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De l’aventure, des opportunités et des conférencières épatantes au Colloque des coopératrices

« Regarder sans s’exprimer n’est pas une option. » « Il faut prendre un temps d’arrêt. » « Oser. L’opportunité est là pour tout le monde, mais les entrepreneures savent la saisir. » 

Toutes ces phrases ont été captées au gré des conversations et des conférences auxquelles ont pu prendre part ou assister la soixantaine de participantes du Colloque des coopératrices 2023. Le réseautage, les bonnes idées, les témoignages et les moments de plaisir se sont enchaînés les 28 et 29 novembre dernier, à l’Auberge du Lac-à-l’Eau-Claire de Saint-Alexis-des-Monts, sur le territoire de Novago Coopérative, sous le thème de l’Entrepreneuriat au féminin : défis et opportunités.

Une histoire de bières 

Martine Lessard, copropriétaire de la microbrasserie Nouvelle-France, a pris le micro pour lancer l’événement et raconter l’histoire de son entreprise, qui a célébré ses 25 ans cette année.  

C’est durant un voyage en Belgique, où les bières occupaient déjà une place de choix à l’époque, que Martine et Marc Lessard, son conjoint, trouvent l’inspiration pour se lancer dans la brasserie, un projet pour le moins innovant en 1998. « Tout était à faire, précise celle qui travaillait auparavant en garderie. On était la plus petite microbrasserie à venir au monde! » 

Autour de 2001, la Fondation québécoise de la maladie ceoliaque les contacte et leur demande de créer une bière sans gluten. Un an et demi plus tard, La Messagère était née. « Aujourd'hui, on sait que ne pas avoir eu la bière sans gluten, peut-être qu'on ne serait même pas là. On s'est fait connaître et on avait une spécialité », raconte l'entrepreneure. C’est donc en saisissant cette opportunité que le couple a propulsé son entreprise. 

Martine Lessard et les gagnantes du tirage

L’Aventureux, le jeu d’évasion

Suite à cette conférence, les participantes ont été plongées dans L’Aventureux, un jeu coopératif de type « salle d’évasion » sur table. Elles se sont creusé les méninges pour ouvrir une dizaine de casse-têtes. Plaisir, rires, un brin de frustration (avouons-le), étaient au rendez-vous pour cette cocasse activité!  

« C'était particulièrement le fun, surtout l'entraide et la collaboration entre les femmes, raconte Katrine Venne, de la Ferme Massicotte Holstein, membre de Novago Coopérative. Il y en a même qui ont usé de petites stratégies plus compétitives pour arriver à la fin! » 

La soirée s’est conclue par le traditionnel cocktail et le souper, auquel a d’ailleurs participé Richard Ferland, président de Sollio Groupe Coopératif.  

Les participantes du jeu L'Aventureux

La conférence d’Indira Moudi

La journée du mercredi a repris en force avec la conférence d’Indira Moudi, présidente-directrice générale de Viandes Lafrance. À travers son histoire - marquée par d’innombrables déménagements un peu partout sur la planète -, cette citoyenne du monde a pu partager sa vision. « Décroître est un bon business », a-t-elle par exemple affirmé sans broncher. Ses idées ont fait froncer quelques sourcils dans la salle, mais ses arguments ont trouvé un écho attentif chez plusieurs participantes.  

« On a été choyées de pouvoir faire la rencontre d'Indira Moudi, des Viandes Lafrance, s’exclame Marjolaine Beauregard, du Potager Mont-Rouge Halte gourmande, membre d’Agiska Coopérative. Quel témoignage, quelle femme puissante, dans son message. Je suis flabergastée! » « Mme Moudi m'a vraiment épatée, a quant à elle déclaré Diane Ouellet-Gilbert, présidente des Agricultrices du Saguenay-Lac-St-Jean et Capitale-Nationale-Côte-Nord. Elle n'était pas évasive et elle était aussi réaliste. Elle nous donnait de bonnes pistes dans tout. » 

Des témoignages inspirants 

Au panel de discussion de l’après-midi, les participantes ont pu écouter les témoignages de quatre femmes qui baignent, chacune à leur manière, dans le monde agricole. Isabelle Dubois est acéricultrice et directrice de comptes, marché agricole chez Desjardins Entreprises. Elle a repris avec ses sœurs la petite entreprise familiale de sirop d’érable, et côtoie au quotidien les productrices et producteurs agricoles en recherche de financement.  

