourrait trouver dans les catalogues des engrais à libération contrôlée à base d’azote, de phosphate, de nitrate ou de potasse, accompagnés de bore ou de zinc, par exemple. C’est d’autant plus vrai que, comme Sollio est le fabricant, elle peut s’adapter aux besoins des producteurs.

L’inauguration officielle de l’usine a eu lieu le 18 septembre, en présence de détaillants partenaires Agromart, venus de l’Ontario, de membres des coopératives affiliées à Sollio Groupe Coopératif, de même que de représentants de l’entreprise américaine Pursell.

Agritech-Pink-by-Oscar-LaVerde-Photography

De gauche à droite : Mike Pastir, directeur général chez CRF Agritech, et Joe Brady, chef des finances chez Pursell, en compagnie de Mme Lisa Thompson, ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, et de Casper Kaastra, chef de la direction chez Sollio Agriculture.


À propos de CRF Agritech

Cette usine est le résultat de la création par Sollio Agriculture d’une coentreprise regroupant plusieurs de ses détaillants partenaires de même que Pursell, un chef de file de l’innovation en technologies d’enrobage, basé à Sylacauga, en Alabama. Ce projet a été rendu possible grâce à la participation de plusieurs coopératives et coentreprises de notre réseau et a nécessité un investissement de plus de 25 millions de dollars. 

L’emplacement de l’usine est également stratégique. St. Thomas est située à proximité des fournisseurs d’intrants et des chemins de fer, ce qui réduit les frais d’expédition et le temps nécessaire pour acheminer les produits.

Photo de l'usine par Stéphanie McDuff

Photo du bas par Oscar La Verde

Stéphanie McDuff

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires. 

Stephanie.McDuff@sollio.coop

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.