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Groin d’argent chez les finisseurs pour la Ferme Régent Dussault

Photo : En choisissant Saint-Samuel-de-Horton, Nathalie Parent-Legault et Régent Dussault ont misé sur la proximité avec le travail de Nathalie, chez RP2R, ainsi que sur une région idéale pour la production porcine. 

Remporter un Groin d’argent exige engagement et attention, selon Nathalie Parent-Legault et Régent Dussault, de la Ferme Régent Dussault, à Saint-Samuel-de-Horton. Leur expérience agricole, leur planification rigoureuse, leur souci du détail et leur important réseau de partenaires ont grandement contribué à leur succès. S’ils devaient résumer en une phrase tous les aspects de leur réussite, ils vous diraient ceci : « Tout passe par l’amour des animaux. »

Les lauréats du Groin d’argent 2019 dans la catégorie des finisseurs commencent leur journée à 4 h 45 du matin. Régent se rend à la porcherie de Saint-Wenceslas pour une tournée du troupeau, qui durera une heure et 15 minutes – pas une de plus. « Je dois être au bureau [à Saint-Hyacinthe] à 8 h. Donc, je dois accomplir toutes mes tâches pendant cette heure et quart, réparations incluses. » Nathalie fera la tournée du soir et communiquera à Régent toute information pertinente. Le couple accorde une importance primordiale aux détails, ce qui, selon lui, contribue au succès. « Je travaille depuis plus de 25 ans dans le secteur porcin et j’ai toujours eu cette vision : chaque parc, chaque porc, chaque jour. Nous appliquons cette idée tout simplement. »

À la ferme, les interventions nécessaires sont faites sans tarder. « Si un porc a besoin d’être isolé, peu importe la raison, on le fera sans attendre », dit Nathalie. « Prenons par exemple un début de boiterie, poursuit Régent. Si tu tardes à isoler l’animal, il se peut que la seule option qu’il te restera soit l’euthanasie. Donc, une perte. Même chose pour un porc qui a la queue grugée : tu dois le soigner sans délai. Sinon, même si la plaie guérit, la maladie sera dans son système et il va mourir. » 

Une expérience profitable

L’expérience agricole sert bien les propriétaires de la Ferme Régent Dussault. Nathalie travaille avec le RP2R (Regroupement porcin des Deux Rives), et Régent a grandi dans une ferme laitière. Avant de se joindre à Olymel en tant qu’agent d’approvisionnement avicole, il a travaillé pour une entreprise active en production porcine. Il a alors réalisé l’importance de traiter efficacement le prolapsus (une forme d’hémorroïdes) « C’est très rapide à réparer, pas plus de cinq minutes. Nous isolons l’animal une journée et, une fois qu’il est hors de danger, nous le remettons avec ses amis. Nous sauvons plus de 99 % des animaux de cette façon. » 

Pour les interventions plus en profondeur, Nathalie et Régent coordonnent leurs efforts. « Si nous devons donner un médicament à tout le groupe – quand les porcs toussent, par exemple –, nous allons faire ça ensemble, dit Régent. Pour une personne seule, ça ne finirait plus. » Le patron ne quittera pas la ferme avant que tous les porcs aient ce dont ils ont besoin. « Je serais incapable de partir travailler si je savais que l’un d’eux est souffrant et sans soins, affirme-t-il. C’est impossible. » Nathalie appuie ses dires. Régent est proche de ses animaux et joue avec eux le matin. Même qu’il y a un porc qui l’attend impatiemment. « Oh oui! je lui donne beaucoup d’attention. Je l’ai presque dompté », avoue-t-il candidement. 

Une planification en continu

Pour arriver à bien gérer une entreprise comptant 1900 porcs à l’engraissement, le couple mise sur une planification serrée. Comme tous deux sont éloignés de leur lieu de travail – Notre-Dame-du-Bon-Conseil pour Nathalie et Saint-Hyacinthe pour Régent –, chaque déplacement compte. « Si je veux qu’un moteur soit réparé, je le démonte la veille, et Nathalie l’apporte chez notre spécialiste. Si nous avons besoin de matériel chez notre fournisseur à Sainte-Hélène, je vais m’en charger », dit Régent, qui a appris à tout réparer dans la ferme où il a grandi. « Nous essayons de tout voir à l’avance, ajoute Nathalie. De mon côté, j’ai la chance de travailler avec Frédérick Beaupré, qui est responsable de l’entretien des bâtiments pour RP2R. Quand nous avons besoin de quelque chose, je lui passe ma commande et il me l’apporte. » Dès qu’une pièce sort de l’inventaire, elle est immédiatement remplacée.

Toute l’attention apportée par ces deux éleveurs de la région de Victoriaville leur a permis de mettre la main sur un titre qui les a un peu surpris. « Nous savions que nous étions dans les meilleurs 5 %, mais nous ne pensions pas être les premiers. Il y a un infime écart entre nous et ceux qui sont arrivés seconds. Ça fait quand même chaud au cœur de terminer en tête parmi de très bons éleveurs. » Preuve de leur humilité devant leur exploit, ils disent avoir eu la chance d’évoluer dans un environnement favorable. 

Lire l'article complet dans l'édition de septembre 2020 du Coopérateur.

Stéphane Payette

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.

stephane.payette@sollio.ag

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.