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De l’Isle-aux-Coudres aux moulins et à l’alambic

La Ferme Harvey, qui occupe près de 90 % des terres cultivables de l’île, produit à la fois du grain, des céréales et, pour ses bœufs Angus, du foin.

Publié le 29 mars 2023
Reportage de ferme
Agroalimentaire
De gauche à droite : Laurent Harvey, Lise Leclerc, Félix Harvey, Martin Harvey et Nicolas Harvey de la Ferme Harvey.
De gauche à droite : Laurent Harvey, Lise Leclerc, Félix Harvey, Martin Harvey et Nicolas Harvey de la Ferme Harvey.
Crédit : Sébastien Turcotte
Image de Stéphanie McDuff

Stéphanie McDuff

Rédactrice et cheffe de la production numérique pour le Coopérateur.

Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.

Ferme aux multiples visages et à l’identité bien insulaire, elle s’inscrit dans un écosystème vif où règnent économie circulaire, circuits courts, création de produits différenciés et coopération.

« On achète tout local, à la coop pour tous nos intrants agricoles, ou encore dans les quincailleries et les garages locaux, affirme Martin Harvey, l’un des copropriétaires de la ferme avec Félix, son frère, et Laurent, son neveu. On essaie de les encourager au maximum parce qu’on sait que s’ils ne sont pas là dans le futur, on s’appauvrit collectivement. »

La collaboration entre la Ferme Harvey et les environs insulaires ou continentaux est donc forte pour créer des produits uniques, d’autant plus que les gens qui visitent Charlevoix sont souvent à la recherche de la perle rare. « Pour ces clients, c’est le fait d’avoir un produit différencié qui va leur permettre d’avoir une expérience », précise le producteur.

Farine, champignons, alcool et bœufs

À la Ferme Harvey, la différenciation se vit autant dans l’élevage bovin que dans le destin des grains. La ferme approvisionne en effet en blé, en sarrasin et en seigle le Moulin des Éboulements et les deux Moulins de L’Isle-aux-Coudres. « On leur livre un produit criblé et standardisé. C’est vraiment un circuit qui ne peut pas être plus court! » s’exclame Martin.

Des champignons aussi dégustent les produits de la ferme. Champignon Charlevoix, située à La Malbaie, utilise le blé de la Ferme Harvey dans son substrat pour la production de pleurotes. D’autres agriculteurs profitent quant à eux de la production de paille.

Si une partie des grains produits à la Ferme Harvey se retrouve dans les substrats à champignons ou encore dans les farines spécialisées des moulins, près de 200 ha, soit le tiers des terres, sont dévolus à la production de blé, d’orge brassicole et de seigle pour la brasserie et distillerie Menaud.

Fournir Menaud

Menaud utilise les grains de la Ferme Harvey pour produire son alcool neutre. Le processus, plus laborieux qu’une commande d’alcool chez de grands fournisseurs ontariens, a un avantage certain : inscrire Menaud par les grains dans le territoire charlevoisien.

Un peu comme le scotch, une appellation réservée aux whiskys provenant de l’Écosse, les produits de la distillerie sont différents parce que les grains viennent de l’île. « Dans ma tête d’amateur de scotch, précise Martin Brisson, distillateur de Menaud, je me suis dit : “Le branding!” Les grains viennent d’une île du Saint-Laurent. Nos produits se démarquent juste parce qu’on y prend nos céréales! »

Quand Menaud a choisi son fournisseur de grains, il fallait également que le producteur soit capable de produire les grains requis. « La Ferme Harvey, pour les agriculteurs de la région, c’est une référence », précise Jean-Marc Lavoie. L’était-ce aussi pour Menaud? Candidement, Martin Brisson admet que ce n’était pas tout à fait le cas. Alors pourquoi avoir choisi la Ferme Harvey? « Parce que je connais Martin Harvey depuis 25 ans! s’exclame en riant le distillateur. J’ai dit à mes associés que je connaissais un producteur, sur L’Isle-aux-Coudres. C’est the king. Je suis allé le voir. »

Qui plus est, Martin Harvey travaillait alors à temps plein à la coopérative et était le conseiller principal de la région. Si lui ne pouvait pas faire pousser les grains, personne n’y arriverait! L’Isle-aux-Coudres occupe d’ailleurs une place unique sur le territoire charlevoisien puisqu’elle profite d’un sol des Appalaches, dans un microclimat insulaire rallongeant la période de culture de quatre semaines. Le tout facilite la culture de grains comme l’orge brassicole, crucial pour la production de bières.

