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« Le service avicole le plus complet au Québec »

C’est dans l’édition de décembre 1977 du Coopérateur agricole qu’apparaît cette affirmation, bien en évidence dans une photo de l’article traitant du service CO-OP en productions animales.

« Le service avicole CO-OP est complet en ce sens qu’il possède et contrôle tous les éléments, en partant des troupeaux de reproduction, des couvoirs, de camions – conçus et servant uniquement à la livraison de poussins ou de dindonneaux d’un jour –, d’abattoirs avicoles, d’un laboratoire d’autopsie et de meuneries coopératives très bien équipées pour desservir les éleveurs avicoles du Québec. »

D’ailleurs, dans son numéro de février 1976, le Coopérateur annonçait en grande pompe, dans un article de quatre pages, l’acquisition, en date du 1er mai 1975, de la Cie Québec Poultry par la Coopérative fédérée de Québec.

Voici ce qu’on en disait alors : « Le plan général de développement de la coopération agricole mentionne comme l’un de ses objectifs importants celui de doter l’exploitation agricole québécoise d’un réseau d’entreprises agroalimentaires importantes, efficaces et progressives… afin de constituer des centres de décision valables, respectés, bien ancrés dans le milieu québécois et fonctionnant sous l’autorité du propriétaire-usager et à son service. »

La Québec Poultry « possède des usines d’abattage et d’apprêtage à Saint-Jean-Baptiste de Rouville, à Berthierville et à Québec, une usine de transformation des produits FLAMINGO à Sainte-Rosalie, une usine pour le cassage d’œufs, deux couvoirs, un certain nombre de fermes avicoles et des droits de production ». Avec l’acquisition de cette entreprise, on indique, dans un compte-rendu des faits saillants du rapport annuel de 1975, que « la Fédérée devient [ainsi] le plus important réseau d’abattoirs avicoles au Québec. Son chiffre d’affaires atteint les 100 millions $ et son potentiel est porté à environ 40 % du marché de la viande de volaille. »

On apprend également qu’en faisant l’acquisition de la Cie Québec Poultry, la Coopérative fédérée s’associait sa filiale, Turcotte & Turmel, de Vallée-Jonction, en Beauce, spécialisée dans l’abattage de porcs, qui fusionnera au début de 1991 avec le Groupe Olympia pour former Olymel.

Des performances à couper le souffle

En 1972, il fallait compter 58 jours pour élever un poulet de chair au poids de 1,67 kg. En 2022, 50 ans plus tard, la sélection génétique a connu une véritable révolution. On mène aujourd’hui au marché un poulet de 2,45 kg en 37 jours.

Du côté de la production d’œufs de consommation, la progression est tout aussi renversante. La pondeuse d’il y a un demi-siècle pondait 22 douzaines d’œufs par année. Sa descendante, en 2022, a franchi le cap des 28 douzaines.

Outre la génétique, une alimentation de pointe, comblant avec précision tous les besoins nutritionnels des oiseaux à chacun des stades de leur croissance, y est également pour beaucoup. Les systèmes de logement, notamment, adaptés aux instincts des oiseaux, permettent un bien-être accru et une meilleure productivité. Comme on le mentionnait en 1977, « une équipe de techniciens (agronomes, vétérinaires, technologistes) […] préparent les programmes d’élevages et s’assurent de leur bonne application chez les aviculteurs commerciaux. La force de ce réseau complet a contribué à atteindre son objectif premier, qui est d’assurer à chaque aviculteur membre le maximum de rendement possible et, par le fait même, obtenir le plus grand revenu possible, peu importe la production avicole à laquelle l’aviculteur s’adonne ». L’aviculteur sait en outre que son réseau est « continuellement en contact avec les fermes de recherche CO-OP et s’attend à être le premier au courant des nouvelles découvertes ». 

Bref, plus ça change, plus c’est pareil. On peut en dire tout autant aujourd’hui, en 2022, quelque 50 ans plus tard, avec le développement de races plus productives, la qualité et l’innovation des couvoirs et abattoirs, les contrôles d’ambiance et l’interprétation des données qui favorisent une meilleure prise de décision.

Les pages couverture du Coopérateur ont, à de multiples occasions, fait l’éloge de ce secteur d’activité, en y présentant notamment productrices, producteurs et installations. En 1972, année de fondation du magazine, on annonçait avec fierté que les couvoirs avicoles de la Coopérative fédérée avaient alors produit leur 37 000 000e poussin!

L’élevage du faisan était à la une en février 1990. La productrice de poulets de chair Hélène Miron y figurait en janvier 1993. En avril 1994, la page frontispice faisait état des travaux des fermes d’essais en alimentation et programmes d’élevage du réseau coop. Jean Brodeur, producteur d’œufs de consommation, posait fièrement pour le numéro d’avril 2000. Gilles Brodeur, lui, producteur de poulets de son état, était à l’honneur dans l’édition d’avril 2001. Le mois suivant, en mai 2001, France Rondeau mène une affaire de filles avec succès dans l’élevage de 9000 oiseaux de reproduction. 

Toujours dans le secteur des œufs d’incubation, c’est au tour de Danielle Landreville, en mars 2004, d’être à la une du magazine. Andréane Benoit, en page couverture du numéro de mars 2017, prend fièrement la relève de l’entreprise familiale. Puis, c’est le retour vers le futur, avec la Ferme Babcock, productrice d’œufs de consommation, en octobre 2021. Enfin, « L’envol du dindon » se retrouve à la page 1 en septembre 2022 – une production dont on ne parle pas suffisamment, de toute évidence, et dont la chaîne de valeur est tout aussi particulière que fascinante.


Consultez les articles cités dans le texte ici : 


Photo : Coopérateur de février 1976, Archives – HEC Montréal

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

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