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Une ferme plurielle à l'accent féminin

Photo : Étienne Gosselin

La Bergerie du Faubourg et la Ferme Lavoie Banville se diversifient dans trois productions différentes en utilisant les outils des grandes fermes les plus novatrices. Une seule famille, deux fermes, ayant choisi de mettre l’accent (aigu) sur la simplicité, la rapidité et l’efficacité.

Ayant décroché, en 2019, le 3e rang national (catégorie argent) au concours de l’Ordre national du mérite agricole, la famille Lavoie-Brisson n’a plus besoin de longues présentations. En résumé, la Bergerie du Faubourg et la Ferme Lavoie Banville sont les propriétés respectives de Dominique Brisson et de Bertin Lavoie. Ils sont appuyés de leurs filles Marie-Pier et Virginie, qui prennent la relève.

Malgré la pandémie, André Lamontagne, ministre de l’Agriculture du Québec, est venu en personne visiter l’exploitation de Saint-Narcisse-de-Rimouski en juillet dernier. Pionnière, elle élève des moutons depuis 1977 et participe à la bonne réputation du Bas-Saint-Laurent en cette matière. Les deux bergeries familiales totalisent 1150 brebis, un nombre de têtes trois à quatre fois supérieur à celui de la ferme ovine moyenne de la province.

Au champ et en bâtiment, les exemples d’outils pour grands troupeaux abondent. Afin de nourrir les ovins en croissance, gestation ou lactation qui se trouvent dans deux bâtiments distincts, un mélangeur géant fabrique depuis 2012, en toute autonomie, cinq rations distribuées de manière automatisée (convoyeurs-nourrisseurs ou distributeur sur rail). Dehors, des silos-couloirs entreposent l’ensilage de maïs et facilitent sa reprise. Dès 2002, la ferme s’équipait d’une presse à grosses balles carrées pour accélérer la récolte. 

Pour sauver plus d’agneaux surnuméraires et les alimenter à volonté, on a inauguré, en novembre 2020, une pouponnière lavable et bien ventilée de 67 places sur caillebotis de plastique. La louve est si efficace sur le gain (moyenne de 460 g/j) qu’on aménagera un deuxième local pour nouveau-nés. L’insémination artificielle, qui n’est ni commode ni commune en production ovine (on doit procéder par laparoscopie), permet de renouveler tous les deux ans la génétique Suffolk de la ferme : on importe la semence des meilleurs béliers écossais, trapus et efficaces pour convertir des rations fourragères.

Résultats? Les kilos d’agneau par brebis hybride s’élèvent à 78 (objectif de 85 en 2021); les agnelages par brebis s’établissent à 1,5 par année; la mortalité des agneaux, encore à 30 % il y a deux ans, a baissé à moins de 20 % (objectif de 17 %). « On produit des kilos financièrement rentables », dit Bertin, pour qui les résultats techniques doivent être confrontés aux données économiques. 

Doublement ovine

L’activité ovine est bicéphale : un troupeau de 200 reproducteurs Suffolk, race surtout paternelle ou terminale, permet de produire sans technique de désaisonnement une quarantaine de béliers de race pure pour d’autres fermes ovines. Ce secteur contente Dominique, férue de génétique et impliquée en tant que secrétaire de la Société des éleveurs de moutons de races pures du Québec et vice-présidente du Comité génétique du Centre d’expertise en production ovine du Québec (CEPOQ). Le reste des brebis sont majoritairement des femelles F1 Dorset-Romanov acquises de l’hybrideuse Claudie Fortin-Miousse (Bergerie du Cap à l’Orignal). Utilisé avec la race Suffolk, ce schéma génétique exploite la vigueur hybride.

Porcine et bovine

En 2000, la ferme construisait une porcherie permettant la finition de trois lots de 2150 porcs par année. Une diversification bienfaitrice pour les revenus, mais aussi pour les prairies, fouettées par un bon lisier. Voilà que la porcherie vient de subir un rajeunissement et un assainissement de type « brosse à dents » en vue d’accueillir 1550 cochettes et verrats du nouveau nucléus d’Olymel au Bas-Saint-Laurent. Un autre virage profitable pour les Lavoie-Brisson, une décision qui en dit long sur la confiance d’AlphaGene et du milieu coopératif envers eux.

Lire l’article complet dans l’édition d’avril 2021 du Coopérateur. 
 

Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.