Nathalie Frenette est cheffe de la direction d’Agiska Coopérative. Elle a partagé son remarquable parcours, des laboratoires agricoles à la tête de la coopérative. Katrine Venne est copropriétaire d’une entreprise laitière et maraîchère. C'est elle qui a ajouté une corde à l’arc de la ferme grâce à la production d’un nouvel aliment : les asperges. La quatrième panéliste, Léda Villeneuve, est agronome et copropriétaire de la Ferme ViGo, membre d’Avantis Coopérative. Son entreprise se spécialise dans les productions ovines, acéricoles et avicoles.  

Leurs histoires ont exploré les facettes de l’entrepreunariat au féminin, marqué par des défis, mais également des occasions fructueuses, saisies au vol.  

Les 4 panélistes

Un réseautage enrichissant 

Au fil des deux journées, des rencontres se sont faites entre toutes les participantes. C’est d’ailleurs l’un des éléments qui incite les participantes à s’inscrire à l’événement.  

« Je viens chercher au Colloque des coopératrices principalement du réseautage et le temps qu'on ne prend pas à la ferme de comparer nos vies, de partager avec d'autres femmes du milieu », explique Marjolaine Beauregard. « En faisant de l'intercoopération et en discutant avec d'autres femmes entrepreneures, on sort d'ici grandissantes, avec des projets. Ça nous encourage et ça nous motive », ajoute Marilyn Côté, de la Ferme des Papinas inc., vice-présidente de Nutrinor Coopérative. 

Les discussions et les témoignages brisent au passage l’isolement, tout en nourrissant l’imagination par le partage d’expériences vécues. « On se rend compte qu'on a une ferme laitière quelque part, et qu’il y en a plusieurs autres ailleurs, souligne Rachel Mahannah, de La ferme Mahvhays, membre d’Agiska Coopérative. On rencontre des femmes de partout au Québec, qui viennent partager des expériences, bonnes et moins bonnes. »  

Le Colloque des coopératrices, tout comme les autres événements féminins organisés par les coopératives, maintient, voire atteint donc ses objectifs :  

  • Encourager le réseautage
  • Permettre de décrocher quelques heures; 
  • Prendre conscience de sa posture d’entrepreneure afin de mousser la confiance en soi et, qui sait, le développement d’une entreprise encore plus prospère; 
  • Favoriser la participation des femmes aux instances décisionnelles. 

Rappelons que le Colloque des coopératrices, organisé par Andrea Renaud et Émilie Tremblay des Affaires coopératives, s’inscrit dans le plan d’action pour une représentation équitable des femmes dans la gouvernance du réseau, chapeauté par Sophie Gendron, administratrice chez Sollio Groupe Coopératif, où elle occupe le siège Équité. 

Finalement, à celles qui auraient aimé venir et à toutes les participantes présentes, on vous dit à l’année prochaine, et on se laisse pour l’instant sur les paroles d’Indira Moudi, qui ont rayonné tout au long de la journée :  

« Occupez-vous de vous. Votre plus grande atout, c'est vous-mêmes. Mesdames, brillez! » 


Les conclusions du panel de discussion 

Les facteurs-clés de réussite

  • Connaître son profil d'entrepreneure
  • Avoir un bon réseau de contacts 
  • Avoir de l’audace 
  • Être passionnée 


Les principaux défis auxquels sont confrontés les entrepreneures

  • Bâtir sa crédibilité 
  • Avoir confiance en soi 
  • Clarifier les rôles avec son conjoint 
  • Assumer la charge mentale familiale 
  • Vivre ou surmonter le syndrome de l'imposteur 


Les opportunités qu’il faut saisir selon les panélistes

  • La diversification de son entreprise 
  • L’implication dans le milieu 
  • La formation 

Photos : Stéphanie McDuff

Stéphanie McDuff

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires. 

Stephanie.McDuff@sollio.coop

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.