Aller au contenu principal

Séminaire des CUMA 2020

Photo : iStock

Le mardi 24 novembre, le séminaire à l’intention des membres de CUMA se tenait en mode virtuel sous le thème La gestion d’une CUMA en période d’incertitude. Une trentaine de personnes ont participé à l’événement.

Rappelons que les objectifs de ce séminaire sont de favoriser le réseautage et l’échange entre les participants; de faire émerger les synergies possibles entre les CUMA; et d’offrir une activité formatrice aux membres.

Le comité organisateur a profité du mode virtuel de l’événement pour inviter le président d’une CUMA française à présenter sa coopérative d’utilisation de matériel agricole. Mentionnons que les regroupements de producteurs pour le partage de la machinerie agricole sont plus répandus en France qu’au Québec, et depuis plus longtemps. En comparaison, bien que la population française soit plus importante que celle du Québec, il existe près de 12 000 CUMA en France alors que nous en comptons une soixantaine au Québec, dont quarante-et-une sont affiliées à Sollio Groupe Coopérative. On mentionne qu’un producteur sur deux est membre d’un regroupement de machinerie sur le territoire français, alors que 7 % des entreprises  agricoles québécoises sont membres d'une CUMA. 

Portrait de la CUMA du Littoral, en France

Depuis 2004, Raphaël Leduc est producteur laitier dans la Loire-Atlantique, un département situé dans l’ouest de la France. Son entreprise compte 70 vaches laitières et plus de 200 hectares de terre. Avec sa conjointe, il est en démarrage d’une production fromagère de bufflonne afin de diversifier leur production. Raphaël est président de sa CUMA qui compte 80 membres.

La CUMA du Littoral a été créée en 1981. Située à Saint-Père-en-Retz, elle a commencé avec une seule activité, l’épandage d’engrais. Mais déjà l’année suivante, elle embauchait un premier salarié pour conduire une batteuse et une ensileuse automotrice. Aujourd’hui, elle compte huit salariés, chauffeurs et mécanos, ainsi qu’une secrétaire à mi-temps. Le chiffre d’affaires s’élève à 1,9 M$ CAN. 

Pour Raphaël Leduc, qui a pris la relève de son père au sein de la coopérative, « les CUMA permettent d’être des modérateurs de prix ». Les régions qui n’ont pas de CUMA, a -t-il ajouté, ont vraiment des prix déconnectés de la réalité. 

La particularité à la CUMA du Littoral, par rapport à nos CUMA du Québec, est qu’elle n’offre pas que le partage de matériel agricole, mais aussi la prestation du service. Voici quelques-uns de ses services : récolte d’ensilage d’herbe et de maïs; enrubannage; battage de blé et maïs grain; pressage de foin; épandage de lisier et fumier; transport, etc.

Cette CUMA couvre un territoire d’environ 15 km à la ronde. Si elle inclut les 6 CUMA de plus petite envergure (chiffre d’affaires autour de 300 000 $CAN) qui gravitent autour d’elle, et avec lesquelles elle fait de l’intercuma, elle agrandit son périmètre à près de 20 km. 

Elle fait aussi un échange de services, pour l’ensilage, avec une CUMA de Rennes (à un peu plus de 150 km de la CUMA du Littoral). Une collaboration possible en raison du décalage dans la saison des récoltes. Quand la CUMA du Littoral a terminé les travaux, l’ensileuse repart vers Rennes pour leur récolte.

La CUMA du Littoral possède également un atelier de réparation, avec un salarié présent à l’année, qui fait l’entretien du matériel de la CUMA, des membres qui le souhaitent et, selon le besoin, des autres CUMA qui gravitent autour.

Sur le plan organisationnel, la CUMA du Littoral est dirigée par un conseil d’administration de 14 producteurs membres. Ils se rencontrent 11 fois par année. Les réunions sont préparées par un bureau (comité exécutif) composé de six producteurs membres. En plus d’assurer une structure aux réunions, ce comité permet de gérer le quotidien, dont le travail des huit salariés.

CUMA et pandémie

M. Leduc affirme que lors du premier confinement, en mars, dû à la pandémie, « nous commencions notre période de travaux au champ et avions vraiment peur de ne pas avoir de pièces de rechange sur nos bris de machine. Finalement, toutes nos concessions ont assuré le service et nous n’avons pas eu de pépins particuliers. » 

Pour les CUMA du Québec, elles ont pour la plupart trouvé des solutions pour poursuivre les activités et faire les rencontres du conseil d’administration. La période estivale, durant laquelle les rencontres extérieures sont possibles, a permis la poursuite des activités.

