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Qu’est-ce que l’isomorphisme et pourquoi s’en soucier?

L’isomorphisme institutionnel pousse les coopératives à imiter le modèle dominant, menaçant leur identité et leur logique coopérative distincte.

Publié le 8 septembre 2021
Chronique 
Pause-pensée
La coopération
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Colette Lebel

Collaboratrice

Colette a occupé le poste de directrice des Affaires coopératives chez Sollio Groupe Coopératif. Elle collabore au Coopérateur depuis plus de 20 ans.

Relativement nouveau dans le vocabulaire du monde coopératif, le mot « isomorphisme » est utilisé depuis des lunes en chimie, en mathématiques et en biologie. Pour en saisir le sens, il suffit de remonter à ses racines étymologiques : il est composé des termes grecs isos, signifiant « égal, pareil », et morphê, signifiant « forme ».

On dit donc de deux choses qu’elles sont isomorphes lorsqu’elles ont la même forme. C’est en 1983 que ce mot a fait son apparition dans le champ des sciences sociales, dans une publication de deux sociologues, Paul J. DiMaggio et Walter W. Powell.

Les organisations ont généralement un cycle de vie se déclinant comme suit : naissance, développement, optimisation, puis déclin… ou renaissance, si l’organisation a la capacité de se réinventer. Or, en début de cycle, les organisations se distinguent fortement les unes des autres, animées par la créativité et l’énergie de leurs fondateurs. Mais plus elles se développent et se taillent une place dans leur secteur d’activité, plus elles tendent à se ressembler les unes les autres. C’est ce que DiMaggio et Powell ont appelé l’isomorphisme institutionnel.

N’étant lié à aucun gain d’efficacité, le processus intriguait. Pourquoi diable les organisations deviennent-elles toutes semblables, si elles n’en tirent aucun avantage? Quelles sont donc les forces invisibles qui les poussent vers une telle convergence? Questions fort pertinentes, car dans cette homogénéisation des modèles, c’est assurément le modèle dominant – le modèle capitaliste – qui laisse son empreinte la plus forte. Le monde coopératif a donc intérêt à connaître, et à reconnaître, les pressions subtiles qui alimentent ce processus.

DiMaggio et Powell ont relevé plusieurs sources. Il y a d’abord la professionnalisation des gestionnaires. En effet, les parcours des grandes écoles produisent des cohortes d’individus qui, formés aux mêmes principes, ont développé des logiques de pensée semblables. Aussi, dans un désir de conformité à leur réseau professionnel, les gestionnaires adoptent généralement les normes et les techniques perçues dans leur milieu comme étant les plus adéquates, quels que soient les contextes.

Il y a également la pression des pouvoirs publics. Les programmes et les règles édictés par un gouvernement, par exemple, auront pour effet d’influencer les structures organisationnelles et les modes d’action au sein des entreprises qui voudront, afin d’asseoir leur légitimité, correspondre au modèle favorisé par le monde politique.

Enfin, l’isomorphisme progresse aussi par l’intermédiaire des consultants, qui promeuvent les « meilleures pratiques » du secteur lorsque les entreprises, confrontées à un problème dont les solutions sont inconnues, font appel à leurs services. On imite alors les comportements les plus utilisés par les organisations apparaissant comme légitimes dans leur champ d’activité, sans égard à leur modèle entrepreneurial.

Pour une entreprise coopérative, l’isomorphisme est un réel problème. Car la coopérative, avec ses valeurs et ses principes, traduit un système de pensée et d’action basé sur une logique d’affaires totalement différente de celle du modèle dominant. Et ce système, fondé sur la coopération, forme un tout qui est complet et d’une grande cohérence interne. C’est précisément l’actualisation de cet ensemble de valeurs et de principes qui procure au modèle coopératif toute sa force et sa pertinence. Aussi, lorsqu’une coopérative s’éloigne de sa nature distinctive sous la pression de l’isomorphisme, elle se met à risque. Affaibli, son modèle ne tient plus la route.

Qu’est-ce à dire? Qu’il nous faut documenter et partager les « bonnes pratiques » coopératives, établir ensemble nos propres indicateurs de succès et faire connaître davantage notre modèle. Dans cette optique, je me réjouis que Coopératives et mutuelles Canada ait adopté, à l’occasion de son assemblée générale annuelle du 17 juin dernier, une résolution visant à promouvoir la production de bilans coopératifs annuels, réalisés à partir des principes coopératifs. Non seulement cet exercice présentera un haut potentiel éducatif, mais il nous permettra aussi d’établir nos propres repères, de nous inspirer des succès des uns et des autres, et ainsi de mieux protéger nos coopératives de l’isomorphisme institutionnel.

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