Qui sont les pilotes de drones coop? Serait-ce des amateurs d’avions téléguidés? Apparemment pas. Ce serait plutôt des pros de l’agriculture de précision qui ajoutent une pale à leur hélice. Jonathan Beaudry et Véronique Jacques de Novago Coopérative témoignent de leur parcours.
Tout a commencé quand Novago a procédé à l’achat d’un drone. L’intérêt d’employés a été testé. « Jonathan et moi, comme toujours, on aime la nouveauté et les nouveaux défis. C’en était un beau, explique Véronique, experte en agroenvironnement qui jongle depuis déjà près 10 ans avec les analyses géoréférencées, les suivis aux champs des cultures pour les producteurs horticoles, la salubrité et la traçabilité à la ferme et les programmes gouvernementaux. Apprendre de nouvelles choses, ça me fait tripper! »
Ça fait dix ans que je suis chez Novago. J’étais donc déjà dans le monde qui entoure le drone. Ça allait de soi pour moi, alors c’est sûr que quand on me l’a demandé, j’ai dit oui.
— Jonathan Beaudry, expert en agriculture de précision et pilote de drone chez Novago Coopérative
La formation de pilote - opérations avancées
« On a reçu plusieurs formations avec Drone Académie, raconte Véronique. C’était assez complexe, avec beaucoup de données techniques sur la manière que peut réagir un avion, les types de piste d’atterrissage, le fonctionnement dans un aéroport, les données météo et la manière d’interpréter tel ou tel type de nuages. Parfois, on se demandait si on allait devenir pilotes de grandes lignes! »
La formation mène ensuite à l’examen théorique de Transports Canada pour pilotes avancés de drone. « C’est une partie de l’examen d’un pilote de ligne qu’on passe, mais version drones », ajoute Véronique.
L’examen pratique, pour sa part, s’est déroulé dans un gymnase où les futurs pilotes peuvent enfin tester leurs hélices pour la première fois, et quelques manœuvres, comme le mouvement en M, tourner sur soi-même ou faire l'escalier.
Au total, c’est donc environ 70 h de formation, d’étude et d’évaluations requis « avant de pouvoir faire lever le drone », explique Jonathan. Il faut dire qu’à près de 50 000 $ l’investissement, « tu ne veux pas le planter! » souligne-t-il. À la fin du processus, les nouveaux pilotes sont détenteurs d’un certificat de pilote - opérations avancées.
Pour en savoir plus sur les étapes pour devenir pilote de drone.
La réglementation pour voler au-dessus d’un champPour faire l’épandage dans un champ, il faut avoir le bon certificat de vol de Transports Canada, à renouveler annuellement, et les pilotes doivent être détenteurs d’un certificat d’opérations aériennes spécialisées (COAS) pour un système d’aéronef télépiloté (SATP). « C’est un drone qui pèse au-dessus de 220 lb (100 kg). Si on n’a pas la certification, on ne peut pas le faire décoller », précise Jonathan. La réglementation s’ajuste aussi d’une année à l’autre et elle évolue vite. Mieux vaut bien s’informer. |
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Cet article est initialement paru dans le magazine Coopérateur de juillet-août 2025.