Quatre des cinq associés de Menaud : Martin Brisson, Charles Brissonneau, Enrico Bouchard et Gilles Brouard.
Quatre des cinq associés de Menaud : Martin Brisson, Charles Brissonneau, Enrico Bouchard et Gilles Brouard. (Absent de la photo : Grégoire Bluteau)
Crédit : Stéphanie McDuff

La rencontre entre Menaud, maître-draveur et Pour la suite du monde

Entre Menaud et la Ferme Harvey, il y a aussi toute une histoire culturelle québécoise qui cristallise la différenciation des produits de la brasserie-distillerie. En effet, Menaud, avant d’être un roman de Félix-Antoine Savard, c’est surtout une histoire locale. « Mon père a fait de la drave quand j’étais jeune, mes oncles aussi. Menaud, c’est un gars de Saint-Aimé-des-Lacs, si ce n’est pas l’arrière-oncle d’une de mes tantes. Il fait partie de nos ancêtres, de notre vie, de notre vécu, de notre patrimoine », donne en exemple Jean-Marc Lavoie. Le personnage, fier de son territoire, vit à travers les ingrédients de Menaud, le nom de l’entreprise, mais aussi les grains et les aromates choisis, tous issus des terres charlevoisiennes.

La Ferme Harvey n’est pas en reste en matière de références culturelles. En effet, c’est le grand-père de Martin, Grand Louis, qui a inspiré le titre du film Pour la suite du monde (1963). Le film a immortalisé la pêche au marsouin, une pratique aujourd’hui disparue. Pour les Coudrilois et le grand-père Harvey, faire cette pêche une dernière fois a permis de garder vivante pour les prochaines générations une mémoire régionale et familiale.

« Nos céréales viennent du cinéma québécois, précise Martin Brisson. On part de la littérature [avec Menaud]. On mélange tout ça ensemble. L’esprit de l’entreprise est né avec le patrimoine, l’histoire artistique, littéraire et culturelle de Charlevoix. On est proche de tout ça parce qu’on est ça. »

Passer le flambeau

Passer au suivant, et donc à la relève, c’est dans les gènes des Harvey. Au-delà de l’expertise agricole à transmettre, il y a aussi tout un réseau à partager : « C’est toujours le défi des transitions, ajoute Martin Harvey. Le transfert entre générations des partenaires, à la distillerie Menaud, aux moulins, etc. Mon neveu et mes garçons connaissent tous les gens avec qui on s’associe. »

Un autre instrument devrait d’ailleurs bientôt s’ajouter. La ferme produit actuellement environ 100 veaux de race Angus par année. Les animaux profitent des pâturages et de leurs enclos en haute et en basse densité. Les projets pour l’avenir, encore dans les cartons, devraient permettre de développer de nouveaux partenariats en lien avec la production bovine, afin d’établir les garçons.

Tout le travail, tous les investissements, toute la passion et toute l’énergie déployés à la Ferme Harvey se concrétisent donc pour offrir des options et un avenir à la relève. « J’ai essayé d’inculquer ça tout au long de ma carrière : on n’est qu’en transit. On a fait les fous toute notre vie, mon frère et moi; on a monté l’entreprise en pensant au futur. C’est un peu comme mon grand-père disait : c’est toujours “pour la suite du monde”. »

Cet article est initialement paru dans le magazine Coopérateur de janvier-février 2023.

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