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Le stress thermique chez les vaches taries et en préparation au vêlage

Photo : Sollio Agriculture

On parle beaucoup de stress thermique (ST) ces dernières années, et avec raison : il est indéniable que les changements climatiques commencent à affecter notre climat, jusqu’ici plutôt nordique. Si on a pensé à améliorer la ventilation dans les étables lors des canicules des dernières années, n’oublions pas les vaches taries et celles en préparation au vêlage!

Nous venons de vivre trois étés particulièrement chauds, comprenant chacun un mois de juillet où l’on a battu des records de haute température. Les experts-conseils d’Uniag Coopérative ont donc décidé de mener un projet très pertinent : depuis deux ans, ils implantent des sondes dans le rumen de certaines vaches, afin de suivre les variations de leurs températures corporelles durant la canicule. Vous en entendrez certainement parler, si ce n’est déjà fait.

L’impact du stress thermique sur les vaches en lactation est de mieux en mieux connu. Par exemple, on sait maintenant que cela va plus loin que la seule diminution de consommation : il y a modification du métabolisme pour mettre en priorité le rétablissement de la température corporelle. On en apprend aussi de plus en plus sur les effets du ST sur les vaches taries et celles en transition. On s’imagine souvent que les vaches taries, qui ne subissent pas le stress de la production, seront moins affectées par la chaleur et que son impact sur elles sera minime. Mais est-ce bien le cas?

Des études à l’appui

Déjà en 2010, le Pr James Spain, de l’Université du Missouri, publiait des résultats intéressants sur le sujet. Par exemple, on a constaté la pertinence de maintenir la ventilation la nuit, lorsque le temps se rafraîchit, ce qui permet de ramener plus rapidement à la normale la température corporelle des vaches. Il présentait aussi les résultats d’une étude menée sur des vaches en transition. 

En outre, le Pr Spain citait d’autres études qui démontraient que rafraîchir les vaches entraîne une augmentation de la consommation de matière sèche, tant chez celles qui sont taries que chez celles en préparation au vêlage, et une diminution de la consommation d’eau (50 L comparativement à 80). Nous supposons donc que ces vaches perdent moins d’eau et sont moins déshydratées en raison du stress thermique. Une autre étude a aussi démontré que l’atténuation du ST des vaches en transition permet la production d’une plus grande quantité de colostrum de meilleure qualité.

Des études menées par l’Université de Floride ont permis de tirer plusieurs conclusions. On a comparé les résultats et les comportements de deux groupes de vaches se trouvant dans deux étables identiques, sous les mêmes conditions de température et d’humidité. Cependant, la ventilation différait : les deux étables étaient équipées de ventilateurs et de brumisateurs, mais dans l’une d’elles, ces équipements avaient été éteints. 

Il ne fut pas étonnant de constater que la température corporelle des vaches taries qui se trouvaient dans l’étable sans ventilation avait augmenté de 0,4 °C – pas suffisamment pour qu’on parle de fièvre, mais assez pour provoquer des changements de métabolisme. On a aussi observé une production de lait supérieure lors de la lactation suivante chez le groupe se trouvant dans l’étable avec ventilation durant le tarissement. Et ce, tout au long de la lactation, même si toutes les vaches, après le vêlage, avaient été soumises à la même ventilation.

Voilà qui explique en partie le fait que la production par vache tarde à revenir à la normale après une canicule : les vaches qui ont souffert de ST durant le tarissement produiront moins de lait après le vêlage. Sauf quelques rares exceptions, il y a des journées additionnelles à produire en automne, « le lait d’automne » (il y en aura au moins six en 2021), et ce sont les taries de l’été qui produiront ce lait!

Lire l’article complet dans l’édition d’avril 2021 du Coopérateur. 
 

Hugues Ménard

QUI EST HUGUES MÉNARD
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Hugues est expert, stratégie d'affaires agricoles en production laitière chez Sollio Agriculture. Il est également spécialiste de gros troupeaux.

hugues.menard@sollio.ag

QUI EST HUGUES MÉNARD
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Hugues est expert, stratégie d'affaires agricoles en production laitière chez Sollio Agriculture. Il est également spécialiste de gros troupeaux.