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3 conseils pour vos vidéos à la ferme par Rustik Bison

Anouk Caron, de l’entreprise Rustik Bison à Saint-Herménégilde, produit et diffuse des vidéos quatre saisons sur Facebook pour mousser ses ventes et exposer son quotidien. Pour promouvoir des produits ou émouvoir vos abonnés avec des paysages, voici ses conseils.

Lisez également notre reportage chez Rustik Bison.

Boom : en un an à peine, la page de cette ferme d’élevage de bisons démarrée en 2023 a haussé son nombre d’abonnés à 1600! Quand Anouk a publié une vidéo pour annoncer l’ouverture de sa boutique, en décembre 2023, elle a recueilli 275 mentions J’aime, 40 commentaires et 172 partages! Sa vidéo la plus visionnée, où sa fébrilité est manifeste quand elle reçoit ses premières femelles, a été regardée 5500 fois! 

Pour ses tournages, Anouk utilise toujours son téléphone acheté usagé à 100 $ il y a déjà quatre ans – autrement dit, le téléphone ne fait pas la vidéaste! Mais l’éleveuse a investi dans deux trépieds : un grand à hauteur de femme et un deuxième, mini à pattes flexibles, qu’Anouk accroche sur des barrières. « Je perds beaucoup moins de temps avec les trépieds. C’est rapide et fiable. » Au montage, la vidéaste utilise l’appli gratuite CapCut sur son téléphone. Quels sont les autres conseils de cette vidéaste amateur prolifique pour ses vidéos et ses reels?

1. Exprimer de l’émotion

Les réseaux sociaux sont sociaux : l’humain doit y être en évidence. Quand elle se cadre et nous parle, on sent Anouk authentique, sincère, spontanée et communicative. « J’aime la nature, la randonnée et je suis une personne contemplative qui apprécie le moment présent. Je garde cet état d’esprit quand j’enregistre », explique celle dont l’émerveillement est palpable. Si elle a de la viande à vendre, Anouk fait sa présentation et fournit les détails transactionnels, mais elle ne se sert pas exclusivement de son téléphone pour écouler des produits. Avec un arrière-plan digne d’une carte postale grâce aux 864 mètres du mont Hereford, elle exprime la fierté qu’elle tire de l’aménagement de son corral et de sa cage de contention, explique l’art subtil de la gestion de la repousse de l’herbe au pâturage ou expose le comportement fascinant des bisons, craintifs des humains qui les ont pratiquement éradiqués d’Amérique. Tout est sujet à éduquer l’auditoire, ce qui construit aussi bien la crédibilité de l’entreprise que de l’éleveuse, agronome de formation ayant aussi une maîtrise en sciences animales.

2. Varier les compositions

Un téléphone tenu à la main en mode égoportrait ou déposé au ras du sol pour une vidéo hyperaccélérée quand elle fait de la clôture, une vidéo 360 degrés pour nous plonger dans l’habitat des bisons ou une recette de tartare filmée en plongée à la Ricardo : Anouk varie les cadrages et le mouvement. « J’y vais de manière intuitive », assure l’Estrienne, ce qui suggère un talent inné. La vidéaste de 29 ans, digne représentante de la génération millénariale ou Y, place toujours son téléphone en position verticale, typique des nouvelles générations, ce qui permet d’occuper tout l’écran des téléphones des auditeurs et de capter davantage leur attention. Même le son, élément immersif essentiel, n’est pas laissé au hasard : Anouk utilise des pistes sonores fournies par l’outil de montage de Facebook ou du son ambiant fourni par les insectes et les oiseaux!

3. Avoir le sens de l’organisation

L’éleveuse se permet d’être réactive au quotidien, mais elle a aussi quelques coups d’avance question de varier les contenus. Par exemple, la naissance des bisonneaux est une période faste pour la mignonnerie! Pour la durée, la vidéaste vise entre 30 et 40 secondes, mais si le contenu le justifie, on peut faire plus long. Pour la fréquence, Anouk publie deux fois par semaine avec un idéal d’un partage aux deux jours. Elle prépare son contenu et programme la diffusion dans Facebook. Pour s’inspirer, Anouk est abonnée à des pages d’élevage et d’exploitation agricole dans l’Ouest canadien. Comme sa ferme se trouve dans les Cantons-de-l’Est, elle n’hésite pas à s’exprimer autant en français qu’en anglais pour joindre les deux communautés. Pour faciliter le référencement, chaque publication s’accompagne de mots-clics : #rustikbison, #agqc, #entrepreneuriat, #agstartup, #intensivepasture, etc. « Je considère que partager son quotidien est une forme d’éducation citoyenne que tous les producteurs devraient faire, peu importe si la ferme a un volet agrotouristique ou non, estime Anouk. Les vidéos rapprochent les consommateurs de la façon dont leur nourriture est produite. Si plus de gens avaient un contact avec l’agriculture, il y aurait beaucoup moins de désinformation qui circulerait. Il s’en passe des choses à la ferme, pourquoi ne pas en témoigner? »

En résumé :

  1. Pas besoin d’avoir un téléphone dernier cri : tout est dans son utilisation.
  2. Un trépied de petit ou de grand format est un bon investissement.
  3. On peut tout faire avec le téléphone : filmer les séquences et monter la vidéo à l’aide une application de montage.
  4. Mettre en valeur les humains et les émotions est aussi important que les animaux et les paysages.
  5. On varie les cadrages : en mode égoportrait, en plongée, au ras du sol.
  6. On varie les montages : accéléré, ralenti, avec musique ou son ambiant quand c’est justifié.
  7. En se filmant, on reste authentique, spontané et communicatif.
  8. On peut parfois être très transactionnel, mais aussi contemplatif ou explicatif.
  9. Le mode vertical du téléphone permet d’occuper tout l’écran de celui qui visionne la vidéo.
  10. On essaie de prévoir une fréquence de publication et de s’y tenir.
  11. La durée des vidéos se justifie selon le contenu, de 30 secondes à quelques minutes.
  12. Tout peut être un sujet pour éduquer l’auditoire, promouvoir ses produits ou émouvoir ses abonnés!


Photo par Étienne Gosselin

Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.