Depuis sa création en 2008, le Fonds coopératif d’aide à la relève (FCARA) a permis à plus de 750 jeunes agriculteurs et agricultrices de bénéficier d’un soutien financier et de vivre un parcours de formation s’échelonnant sur trois ans. Marie-Pier Béliveau, de Sainte-Sophie-d'Halifax, membre de VIVACO groupe coopératif, a participé à la 2e cohorte du programme, de 2009 à 2012. Voici son portrait.
« Je suivais mon père dans toutes les assemblées », raconte Marie-Pier Béliveau. Devenue associée en 2008 de la Ferme Bélichel spécialisée en production laitière, la jeune femme de 23 ans avait des antennes tout le tour de la tête. « Je me sentais à ma place, même si je ne comprenais pas tout des grands enjeux. Pour moi, ces assemblées, que ce soit de Citadelle, d’Agropur ou de la Coop des Appalaches à l’époque, ont été des lieux privilégiés de formation où la relève agricole était soutenue et écoutée. » Fortement encouragée autant par son père que sa mère, qui œuvrait au sein du Mouvement Desjardins, Marie-Pier affichera son intérêt de s’engager au sein de la coopérative agricole régionale.
Le soutien et l’aide d’un mentor
Elle fera partie de la deuxième édition du programme du Fonds d'aide à la relève agricole (FCARA). « Le fonds aide à se faire connaître à travers tout le réseau des coopératives et à créer de nouveaux liens », précise l’agricultrice. Les formations suivies feront vibrer en elle sa fibre entrepreneuriale et sa volonté d’appliquer dans son quotidien l’esprit coopératif. Daniel Vigneault, administrateur à la Coop des Appalaches, flaire le dynamisme de Marie-Pier et voit en elle sa relève au conseil d’administration. « Il a pris le temps de bien me renseigner et de me mettre en confiance », reconnaît Marie-Pier.
Élargir son regard
Devenue administratrice de la Coop des Appalaches en 2015, l’année où le processus de planification stratégique aura lieu et ouvrira la voie vers Vivaco groupe coopératif, Marie-Pier amorcera une réflexion sur le développement futur de l’entreprise familiale. « Mes responsabilités d’administratrice me feront réfléchir et voir l’agriculture et ses enjeux sous des angles différents, constatera-t-elle au fil de son engagement. Ça ouvre et élargit notre regard », admet-elle. Les cinq années qui suivront seront des années fastes avec les bébés autour et le projet de son conjoint, Philippe St-Arnaud, de fonder sa propre entreprise dans le secteur de la construction sur le site de la Ferme Bélichel. Un peu comme un crescendo qui module et accentue le son d’une pièce musicale, la voix intérieure de Marie-Pier deviendra claire vers la fin de l’année 2020. Elle et son père acquiesceront positivement à l’option de se départir du troupeau laitier.
On venait tout juste d’avoir une offre pour acquérir une troisième érablière et je me rendais compte que ma passion et celle de mon conjoint était dans les érablières et que les vaches laitières devenaient de plus en plus une corvée.
— Marie-Pier Béliveau
Les temps changent et les besoins aussi
À 37 ans, Marie-Pier Béliveau ne regrette pas ses choix. Son engagement au sein de Vivaco groupe coopératif fait partie de ses nombreuses responsabilités. Elle voit les défis de la relève actuelle et croit que chacune des coopératives agricoles affiliées à Sollio Groupe Coopératif a le pouvoir de changer les choses. « Comment répondre à ce besoin d’avoir une vie associative, de se retrouver ensemble malgré les défis d’un quotidien chargé? », questionne l’administratrice. « Si je m’implique dans ma coopérative, c’est parce que j’ai eu et que j’ai encore du soutien autour de moi. C’est cela qu’il faut chercher à mettre en place et à faire valoir, car c’est bon pour la santé mentale de sortir de la ferme de temps en temps, de voir ailleurs ce qui se passe et de comprendre la vision et le rôle des coopératives dans le développement de notre agriculture. »
En savoir plus sur l'entreprise
La Ferme Bélichel s’est départie de son quota de 60 kg et de ses animaux en 2021. Aujourd’hui, l’entreprise compte 15 000 entailles, est dépositaire de 3800 barils, œuvre dans le domaine de la construction et loue la totalité de ses 80 ha (200 acres) de terre.
Les critères d’admissibilité au FCARAPour être admissible au programme Fonds coopératif d’aide à la relève agricole, les candidats et candidates doivent : - Être membres à la fois :
- d’une coopérative affiliée à Sollio Groupe Coopératif;
- de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ);
- d’une caisse Desjardins;
- Être âgés de 18 à 40 ans;
- Détenir un minimum de 20 % des parts de leur entreprise;
- Travailler à temps plein dans leur entreprise;
- Avoir une formation spécialisée en agriculture ou l’équivalent.
Au terme de ce programme d’aide à la relève agricole, une aide financière maximale de 22 500 $ peut être obtenue selon les profils des participants. Pour en savoir plus sur le FCARA : https://sollio.coop/fr/notre-engagement/releve-agricole/fcara |
