Que retient-on du RDV laitier AQINAC 2024?

Près de 500 personnes se sont réunies pour la 18^e édition du Rendez-vous laitier AQINAC qui s’est tenu le 20 mars dernier à Drummondville. 

Parmi elles, plusieurs producteurs membres de même que des experts-conseils et conseillers de Sollio Agriculture et des coopératives se promenaient entre les tables des exposants et assistaient aux enrichissantes conférences de la journée. 

« Feed Saved » : Un nouveau trait à sélection pour la conversion alimentaire

La première d’entre elles concernait un relativement récent trait de sélection, le « Feed Saved », que les férus de génétique ont peut-être aperçu récemment dans les listes de caractères disponibles pour leurs futures génisses. Sans entrer dans les détails, on retient ceci de la conférence : bien qu’on aime les belles et grandes holsteins, certaines vaches plus petites ont une meilleure efficacité alimentaire et donneraient donc plus de lait avec moins d’aliments.

Inflation et taux d’intérêt, suivi du sevrage des veaux

Pénurie de main-d’œuvre, hausse des taux d’intérêt, inflation : l’année 2023 aura apporté son lot de défis financiers et humains. Les conférenciers ont partagé des recommandations d’ordre financière, mais également humaine pour traverser cette période difficile. 

La conférence « Le sevrage des veaux, pourquoi est-ce si problématique » s'est quant à elle attardée aux pratiques alimentaires et de régie visant à faciliter cette transition.

Philippe Couture dynamise la robotique!

Au retour du dîner, Philippe Couture, expert en stratégie d’affaires agricoles, production laitière, spécialisation robotique chez Sollio Agriculture, orateur énergique et passionné, a partagé sa science de la robotique. Pour plus de détails, on vous suggère de lire notre article « Comprendre la vache, la base du succès en robotique - conférence ».

Des témoignages de producteurs

La journée s’est conclue sur les témoignages de deux producteurs. Philippe Bise, producteur suisse, a expliqué comment son pays est passé de 75 % d’autonomie alimentaire dans les années 1940, à moins de 35 % aujourd’hui. Quelques éléments clés expliqueraient cette chute drastique : un soutien peut-être mal réfléchi par l’état, la disparition de leur système de quota, l’arrivée des magasins à grande surface qui cassent les prix, des normes écologiques « infernales », selon ses dires, etc. 

« La conférence était très intéressante parce que, souvent, quand l'international a la grippe, on va commencer à tousser ici au Canada, a affirmé Sébastien Hudon, de la Ferme Jeandon, venu assister à l’événement. On vit ces phénomènes sociaux à retardement par rapport à l'Europe ou les États-Unis, donc c'est une bonne façon de se remettre en question et de se préparer aux différents événements que l'avenir peut nous réserver. »

Le second témoignage a été fait par René Durrer, de Ferme Durrer. L’entreprise québécois de 753 kg de quota et 2500 acres en culture a fait d’immenses progrès au fil des dernières années, à travers beaucoup de transformations de bâtiments ayant nécessité de « casser le ciment » plusieurs fois, comme l’a précisé le producteur. 

Chaque fois, les nouvelles évolutions visaient à travailler sur un facteur limitant. L’un d’eux semble avoir été particulièrement difficile à surmonter, et René Durrer tenait à partager une leçon qu’il a retenue : l’importance d’une bonne régie des onglons! Les onglons ont longtemps nui aux performances de l’entreprise. Aujourd’hui, le bon taillage et les bains de pieds occupent une place importante à la ferme. 

Pourquoi les producteurs devraient assister au RDV laitier AQINAC?

Quelle conférence a le plus satisfait les participants? Difficile à dire. D’après les commentaires récoltés, elles étaient toutes intéressantes! 

« Cette année, je trouvais les conférences particulièrement attrayantes, a déclaré Sébastien Hudon. C'est certain que c'est une belle occasion de venir chercher de l'information, et de réseauter avec les intervenants et les autres producteurs. La conférence pour laquelle je me suis déplacé, c'est celle qui parlait de l'efficacité alimentaire par la sélection génétique. C'est une chose que j'ai commencé à travailler chez nous via des tests génomiques dans le but d'orienter ma sélection de taureaux pour élever des vaches qui vont mieux transformer les aliments. » L’objectif? Réduire les coûts en alimentation et dégager moins de GES, un plan gagnant-gagnant pour le budget et l’environnement. 

« J'aime beaucoup les journées de l'AQINAC, a ajouté Sylvain Brault, de la Ferme Brault, venu assister à l’événement avec Caroline Brault, sa fille qui travaille également à la ferme. On vient pratiquement tous les ans. Ce que j'aime, c'est que ce sont des sujets qui nous concernent directement. Il y a de quoi aller chercher dans toutes les conférences. On prend congé et ça fait du bien d'être dans un contexte différent plutôt que dans l'étable à pousser des vaches ou à s'occuper des travaux, ajoute-t-il avec humour. Ça fait une journée pour s'arrêter et penser, se faire challenger. » 

« C'est une journée intéressante, complète Caroline. Il y a des choses dont on entend parler, et il y a beaucoup de données qui sortent. Il y a beaucoup de diapositives, alors ça va être facile de rapporter l'information à la ferme. »

Une conférence marquante? « Je les ai toutes aimées, affirme Sylvain Brault. C'est sûr que j'aime bien écouter Philippe [qui est aussi le conseiller à la Ferme Brault] : il est drôle! Il me fait bien rire, mais il me fait réfléchir aussi. Celle des veaux était bien intéressante aussi. »

Vous êtes curieux d’en savoir plus sur cette conférence de Philippe Couture? Suivez-nous dans le prochain texte.

Photo par Stéphanie McDuff : Hugues Ménard, T.P., président du comité organisateur du RDV laitier AQINAC, expert en stratégie d'affaires chez Sollio Agriculture.