Un défi logistique de taille pour approvisionner les producteurs d’œufs de Terre-Neuve-et-Labrador
À Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.), quatre exploitations familiales produisent des millions d’œufs chaque année, selon l’agence de commercialisation Egg Farmers of Newfoundland and Labrador, qui encadre cette activité dans la province.
Sollio Agriculture soutient plusieurs de ces producteurs en leur fournissant tout un éventail de produits et services — aliments pour animaux, additifs, services de génétique et de consultation, entre autres — pour les aider à maximiser leur production.
Faisant 406 000 km2, soit plus de trois fois la taille des provinces maritimes combinées, Terre-Neuve est une très grande île. Comme on ne peut y accéder que par bateau ou avion, l’approvisionnement pose un défi colossal sur le plan logistique.
Approvisionnement et logistique
Sollio Agriculture offre ses services aux producteurs d’œufs de T.-N.-L. depuis 2017. Avant la pandémie, Éric Dion, directeur commercial avicole chez Sollio Agriculture, prenait l’avion pour aller y rencontrer les producteurs trois ou quatre fois par an, question de voir si tout allait bien pour eux et comment mieux les soutenir. Une fois la pandémie arrivée, il a continué à prendre des nouvelles d’eux fréquemment, mais par téléphone.
Éric et ses collègues de Sollio Agriculture sont à la disposition de leurs clients 24 heures sur 24, sept jours sur sept — à T.-N.-L. ou ailleurs au pays. En plus d’aller les visiter sur place et de les appeler souvent, Éric demande aux producteurs de lui envoyer régulièrement des rapports de production par courriel. Dès qu’il les reçoit, il les analyse, puis propose aux producteurs des recommandations pour optimiser leurs activités.
« Je leur demande de me donner le plus d’information possible, le plus souvent possible, explique Éric. Ils sont loin. J’ai besoin de ces renseignements pour savoir ce qui se passe sur le terrain. »
Les défis
L’un des plus grands défis des producteurs de T.-N.-L., c’est la logistique, principalement en raison du coût de l’expédition vers l’île. Sollio Agriculture s’approvisionne en aliments pour pondeuses auprès d’Atlantic Farm Services Inc. à Truro, en Nouvelle-Écosse. Le transport s’avère également une opération complexe en raison de la pénurie de main-d’œuvre et du délai de livraison aux producteurs d’œufs de T.-N.-L.
« La livraison des aliments par camion est compliquée : il y a deux producteurs d’œufs près du quai du traversier, mais les deux autres sont près de St. John’s, à neuf heures de route. L’aller-retour prend environ 18 heures. »
La clé, c’est la planification. Les producteurs savent ce qu’ils doivent avoir en stock pour parer à toute éventualité. Selon Éric, en été, il y a toujours moyen de s’arranger. Mais, en hiver, s’il y a une tempête de neige qui empêche le traversier de circuler, les producteurs doivent avoir en main ce qu’il faut pour tenir le coup.
D’ailleurs, les producteurs aiment beaucoup Terry Sellars, un employé de Sollio Agriculture, qu’Éric Dion appelle affectueusement le « Sidney Crosby de la moulée ».
« Terry leur donne un service hors pair. Il est là pour eux 24 heures sur 24, sept jours sur sept, raconte Éric. Vu les distances en jeu, ça peut arriver que les clients doivent récupérer leurs marchandises très tard, ou même en pleine nuit, et Terry est toujours sur place.
« Nos services sont intégrés — à partir de la meunerie —, et c’est exactement ce que les clients veulent, ajoute-t-il. La production et la distribution d’aliments pour animaux nécessitent toute une chaîne logistique. Comme nous planifions tout à très long terme, nous n’avons jamais eu de problème à répondre aux besoins des producteurs. Notre système est très bien rodé. »
Acheminement de la génétique vers la grande île
Le transport des aliments pour animaux, ce n’est rien à côté du transport de la génétique. Sollio Agriculture fournit aux producteurs de T.-N.-L. des poussins d’un jour éclos à St. Mary’s, en Ontario. La première commande est livrée par transport routier, ce qui permet de bien prendre soin des poussins, qui peuvent manger et boire pendant le trajet.
Mais, comme le traversier représente un véritable casse-tête logistique, Sollio Agriculture effectue la deuxième livraison — et toutes les suivantes — par avion. C’est donc de 60 000 à 75 000 poussins d’un jour qui prennent leur envol à l’aéroport Pearson de Toronto pour atterrir à St. John’s.
« Ça fait beaucoup d’oiseaux à transporter, mais l’aéroport nous offre un bon accompagnement, dit Éric. C’est le moyen le plus efficace pour que les producteurs reçoivent rapidement leur cargaison. »
Éric note que, depuis que les producteurs se procurent des poussins d’un jour auprès de Sollio Agriculture, le taux de mortalité a chuté.
« Même s’ils voyagent beaucoup, nos oiseaux sont d’excellente qualité, indique Éric. Ils mangent moins et pondent plus. La livraison des aliments représente un défi, oui, mais comme il en faut moins pour répondre aux besoins des oiseaux et produire autant, c’est avantageux pour les exploitants. »
Outre les aliments et la génétique, Sollio Agriculture fournit également aux producteurs certains additifs, comme les vitamines, à mettre dans l’eau des poules.
Communication efficace
Les producteurs ne peuvent pas simplement commander par téléphone ce qu’il leur faut dans l’immédiat : ils doivent prévoir leurs besoins pour le mois à venir. Éric, de son côté, doit connaître les stocks dont disposent les producteurs, l’âge de leurs oiseaux et leurs besoins éventuels pour cette période. D’où l’importance des mises à jour régulières par courriel.
« Il suffit d’anticiper les besoins, par exemple un changement dans l’alimentation des oiseaux dans deux ou trois semaines ou une commande de poussins dans deux ou trois mois, souligne Éric. C’est ce que je fais chaque semaine avec mes producteurs. Ils sont loin, sur une île en plus, et nous devons travailler de concert avec le traversier et la compagnie aérienne. Pour que les choses se déroulent bien, il faut avoir des communications très fréquentes et efficaces.
« C’est pour moi le parfait exemple d’une relation à distance réussie », conclut-il.
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