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De 4 à 14 000 bouvillons pour KAV

La ferme albertaine KAV impressionne en avec ses bovins de boucherie, ses hectares de terres, ses poulets de chair et sa meunerie

Publié le 29 juillet 2025
Reportage de ferme
Gestion
La famille de KAV
Merle est le spécialiste des cultures, Myron coordonne l’achat d’animaux et d’aliments et Kevin s’occupe des parcs à boeufs et des ressources humaines. Ray, le père des propriétaires actuels, célèbre son 80e anniversaire en 2025 et continue ponctuellement d’aider ses garçons.
Crédit : Stéphanie McDuff
Image de Stéphanie McDuff

Stéphanie McDuff

Rédactrice et cheffe de la production numérique pour le Coopérateur.

Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.

Avec 14 000 bovins de boucherie, 3237 hectares (8000 acres), 60 000 poulets de chair et une meunerie impeccable, Klassen Agriventures (ou KAV, pour les initiés) frise le toupet de ses visiteurs (et de quelques vaches) par sa taille et ses larges parcs. Visite d’une ferme albertaine où le maïs ne pousse pas, où l’eau est rare et où cowboys et cowgirls veillent au bien-être animal.

La ferme a une longue histoire. Transmise de père en fils depuis plus de quatre générations, elle a fait son chemin, passant de la ferme de subsistance à la ferme avicole, puis à la ferme bovine. Dans les années 1970, ce sont les poulets qui avaient la cote. Le quota limite toutefois l’expansion possible de l’entreprise qui se lance modestement, au début des années 2000, dans la production bovine avec seulement quatre veaux issus de vaches laitières. « Dans les années 1980, je crois que nous en avions 15 que nous nourrissions au biberon », se rappelle Merle Klassen, copropriétaire de l’entreprise avec ses deux frères Myron et Kevin.

En 2025, ce sont plutôt 14 000 têtes de bétail qui, au gré des saisons, occupent les deux sites de l’entreprise, divisés en près de 70 parcs. Quand on circule entre les parcs, on voit des milliers de têtes brunes, noires, blanches et tachetées qui défilent pendant plusieurs minutes. À l’extrémité, un mur de balles de paille carrées coupe l’horizon : c’est la litière pour l’hiver.

L’engraissement pour KAV et à forfait

Les deux tiers des animaux appartiennent à KAV et le tiers restant est alimenté à forfait. Beaucoup de bovins sont des croisements de Holstein et d’Angus et arrivent chez KAV aux alentours de 160 kg (350 lb). Ils mettront 13 mois pour atteindre leur poids final de 680 kg (1500 lb). De plus jeunes sujets, souvent nés en début d’été, seront envoyés au pâturage dans des terres voisines impropres aux cultures, où d’autres agriculteurs s’occuperont d’eux pendant quelques mois, avant de revenir finalement dans les parcs d’engraissement de KAV. Ils atteindront leur poids final en environ 180 jours.

Tous les veaux sont achetés, et plusieurs proviennent des États-Unis, notamment du Montana, de l’Idaho, de Washington, voire de l’Oregon. « Nos animaux arrivent soit directement d’un ranch, soit par l’intermédiaire d’une vente aux enchères, explique Merle. Ils peuvent aussi provenir d’un autre parc d’engraissement. Nous faisons également venir des bovins laitiers croisés des États-Unis. Certains sont même des animaux de type Holstein à part entière. »

Les départs se font presque tous les mois, et il faut alors prévoir entre six à dix camions pour les grands chargements où près de 400 bovins peuvent quitter les parcs.

Bovin de boucherie
Crédit : Stéphanie McDuff

Meunerie maison

Le maïs, au grand dam des propriétaires, ne pousse pas sur les terres de l’entreprise. « Nous n’avons pas les unités thermiques nécessaires pour le maïs, explique Merle, responsable des champs. Nous sommes à environ 1000 m (3000 pi) d’altitude et proches des montagnes. Donc, nos nuits sont fraîches et la température peut descendre jusqu’à 10 °C, voire plus bas. Et le maïs n’aime pas ça. »

Pour l’alimentation, KAV a donc installé sa propre meunerie, où elle traite surtout l’orge qu’elle achète. Pour en tirer un maximum d’énergie et de rentabilité, les grains sont d’abord trempés pour qu’ils passent de 14 à 20 % d’humidité, ce qui en facilite le floconnement et augmente la quantité de matière peu coûteuse à la ration grâce à l’eau.

« Les grains d’orge sont placés dans des silos où ils reposent pendant 24 heures, explique le spécialiste des cultures, ce qui les fait gonfler et les rend plus faciles à moudre. Après, ils sont roulés. L’un des grands risques de rouler les grains trop serrés, c’est que le grain soit trop fin : c’est dur pour l’estomac des bovins, car ça peut provoquer des ballonnements ou de l’acidose. »

Le moulin peut traiter jusqu’à 500 à 600 boisseaux par heure, soit 11 à 13 tonnes/heure. À l’année, c’est près de 40 000 tonnes d’orge qui passent par la meunerie maison de KAV.