Programmes d’aide aux CUMA

Chantal St-Laurent, agronome et répondante provinciale CUMA-CUMO, au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, a rappelé aux participants les programmes d’aides financières 

Le programme Mesure d’appui aux meilleures pratiques CUMA-CUMO consiste en un remboursement aux entreprises agricoles de 50 % du droit d’utilisation. Cette aide s’élève à 70 % lorsque l’entreprise a une relève. Le maximum offert est de 2000 $ par entreprise. 

L’autre programme qui est d’intérêt pour les CUMA est intitulé : Initiative  ministérielle «Productivité végétale». Ce programme, qui était renouvelable selon les appels de projets, est maintenant permanent depuis le 1re décembre. Dans le cadre de cette nouvelle initiative, l’aide a été bonifiée pour atteindre 50 000 $ par entreprise ou par CUMA.  Ainsi, une CUMA ayant bénéficiée d’une aide financière dans le cadre des deux premiers appels de projets pourrait obtenir le montant maximal d’aide financière de cette nouvelle initiative. « Toute demande doit comprendre la signature du président ou du secrétaire de la CUMA », tient à souligner Mme St-Laurent. Le taux d’aide de ce programme pour les CUMA peut aller jusqu’à un remboursement de 60 % de l’achat d’équipement. Le montant maximal d’aide financière est de 50 000 $, par projet et par demandeur.

Pour tous renseignements supplémentaires, Mme St-Laurent invite les producteurs à appeler son bureau régional du MAPAQ. Il y a un répondant CUMA dans chacun d’eux.

CUMA et Karnott

Bruno Grégoire, membre de la CUMA l’Achigan et représentant Karnott, a rappelé aux participants les avantages de ces boîtiers connectés qui permettent une gestion rapide et efficace de l’utilisation de la machinerie agricole. 

En effet, la compagnie française Karnott, qui s’est installé récemment au Québec, vend une solution connectée qui permet de calculer, d’analyser et d’archiver automatiquement toutes les interventions réalisées par chaque équipement agricole grâce à un compteur (comprenant un GPS et de multiples capteurs) couplé à une application web et mobile simple d’utilisation. Quelques participants ont ensuite partagé leur appréciation de leurs boîtiers Karnott et M. Grégoire a pu répondre à quelques questions techniques d’usage.

CUMA et Sollio Groupe Coopératif

En guise de conclusion, le comité organisateur a rappelé aux participants, si ce n’est déjà fait, d’adhérer à la page Facebook Réseau des CUMA du Canada, qui compte 505 membres à ce jour. Cette page est une plateforme d’échange de bonnes pratiques et de réseautage. 

Enfin, les CUMA membres auxiliaires de Sollio Groupe Coopératif sont invitées à envoyer leurs états financiers annuels 2019-2020 afin qu’un portrait plus complet de benchmarking entre CUMA soit présenté lors du prochain séminaire 2021 qui sera en virtuel ou, sait-on jamais, en présentiel! 

Vous pouvez obtenir des renseignements supplémentaires sur les CUMA en contactant Andréa Renaud, conseillère aux Affaires coopératives (andrea.renaud@sollio.coop) ou Bruno Guérard, répondant CUMA (repondantcuma@outlook.com)

Guylaine Gagnon

QUI EST GUYLAINE GAGNON
Guylaine a grandi sur une ferme dans la région de Lanaudière. Intéressée par l’écriture, elle ne croyait pas qu’un jour elle combinerait son métier à celui de ses parents. Embauchée en 1991 comme secrétaire-correctrice, Guylaine a depuis gravi les échelons jusqu’à la fonction de rédactrice en chef du Coopérateur.

guylaine.gagnon@lacoop.coop

 

guylaine.gagnon@sollio.coop

QUI EST GUYLAINE GAGNON
Guylaine a grandi sur une ferme dans la région de Lanaudière. Intéressée par l’écriture, elle ne croyait pas qu’un jour elle combinerait son métier à celui de ses parents. Embauchée en 1991 comme secrétaire-correctrice, Guylaine a depuis gravi les échelons jusqu’à la fonction de rédactrice en chef du Coopérateur.

guylaine.gagnon@lacoop.coop