À 3,2 kilos d’équivalent CO2 émis par litre brûlé, le mazout est le carburant au pouvoir réchauffant global le plus élevé. Normal de vouloir s’en affranchir dans nos cabanes à sucre.
Le secteur acéricole est bon élève : non seulement les 8000 membres des Producteurs et productrices acéricoles du Québec se sont donné l’objectif de diminuer leurs émissions de 42 % entre 2020 et 2030, mais, depuis 2012, l’organisation publie une analyse de cycle de vie « du berceau au tombeau » de la production du sirop. Notons que 60 % de l’empreinte carbone du sirop provient du processus d’évaporation. En 2021, le sirop d’érable produit avec le mazout représentait encore 47 % du volume de production, en baisse depuis 2016 (52 %); le bois perd un peu de terrain, repris par les granules; mais la belle surprise reste la part de l’électricité, source énergétique décarbonée à plus de 99 % au Québec, qui fait un bond de 4 % à 10 % du volume québécois.
L'évaporateur électrique Master-E, développé par Les Équipements d’érablière CDL, trouve preneurs auprès des acériculteurs. L’entreprise a déjà près d’une quarantaine d’unités vendues, surtout au Québec, mais aussi aux États-Unis et au Nouveau-Brunswick, révèle Anne-Sophie Couture-Goulet, directrice du marketing et des communications chez CDL. Avec sa configuration en hauteur plutôt que longiligne, le Master-E étonne les acériculteurs, mais ce sont surtout ses performances qui les stupéfient. « Avec notre modèle 100 HP, les coûts sont de 2,75 $ par baril à partir d’un concentré à 30 Brix, ce qui en fait un évaporateur de choix pour les producteurs qui désirent se tourner vers des énergies vertes comme l’électricité », assure la directrice. De quoi obtenir la certification Sirop d’érable biologique carboneutre du Québec développée par Ecocert Canada en 2021 et dont se sont prévalues 28 entreprises jusqu’ici.
Photo par Tommy Chabot d'Équipements d'érablière CDL