Une fois l’orge prête, on y mélange d’autres ingrédients, dont le calcium, des minéraux et des vitamines, avant de décharger le tout dans les camions qui se rendent alors à la meule pour y ajouter l’ensilage. La ration est ajustée selon les parcs. « Tout est informatisé. Chaque fois que le camion arrive, le chargement est déjà préparé », ajoute l’agriculteur. Une ration de finition normale contient notamment 78 % d’orge et 12 % d’ensilage.

Le coût des aliments est minutieusement calculé et la composition de la ration varie selon les prix des ingrédients. « Nous utilisons également divers sous-produits, ajoute Merle, comme les drêches de distillerie séchées ou d’autres sous-produits issus de la production d’éthanol. »

Des droits de douane

Pour ce qui est des cultures, l’entreprise cultive principalement du canola, du blé et des pois destinés à la vente et à la production de leur ensilage. Les droits de douane de 100 % imposés depuis mars 2025 sur l’huile de canola par la Chine, deuxième importateur de canola du Canada, ont un gros impact sur cette production, mais KAV se console pour l’instant : les grains de canola n’étaient toujours pas soumis à des droits de douane au moment d’écrire ces lignes.

La rareté de l’eau

Parmi les plus grands enjeux que rencontre l’entreprise, l’eau est assurément un défi récurrent, car la ferme reçoit 300 mm (12 po) de précipitations par an. À titre comparatif, à Saint-Hyacinthe, en Montérégie, les précipitations moyennes sont plutôt de 1000 mm par an.

Les quatre dernières années ont d’ailleurs été sèches en Alberta. En 2024, plusieurs producteurs bovins des Prairies déclaraient que les coûts élevés de production et d’alimentation, liés à la sécheresse des dernières années, leur faisaient revoir la viabilité de leur entreprise à long terme1. Le nombre de bovins y était même à son plus bas depuis 1989 d’après Statistiques Canada2.

L’approvisionnement en eau est actuellement rendu possible grâce aux 15 puits de l’entreprise. Merle reste toutefois optimiste : « D’après mon expérience, une fois que nous avons traversé plusieurs années de sécheresse, nous finissons généralement par connaître plusieurs années de précipitations plus importantes. Mon grand-père a connu la sécheresse des années 30. J’ai donc l’impression qu’il s’agit d’un cycle et que c’est un peu normal. À long terme, je ne dirais pas que nous sommes vraiment préoccupés par l’eau, si ce n’est que nous avons besoin d’eau ».

L’apport en eau est bien sûr crucial pour assurer le bien-être des animaux. D’ailleurs, chaque parc fait l’objet d’une tournée quotidienne dans le plus pur style ranch : à cheval. « Les cowboys ou cowgirls traversent les parcs à cheval, explique Merle. Avec les chevaux, on est plus haut et on peut voir en bas ».

La densité par parc n’est pas réglementée en Alberta. L’espace alloué dépend donc de la longueur de la mangeoire par rapport au nombre de têtes. « Cependant, il faut aussi prévoir un espace suffisant pour assurer le bien-être des animaux et garantir une conversion efficace des aliments et un gain de poids », explique Kevin Klassen. « Si on entasse les animaux, on finit par utiliser beaucoup plus de litière pour les garder au sec », ajoute Merle.

Enfin, si l’entreprise a atteint une bonne vitesse de croisière, elle pourrait continuer de croître dans les années à venir, selon les projets qui émergent. Mais au-delà de la croissance, c’est toute l’histoire et la mission de l’entreprise qui sont porteuses pour ses propriétaires. « Je suis fier d’être un agriculteur qui produit de la nourriture, affirme Merle. L’histoire aussi, parce que mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père étaient tous agriculteurs. Je suis fier de perpétuer cet héritage agricole. »

Une organisation familiale

Chaque frère met la main à la pâte pour assurer le succès de l’entreprise. Merle est le spécialiste des cultures, Myron coordonne l’achat d’animaux et d’aliments et Kevin s’occupe des parcs à bœufs et des ressources humaines. Cinq enfants des frères se sont également joints à l’aventure, à temps plein ou à temps partiel. Ray, le père des propriétaires actuels, célèbre son 80e anniversaire en 2025 et continue ponctuellement d’aider ses garçons. Une vingtaine d’employés complètent l’équipe qui veille au grain et au bien-être des animaux.

1 https://www.cbc.ca/news/canada/calgary/canada-s-cattle-herd-is-the-smallest-in-decades-here-s-what-that-means-for-alberta-ranchers-1.7311013
2 Statistiques Canada : https://www150.statcan.gc.ca/n1/en/daily-quotidien/240223/dq240223e-eng.pdf?st=J50GboF7

Cet article est paru dans le Coopérateur de juillet-août 2025.

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